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Citations sur Le Grand Saut (24)

Tout ça est assez abstrait pour Léonard. Il n'a pas l'intention de faire carrière dans le commerce d'art ancien. Même s'il est en train de découvrir que sa plume ne rapportera pas autant qu'il l'avait cru, et qu'en attendant, « il faut bien vivre ».
Parce que c'est ça, vivre. Payer le loyer, maintenant que le père ne l'aidera plus jamais. Acheter à manger, et puis de quoi boire un coup avec les copains. Draguer dans les bars, rentrer parfois seul, parfois accompagné. Se réveiller le matin et s'endormir le soir, dans un état plus ou moins alcoolisé.
C'est ça, vivre ? Juste ça ?
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Il s'approche de son pas lourd et fatigué d'après l'hôpital. Ça ne s'est pas bien passé, ce qui n'est pas une surprise, mais reste une déception...
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Léonard regarde ce petit bout d'homme recroquevillé, ce petit bout d'homme qu'il a été un jour, et il n'a aucune envie de rire de sa naïveté. Non seulement parce que cette naïveté lui apparaît pour ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être - un trésor inestimable - mais en outre parce que la réalité, ce jour-là, avait effectivement revêtu la substance vaporeuse des rêves, laissant sa naïveté d'enfant remporter une victoire.
Comment avait-il pu oublier une chose pareille ?
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Elle choisit une pensée heureuse, puisqu’elle sait bien, désormais, que les pensées naissent toutes des racines du même arbre, certaines permettant de gagner l’horizon tandis que d’autres plongent dans des gouffres sans fond.
(p.172)
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Merde !, pense-t-elle. En classe, elle a appris qu'un historien s’était employé à répertorier les derniers mots prononcés par les poilus morts dans les tranchées, pendant la Grande Guerre. Le mot qui arrivait tout en haut de la liste, c'était « Merde ! » - cas typique, le malheureux qui prend une balle pendant qu'il fume une clope. Le deuxième mot, c'était « Maman ».
(p.165)
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De toute façon, ce n'est pas aux enfants de sauver les parents en trouvant un obscur secret caché dans un coffre. Non. Il n'y a pas de secret, la magie n'existe pas et les enfants ne sauvent pas leurs parents. Et le pire, c'est que même l'inverse n'est pas vrai : dans la réalité, personne ne sauve personne.
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Il en voulait à Lize de ne pas rêver à autre chose que des après-midi calmes avec les enfants. Elle n'avait donc pas d'ambition ?
Il se répétait souvent ça. Elle n'a donc pas d'ambition ?
Mais cette phrase n'aura jamais été qu'un leurre de plus. S’il en voulait à Lize, ce n'était pas d'être incapable de rêver à des horizons aussi vastes que les siens ; il lui reprochait surtout d'être pourvue d'une force qui lui faisait défaut. La force qui lui aurait permis de savourer son bonheur au lieu d'aller se gaver au calice trompeur de l'aventure.
Car bien sûr, l'aventure avait rapidement rétréci comme un costume mis à la machine. Trop vite, trop tôt était venu le temps des rendez-vous de convenance, des mensonges foireux et des arrangements sordides, des prénoms qui se mélangeaient, des ruptures pénibles et des recommencements sans éclat, des serments imbéciles qu'il n'honorerait pas, des scènes de ménage qu'il se surprenait à endurer de la part de femmes qu'ils n'avaient fréquentées que deux ou trois fois.
Et toujours la brûlure de la honte qui revenait par surprise, et toujours plus contrariant le sentiment d'avoir mis le doigt dans l'engrenage, en s'imposant d'innombrables tracas pour bien peu de compensation... L'ennui à la mesure du désir.
(p.86)
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C’est vraiment drôle, cette façon qu’a monsieur Burlac de l’associer à son business. « On en a besoin », « notre chiffre ». Tout ça est assez abstrait pour Léonard. Il n’a pas l’intention de faire carrière dans le commerce d’art ancien. Même s’il est en train de découvrir que sa plume ne rapportera pas autant qu’il l’avait cru, et qu’en attendant, « il faut bien vivre ».
Parce que c’est ça, vivre. Payer le loyer, maintenant que le père ne l’aidera plus jamais. Acheter à manger, et puis de quoi boire un coup avec les copains. Draguer dans les bars, rentrer parfois seul, parfois accompagné. Se réveiller le matin et s’endormir le soir, dans un état plus ou moins alcoolisé.
C’est ça, vivre ? Juste ça ?
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Jour de joie
2 juin 1975.
— Dépêchez-vous, le travail a commencé.
« Le travail ? » C’est ce qu’il a failli répondre mais, par miracle, il s’est arrêté à temps. Il s’est même mordu la langue, comme un môme. Comme il sort du magasin, il a cru… Mais c’est stupide, pourquoi cette bonne femme lui aurait-elle parlé boutique ? Elle ne le connaît pas. Elle s’occupe seulement de l’accueil.
L’accueil. Le mot lui a toujours fait penser à « cercueil », c’est encore un truc de môme, ça, sans doute parce que tout ce qui touche aux institutions – les mairies, les hôpitaux ou les maternités comme celle-là – le terrifie un peu.
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En fait, elle a envie de faire exactement le contraire de s’aérer : elle veut s’enfouir comme une taupe dans les vieux souvenirs, en respirer la poussière douce et chaude à s’en brûler les poumons. Elle veut rentrer sous la terre de sa mère et s’y blottir.
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