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Critique de visages


Certains auteurs ont ce don de marier les mots pour toucher en quelques phrases l'intériorité et l'essentiel de la vie. Il y le sujet abordé mais aussi le temps, la respiration, le regard posé sur les autres et sur soi qui, immanquablement agissent avec force et douceur pour que le lecteur s'interroge, revisite les évidences, grandisse...J.Benameur fait partie de ces artistes.
Ses personnages sont toujours complexes, ils ne sont pas heureux parce que le bonheur n'est pas un état permanent. Ils sont sensibles, trop sensibles? victimes mais aussi coupables, perdus mais aussi en quête de sens...
Antoine ne fait pas exception. Il s'est fait embauché à l'usine dans laquelle travaillait son père après avoir erré en tant qu'étudiant pour répondre au désir maternel. Mais, étudiant ou ouvrier il se sent imposteur. "il y a quelque chose qui ne colle pas entre moi et le monde, moi et ce que je vis. Et je ne sais pas ce que c'est. Je suis toujours à côté".
Il a une colère sourde qu'il va projeter dans un engagement militant au côté de ses camarades ouvriers et notamment lorsqu'il est question de délocalisation au Brésil. "Lusine" n'est plus rentable alors on jette les ouvriers...Puis il y a la rencontre avec Marcel " ce vieux sorcier" bouquiniste au marché qui lui offre un livre sue Jean de Mondevale, et c'est à Mondevale que "Lusine" doit partir...Cette rencontre "c'est l'électrochoc dans mon état léthargique". Pour ne pas dévoiler l'histoire je dirai seulement que dés lors c'est une sorte de chemin initiatique qui va permettre à Antoine d'oser d'abord la "l'insurrection singulière" avant de s'interroger sur la condition ouvrière parfois si proche de l'esclavagisme consentant. Cette seconde partie du roman est celle d'une re-naissance, d'une ré-conciliation avec soi et les les autres...
L'explication que donne Jeanne Benameur de l'origine de son roman donne encore plus de souffle à l'histoire.
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