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Critique de PetiteBichette


Splaaaatchhhhh ! ça c'est le bruit mon énorme plat après avoir fait un saut du haut du plongeoir de 10 mètres et qui a vidé une bonne partie de la piscine sur les spectateurs ahuris. Maaaaais euuh !!!
C'est pas ma faute d'abord ! c'est Anne-So qui m'a poussée !!!
Vi, l'excellente critique d'Anne-So @dannso m'a fait l'effet d'une poussée en haut du plongeoir, et je me suis retrouvée dans le vide, à faire le saut de l'ange, le bouquin à la main (j'avais l'air maline je vous jure). Immersion totale, grand bain. Même si j'ai encore les marques rouges sur le ventre, je n'ai pas regretté ma cascade, et en suis ressortie ravie.
Le thème ne s'annonçait pourtant pas comme des plus riants au départ : on assiste au décès, filmé au ralenti, de Léonard. Léonard qui rime avec con****, car on ne va pas se raconter d'histoire, Léonard on a juste envie de le pousser dans la piscine et le regarder se noyer : jeune coq préoccupé uniquement par lui-même, il arrive malgré tout à tomber amoureux de Lize (pour son plus grand malheur -à Lize), il n'aura de cesse de la tromper, même le jour de son enterrement. Léonard déroule devant le lecteur le fil de sa vie, qui assiste en spectateur aux scènes marquantes de celle-ci, avec Léonard en commentateur tantôt cynique, désabusé ou repentant.
À l'histoire de Léonard se mêle celle de la petite Zoé (dans le livre c'est elle qui saute du plongeoir de 10 mètres, mais là je disculpe AnneSo de toute responsabilité). Zoé, dix ans, a vu sa vie chamboulée lorsque son père a dû prendre la lourde décision de faire interner sa mère. Un « beau » jour sa mère est rentrée à la maison en état de choc, sans qu'ils arrivent à en déterminer l'origine. Depuis Zoé fait de son mieux pour ne pas encombrer son père, et réfléchit aux meilleures solutions pour sortir sa mère de son état léthargique, même si c'est parfois difficile quand on n'est qu'une petite fille.
« En fait, elle a envie de faire exactement le contraire de s'aérer : elle veut s'enfouir comme une taupe dans les vieux souvenirs, en respirer la poussière douce et chaude à s'en brûler les poumons. Elle veut rentrer sous la terre de sa mère et s'y blottir. (p.73) »
J'avais été emportée par la plume Thibault Bérard dans « Il est juste que les forts soient frappés », et j'ai retrouvé avec plaisir son écriture fluide, onirique et parfois poétique, assez proche dans ce livre de celle de Mathias Malzieu que j'apprécie particulièrement, même si les thèmes de la mort et de la maladie mentale ne sont pas des plus gais.
« À cette pensée, Zoé chancelle, parce qu'elle lui fait prendre conscience d'une réalité très triste : la gentillesse de papa n'a pas empêché que maman soit frappée. Il n'y a pas de justice, voilà la vérité. (p.141) »
J'ai commencé cette chronique avec un Splatch, je la terminerai avec un Splotch pour finir en beauté en citant Thibault Bérard.
« Ce jour-là, sur l'arbre de la pensée malheureuse de Zoé ont poussé des fruits noirs, pourris sur pied. Ils se sont détachés de leurs branches pour s'écraser au sol, un à un, avec des « splotch » dégueulasses, tandis que les infirmiers faisaient marcher une Maman apathique entre eux, un genre de spectre vivant. Maman ne s'est pas débattue comme dans les films dramatiques, et elle n'est pas revenue à la vie comme dans les comédies. Elle a seulement marché entre les infirmiers, à petit pas, tête basse. Vaincue. »
(p.77)

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