Le Grand hôtel Babylon

C'est un livre que je dirais de confinement. Il faisait partie d'un lot d'ouvrages numériques gratuits qui fleurissaient à cette période.

Comme souvent avec ce genre d'histoire, publiée d'abord en feuilleton au début du 20ème siècle, il y a un petit côté naïf dans la narration, une certaine distance aussi. Est-ce parce qu'on racontait de manière caricaturale la vie de riches américains à des classes populaires ?

L'histoire est assez amusante, avec ce magnat qui achète l'hôtel où sa fille n'a pas pu manger les mets prolétaires qu'elle voulait déguster. Voilà bien une extravagance !
S'ensuit quelques aventures dans les coulisses de l'établissement, avec des valets, des allemands, des malfrats...

Une lecture légère, mais qui cependant peut donner une idée d'un certain état d'esprit avant la 1ère guerre mondiale.

Publié en 1902, ce roman exhale un parfum typique du début du XXe siècle : ambiance « internationale », feuilletonesque, mêlant mystère et espionnage, rebondissements en tous genres, intrigue mettant en jeu roitelets de micro-états et grands financiers, femmes délurées. Et au coeur du roman, un grand hôtel londonien, d'un chic irréprochable, où vont se croiser les différents personnages. le ton est vif et l'humour très British. Et pourtant je ne suis pas rentré dans cette histoire. Il ne s'agit pas d'un jugement de valeur, mais d'une question de goût. Étant sensible aux « atmosphères », aux mystères un peu pesants, aux personnages denses, tout cela m'a semblé bien superficiel, léger, assez invraisemblable. Et les personnages ne dégagent ni profondeur ni n'attachent. Les descriptions sont factuelles et le roman est tout en dialogues. Or, comme je l'ai souvent constaté, s'agissant de romans policiers en particulier, trop de dialogues tuent la profondeur et l'atmosphère, alors que trop de description peut engendrer l'ennui. C'est une question d'équilibre. Un roman « anecdotique », avec une très jolie couverture, enrichi d'une nouvelle assez réussie, qui m'aura laissé indifférent. Qu'en penserez-vous ?