«
Malavita encore » se présente comme un roman policier, mais peut être lu, à l'instar des «
Lettres persanes» de
Montesquieu, comme un regard décalé, humoristique et caustique sur notre société.
Etre un mafieux repenti, caché en
France avec sa famille par les Etats Unis, offre un donjon d'où l'on peut observer l'hexagone et ses habitants et dénoncer les Fast Food, les allergies alimentaires style gluten, les rapports entre locataires et propriétaires, le vol et le recel et s'amuser des dérives de l'adolescence.
Cela nourrit les pages d'anecdotes pittoresques, décrit l'éternelle lutte du petit commerce contre les grandes surfaces et offre des actions violentes, illégales certes, mais finalement d'une certaine justice dans l'esprit de
Robin des bois.
Si de surcroit le mafieux ambitionne d'écrire un roman,
Tonino Benacquista a le champ libre pour décrire les affres du rédacteur en panne d'inspiration devant ses pages blanches, et c'est passionnant.
L'ensemble s'inscrit dans un scénario décousu, aussi improbable qu'invraisemblable, mais les anecdotes d'une part, les personnages d'autre part, et surtout une écriture vive, fine, parfois hilarante, font de ce roman un plaisir à savourer et nous en apprennent plus sur la
France que sur les USA et Casa Nostra.