L'individu est le nom et la figure d'une société déterminée, celle de la modernité et du développement du capitalisme. De ce point de vue, il n'y a donc pas eu d"individu" dans d'autres cultures.
La question n'est pas : comment libérer l'individu du pouvoir ? mais bien plutôt : comment nous libérer du pouvoir de l'individu ?
La liberté absolue apparaît alors pour chaque homme comme cet état idéal où l'individu pourra évoluer sans empêchement d'aucun type. La liberté est dans notre société toujours perçue comme une question d'individu. C'est pourquoi cette société se trouve face à une aporie à chaque fois qu'elle essaye de penser des problèmes d'ordre situationnel, à chaque fois qu'elle essaye de penser le lien social.
Pourtant l'individu est ce personnage d'une arrogance inflexible agissant comme s'il était le centre de l'univers. Toutes les théories relativistes sont là pour lui montrer qu'il n'y a que lui qui compte. On n'arrête pas de flatter le narcissisme de nos contemporains.
L'individu, comme dans une caricature cartésienne, doute de tout sauf de lui
Triomphe de l'inversion qui fait que les gens nomment "réalité" un agencement d'abstractions virtuelles qui n'ont rien à voir avec le réel de leur propre vie; et ils qualifieront symétriquement "d'abstrait" tout ce qui a à voir avec le devenir et le réel le plus concret.
Le développement de l’être humain ne peut être pensé comme une abolition des limites naturelles ou culturelles, mais, à l’inverse, comme une longue et profonde recherche de ce que ces limites rendent possibles
Une époque triste...
Si nous voulions de manière schématique caractériser notre époque,nous pourrions dire que c'est une époque d'inquiétude,ou la conscience de la complexité nous plonge dans l'impuissance ,ou le futur ,qui jadis nous fascinait ,car chargé de promesses ,se révèle lourds de menaces apocalyptiques.