Livre découvert dans le Monde des Livres. La critique a su utiliser les bons mots pour éveiller ma curiosité, même si je ne l'ai finalement lu que quelques mois plus tard (en version originale).
Je ne regrette pas d'avoir attendu un peu pour me plonger dans ce recueil de courtes nouvelles (d'ailleurs, s'agit-il vraiment de nouvelles ? ou de simples textes ?). Parce qu'il a fini par tomber entre mes mains exactement au bon moment. Si je l'avais lu dans l'hiver, ou au cours du printemps, je l'aurais peut-être trouvé quelconque. Voire même nul. Oui, plutôt carrément nul. Car c'est le genre de bouquins qu'on adore ou qu'on déteste.
Je suis convaincu qu'un lecteur peut, d'une certaine manière, entrer en résonance avec un livre. Ça a été mon cas en plongeant dans
L'Etang. Dans ses textes (dont la longueur varie d'un simple paragraphe à une vingtaine de pages), l'auteur ne parle de rien en particulier, et en même temps de tout à la fois. Elle nous embarque chez elle. Pas dans son petit cottage, au bord d'un étang, au fin fond de la campagne irlandaise. Non, chez elle. Dans sa tête. Dans ses pensées.
Oui, c'est le bordel, tout se mélange. le présent, le passé, le futur, l'action, la divagation, la réflexion. Mais n'est-ce pas le cas dans les pensées de n'importe qui ? Là, en l'occurrence, j'avais l'impression de me lire moi. Comme si mon esprit braquait un projecteur sur les pages blanches, et que j'y lisais mes propres pensées, réflexions.
En anglais,
Claire-Louise Bennett utilise parfois des tournures de phrases ou des mots un peu compliqués. Bizarrement, le fait de ne pas tout comprendre littéralement (disons qu'une petite partie du sens précis de certaines phrases m'a échappé) ne m'a absolument pas gêné (et d'après le peu que j'ai lu de la traduction française, l'effet aurait été assez proche avec la version traduite). le sens global reste le même : un errement dans les pensées, une promenade dans la tête d'un autre, où, comme dans une ballade en forêt, on peut se contenter de jeter un regard vague sur ce qu'on voit sans que cela n'enlève rien au plaisir et au sentiment de détente que cela procure.
Et puis, parfois, dans certains textes, au milieu de tout ce bazar qui déjà en soi est beau et apprend des choses sur la vie, on tombe sur une perle, un passage qu'on lit et relit en boucle, sur lequel on passe de longues minutes à méditer, parce que ça exprime précisément quelque chose que l'on ressentait soi-même sans avoir encore réussi à poser les mots dessus.
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