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Critique de AgnesdeC


Ellis Island, 1910.
Derrière cette couverture furieusement romanesque, se cache un regard patient et sensuel sur une galerie de personnages qui s'élargit au fur et à mesure du récit.
C'est d'abord à travers l'objectif d'Andrew Jónsson, jeune photographe d'origine islandaise, qu'apparaissent la belle Emilia et son père, Donato, grand acteur féru de Virgile. Lorsqu'Emilia découvre Esther, une rescapée du génocide arménien, penchée sur son carnet, elle sent qu'il lui faut la consoler. Et à son tour, c'est cette vision qui inspire Gabor, jeune violoniste rom, pour offrir aux siens et à tous les autres émigrants piégés ici avec eux, une danse joyeuse qui saura, espère-t-il, séduire Émilia.
Comme un choeur antique, les émigrants d'Ellis Island parlent parfois d'une seule voix, pour nous dire l'arrachement, différent pour chacun, l'espoir d'une vie meilleure et digne, le pari parfois de rebattre les cartes d'un destin, d'une assignation.
Le style poétique de Jeanne Benameur prend le parti de la chair, de la pulsion de vie qui s'empare tour à tour des personnages pour infléchir leurs choix, leur vision du monde et de leur trace dans celui-ci.
Ce roman aborde avec une résonance particulière aujourd'hui, la question de la dignité et de la sélection des émigrants à leur arrivée.
Il reste une musique peut-être un peu trop construite et élégante pour le sujet, mais qui se lit avec délice.
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