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Critique de kielosa



Hedy Lamarr : "actrice et inventrice" , c'est ce qui est gravé sur sa tombe au cimetière central de Vienne en Autriche. Une combinaison rarissime, à n'en point douter. Une super star d'Hollywood et en même temps la conceptrice d'une finesse scientifique dont nous bénéficions encore aujourd'hui en utilisant le wifi dans nos téléphones et ordinateurs. Et comme si les dieux avaient oublié de gâter cette dame à sa naissance, elle passait comme la plus belle femme au firmament cinématographique de son temps.

Malencontreusement, la biographie par Marie Benedict est rédigée à la première personne du singulier, comme une autobiographie romancée et couvre la période de mai 1933 à septembre 1942.
Personnellement, j'aurais préféré une biographie du type classique avec notes de bas de pages, mais l'auteure a fait de son mieux pour saisir les années cruciales de cette "Wonder Woman".

Née Hedwig Kiesler le 9 novembre 1914 dans une famille aisée viennoise de Juifs non pratriquants, Hedy a manifesté très jeune son goût pour le théâtre et l'interprétation. Adolescente, elle a aussi commis la bêtise de figurer dans un film pornographique au titre bien révélateur "Extase". C'est toutefois son rôle de l'impératrice autrichienne Élisabeth, Sissi, au théâtre qui lui a assuré un premier succès et un premier mari.

Impressionnée par la forte personnalité de Friedrich Mandl (1900-1977), propriétaire et gérant d'usines d'armement et l'homme le plus riche de son pays, Hedy consent à l'épouser en 1933, à l'âge de 19 ans, pensant mettre ainsi sa famille et elle-même à l'abri des persécutions antisémites.

Lorsque son mari est promu "aryen honoraire" par Hitler en personne et oeuvre en faveur du rattachement de l'Autriche à l'Allemagne, Hedy décide de fuir, en septembre 1937, à Londres et ensuite aux États-Unis.

Au moment de l'Anschluss, notre jeune femme s'entretient avec l'influent boss du plus grand studio d'Hollywood, Louis B. Mayer de la MGM, sur sa carrière cinématographique et est rebaptisée par lui Hedy Lamarr, d'après une actrice de films muets, Barbara La Marr, morte d'une overdose à 29 ans en 1926.

Son premier film "Casbah" sort déjà en 1938 et est suivie d'une longue série jusqu'en 1958, avec des titres comme "La Dame des tropiques", "Tortilla Flat" basé sur le roman de John Steinbeck, "Angoisse" de Jacques Tourneur, etc.

J'étais encore un gosse lorsque j'ai pu l'admirer pour la première fois sur l'écran dans "Sanson et Dalila" avec Victor Mature. Mais, honnêtement je ne m'en souviens pas très bien.

Passons maintenant de l'actrice à l'inventrice.
Furieuse contre Hitler, Hedy cherchait un moyen pour se venger et après le torpillage par un sous-marin nazi du paquebot "City of Benares", dans lequel moururent 77 enfants réfugiés européens, le 18 septembre 1940, elle s'y est mise sérieusement.

En collaboration avec le compositeur George Antheil (1900-1959) elle a réussi à mettre au point un mécanisme qui permettait à un émetteur et un récepteur radio de sauter simultanément d'une fréquence à une autre. Ce procédé qu'elle estimait vital pour l'effort de guerre américain contre les sous-marins nazis, fut officiellement introduit et approuvé par le Conseil national des inventeurs et recommandé à la marine des États-Unis, en décembre 1940, mais celle-ci a bêtement refusé de l'adapter pendant la guerre. Ce n'est que dans les années 1950 que les bateaux furent équipés de l'invention Lamarr.

C'est justement cette aberration de la part de la marine à ne pas se fier à une invention brevetée par une belle femme, parce qu'elle était belle et aurait mieux fait de "vendre des bons de la Défense", qui ont mis Hedy Lamarr et, des décennies plus tard, Marie Benedict en colère et incité la dernière à rédiger le livre sous rubrique.

Hedy Lamarr s'est marié 6 fois, a adopté, en 1939 un enfant réfugié, James et a eu avec John Loder une fille, Denise en 1945, et un fils Anthony en 1947.
Elle a vécu les dernières années de sa vie retirée du monde et est décédée d'une crise cardiaque le 19 janvier 2000, à l'âge de 85 ans.

Comme figure sur la couverture de l'édition poche 10-18 : "Son extraordinaire beauté lui a sauvé la vie, son brillant esprit a changé la nôtre."
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