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Critique de Foxfire


Cela fait longtemps que je veux découvrir Pierre Benoit. Entre plusieurs ouvrages qui prenaient la poussière sur mon étagère, mon choix s'est porté sur « Koenigsmark », le premier roman de l'auteur.
A la veille de la première guerre mondiale, un jeune officier français plutôt désargenté, Vignerte, devient le précepteur du fils du Grand Duc de Lautenbourg. Là-bas, il tombe sous le charme de la Grande Duchesse, Aurore, une belle princesse Tumène que le Grand Duc a épousé en secondes noces. Aurore était précédemment mariée au frère du Grand Duc, mort dans des circonstances mystérieuses.

« Koenigsmark » s'inscrit dans le registre de la romance ruritanienne. Ce genre, initié par Anthony Hope avec « le prisonnier de Zenda », a pour principe de situer des histoires d'amour et d'aventure dans des petits royaumes germaniques imaginaires. le récit de Benoit est assez classique dans le genre et fait la part belle à la romance et au machinations ourdies à la cour. Il n'y a rien de vraiment surprenant ou inattendu dans le roman de Benoit mais cela n'entache en rien le plaisir de lecture. Ce classicisme est rafraichissant et c'est le genre de livres qu'on lit en retrouvant une âme d'enfant. L'écriture de Pierre Benoit est très agréable, fluide et élégante. Mais le véritable point fort du roman est le personnage d'Aurore. Dès sa première apparition en flamboyante amazone lors d'une parade militaire, elle prend en otage le récit. Dès lors, le lecteur, comme Vignerte, n'aura d'yeux que pour elle, attendra chacune de ses apparitions. Un des enjeux du roman est la résolution du mystère de la mort du premier mari d'Aurore, et cette intrigue est plutôt bien menée, mais cet enjeu reste tout de même bien secondaire par rapport à la romance entre Aurore et Vignerte, amour qui ne sera jamais concrétisé. Les éléments de la grande Histoire s'intègrent parfaitement au récit, lui donnent une colonne vertébrale, le nourrissent. C'est vraiment très bien fait.

J'imagine que beaucoup de lecteurs trouveront ce roman daté, vieillot, il est indéniable qu'il a un côté suranné mais je trouve que cet aspect désuet lui apporte un charme supplémentaire. C'est le genre de roman qu'on lit comme on regarde un vieux film de cape et d'épées, avec un regard de gamin, pour s'évader. Et de ce côté-là, le roman de Benoit est une franche réussite. J'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture qui offre un agréable moment de distraction servi par une jolie écriture. Je lirai d'autres romans de Pierre Benoit.
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