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Critique de bdelhausse


Autant le dire de suite... je ne suis pas très bibliographie ou récit historique "pur et dur". Je suis davantage fiction intégrant des touches de réel...

Mais, flânant dans les rayonnages de ma bibliothèque favorite, j'ai été happé par le titre et la couverture. Intrigué aussi par le bandeau signalant "l'épisode le plus noir de la conquête de l'Ouest"...

De quoi est-il question? D'un récit de famille, somme toute, d'une arrière-petite-fille nous parlant du Donner Party, un convoi mythique dans la mémoire collective américaine. Ces colons à qui l'on a dit "West, Go West" et qui ont tout vendu pour partir en Californie ou l'Oregon.

France Bequette nous parle de Mary Ann Graves, qui suit ses parents vers la Californie. Elle a 18 ans, quelque chose comme cela. C'est l'insouciance, la confiance en Dieu et dans le patriarche de la famille. Mais le convoi se met en route trop tard et les conditions climatiques (entre autres) rattrapent les colons alors qu'ils touchent presque au but.

Les rancoeurs, les égoïsmes se refont jour, et les morts s'accumulent. La faim taraude... on va manger les morts. Sur 89 personnes ayant pris part au convoi, 43 vont mourir et une bonne partie sera mangée par les survivants.

Voilà ce que France Bequette nous raconte en 184 pages, de manière simple et directe, mais fort superficielle aussi. Elle pioche visiblement davantage dans l'abondante littérature anglo-saxonne que dans les souvenirs et documents de famille. Peu de recherche personnelle, juste l'envie de raconter son aïeule. Donc, beaucoup de naïveté dans son chef et pas mal d'information sans intérêt. Pour le coup, une telle histoire méritait un roman, pas un récit.

Quid des survivants? Peu en est dit, quelque lignes sur 2 ou 3 personnes. Quid des responsabilités, quid des poursuites? Car clairement, des gens ont des choses à se reprocher, et je ne parle pas que de cannibalisme. Ce ne sont que quelques interrogations.

La quête de l'Ouest américain a été riche en événements de tous genres. C'est une nation jeune, en quête de symboles, de choses qui vont frapper l'imagination. L'anthropophagie, ce n'est pas rien, je le reconnais. Mais tout ce foin, ce battage autour du Donner Party, cela m'évoque un peu la gloire posthume d'un Jan Bart, renommé Jean Bart, héros populaire créé presque de toutes pièces à la Révolution française, alors qu'il ne s'agit que d'un pirate ne parlant même pas le français... Je m'explique... 89 personnes parten, 46 arrivent à bon port, certains se mangent entre eux. OK, j'admets que c'est important, mais il faut savoir recadrer l'information pour ce qu'elle est. le massacre d'Indiens, les couvertures imprégnée de variole, etc. cela me parle plus que le Donner Party. Mais, comme je l'ai dit, cette nation jeune doit se chercher (et doit surtout trouver) des symboles, des images qui racontent en peu de mots la conquête d'une terre vierge et inhospitalière. Déjà en 1846, il s'agissait de pointer la lune du doigt en espérant que tout le monde regarderait le doigt plutôt que la lune.
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