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Citations sur La carte postale (505)

Mais Ephraïm, l’ingénieur, le progressiste, le cosmopolite, a oublié que celui qui vient d’ailleurs restera pour toujours celui qui vient d’ailleurs. La terrible erreur que commet Ephraïm, c’est de croire qu’il peut installer son bonheur quelque part. L’année suivante, en 1924, un baril de caviar avarié plonge la petite entreprise dans la banqueroute. Malchance ou manœuvre de jaloux ? Ces migrants arrivés en charrette sont devenus trop vite des notables. Les Rabinovitch deviennent persona non grata dans le Riga des goys. Les voisins de la cour Binderling demandent à Emma de cesser d’importuner le quartier avec le va-et-vient de ses élèves. Elle apprend par ses relations de la synagogue que des Lettons ont pris son mari pour cible et qu’ils l’importuneront jusqu’à ce qu’il n’ait plus d’autre choix que de partir.
(page 35)
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Ma grand-mère, seule survivante après la guerre, n’est plus jamais entrée dans une synagogue. Dieu était mort dans les camps de la mort.
(page 239)
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Le véritable ami n’est pas celui qui sèche tes larmes. C’est celui qui n’en fait pas couler.
(page 349)
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Après la guerre, on va découvrir un syndrome de dépression qui va toucher certains résistants. Parce que jamais, ils ne s’étaient sentis aussi vivants que frôlant la mort à chaque instant.
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Les déportés se tiennent debout à l’intérieur, collés les uns contre les autres, ils regardent par la fenêtre défiler les rues de la capitale. Certains découvrent Paris pour la première fois.
Sur leur passage, ils voient les yeux des Parisiens se figer, les passants et les automobilistes quitter leurs préoccupations pendant quelques secondes, pour se demander d’où viennent ces êtres aux crânes rasés en pyjamas rayés qui font irruption dans la ville. Comme des entités venant d’un autre monde.
(page 444)
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Alors voilà, cela m’arrangerait de ne pas penser à Auschwitz, tous les jours. Cela m’arrangerait que les choses soient autrement. Cela m’arrangerait de ne pas avoir peur de l’administration, peur du gaz, peur de perdre mes papiers, peur des endroits clos, peur de la morsure des chiens, peur de passer des frontières, peur de prendre des avions, peur des foules et de l’exaltation, de la virilité, peur des hommes quand ils sont en bande, peur qu’on me prenne mes enfants, peur des gens qui obéissent, peur de l’uniforme, peur d’arriver en retard, peur de me faire attraper par la police, peur quand je dois refaire mes papiers… peur de dire que je suis juive. Et cela, tout le temps. Pas « quand ça m’arrange ».
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- Maman… il y a bien un moment où on ne pourra plus dire « on ne savait pas »…
- L’indifférence concerne tout le monde. Envers qui, aujourd’hui, es-tu indifférente ? Pose-toi la question. Quelles victimes, qui vivent sous des tentes, sous des ponts d’autoroute, ou parquées loin des villes, sont tes invisibles ? Le régime de Vichy cherche à extraire les Juifs de la société française et y parvient…
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Ce jour-là, le 2 août 1942, il fait très chaud. Ce convoi prévoit le départ de 52 hommes, 982 femmes et 108 enfants. Les mères déportées sans leurs enfants se mettent à pousser des hurlements qui s’entendent jusque dans le village de Pithiviers. Des écoliers témoigneront, des décennies plus tard, avoir entendu les cris des femmes pendant qu’ils jouaient dans leur cour de récréation.
(page 180)
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Mon père décide donc du jour au lendemain que toute la famille passera de Rosenberg à Rambert. Tu ne peux pas imaginer comme j'étais furieux !

— Pourquoi ?

— Mais je ne voulais pas changer de nom, moi ! Et mes parents avaient aussi décidé de me changer d'école ! Changer de nom, changer d'école, ça fait beaucoup tu sais, pour un petit garçon de 10 ans ! J'étais pas content, mais alors pas content du tout. Je leur fais une scène, je promets à mes parents de reprendre mon vrai nom le jour de mes 18 ans.

(…)

Mais petit à petit, je me rends compte qu'à l'école, s'appeler Gérard « Rambert » n'a vraiment rien à voir avec le fait de s'appeler Gérard « Rosenberg ». Et tu veux savoir quelle est la différence ? C'est que je n'entendais plus de «sale Juif» quotidien dans la cour de l'école. La différence c'est que je n'entendais plus des phrases du genre « C'est dommage qu'Hitler ait raté tes parents ». Et dans ma nouvelle école, avec mon nouveau nom, je découvre que c'est très agréable qu'on me foute la paix.

— Mais dis-moi Gérard, qu'est-ce que tu as fait finalement, à tes 18 ans ?
— Comment ça, qu'est-ce que j'ai fait ?
— Tout à l'heure tu m'as dit : «Je promets à mes parents de reprendre mon vrai nom le jour de mes 18 ans. »
— Ce jour-là, si quelqu'un m'avait demandé : « Gérard, tu as envie de redevenir Gérard Rosenberg ? », j'aurais répondu : « Pour rien au monde. »
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Mais maman, ce récit est aussi le mien. Et parfois, à la façon d’une Myriam, tu me regardes comme si j’étais une étrangère dans le pays de ton histoire. Tu es née dans un monde de silence, il est normal que tes enfants aient soif de paroles.
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