La philosophie d’aspect scientifique renonce à la sagesse (Husserl) et voit en cela une conquête et un succès. Tragique est en somme sa destinée ! Car elle éprouve une grande difficulté à sauvegarder sa liberté et son indépendance toujours menacées par des dangers provenant d’extrêmes opposés. Elle risque continuellement d’être asservie soit par la religion, soit par la science, et il lui est très malaisé de se maintenir dans son cadre personnel, de défendre sa voie. Elle soutient une forme d’indépendance qui est une illusion, car sa prétention d’être libre par rapport à la vie et de lui être opposée, ne peut être considérée autrement.
L’homme a perdu la force de connaître l’être, il a perdu la voie d’accès qui y conduit ; de chagrin, il commence à « connaître » la connaissance et sur toute l’étendue du trajet qu’il parcourt, c’est toujours elle, et non pas l’être, qui se tient devant lui. Il est impossible de « venir » à l’être, on ne peut que procéder de lui.