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EAN : 9782246800842
320 pages
Grasset (22/08/2012)
2.72/5   34 notes
Résumé :
"Anne Berest signe le roman fort et ample d'une génération dont elle questionne la légende douloureuse". Le Monde des livres Denise a vingt-deux ans, elle veut savoir. Elle est en quête d'un fragment de la vie de son père, star éphémère, séducteur lunatique mort d'overdose. Devant le refus de sa mère de lui en dire plus sur "ce voyage" qu'il aurait fait en 1985 loin de sa famille, Denise interroge ceux qui l'ont croisé alors.
Notamment un certain Gérard Rambe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Les Patriarches, roman glaçant me laisse cette sensation étrange d'avoir compris la démarche de l'auteure sans jamais pouvoir rentrer dans l'histoire.
En spectatrice impuissante et impatiente, j'ai regretté les digressions constantes, le découpage en quatre grandes parties qui ne laissent pas respirer le lecteur. Mais derrière cette errance et cette confusion du texte, j'ai retrouvé l'esprit torturée de Denise en recherche de réponses. Fille d'un acteur à la gloire éphémère et à la vie dissolue, elle peine à mettre des mots sur sa détresse suite au décès de l'homme. Pourquoi est-elle la seule à se questionner sur les raisons de la disparition de son père pendant quelques mois en 1985? Pourquoi ses parents si libres et ouverts ont-ils occulté toutes ses années cet épisode de leurs vies? Et finalement est-il bon de fouiller dans le passé quand on risque d'y perdre son âme?
Anne Berest en nous plongeant dans les tourments de son héroïne arrive finalement à nous émouvoir. Elle distille également savamment sa propre expérience d'être issue d'une famille d'artistes et réussit à intégrer dans son récit des faits et des personnalités véridiques. Dommage que cette dernière partie soit si courte.
Une lecture donc en demi-teinte. Je ne regrette cependant pas d'avoir découvert Anne Berest dans un autre registre grâce à une masse critique.
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Denise a 22 ans.
Elle veut savoir pourquoi et où son père a disparu en 1985, pourquoi il ne rentrait pas à la maison.
Des années plus tard, ce père est mort d'une overdose.
Elle fouille partout, elle questionne tout le monde.
La première partie m'a semblé longue, fouillis, indigeste, interminable.
J'ai pris beaucoup plus d'intérêt à la seconde partie où, dans une lettre, un ami de son père lui raconte ce qui s'est passé cette année là.
Des faits réels assez dérangeants.
Je ne sais pas trop quoi penser de ce livre.
Pas dire si j'ai aimé ou pas.
J'en sors un peu étouffée avec envie d'attaquer autre chose.
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Beaucoup moins limpide et accrocheur (ce ne sont pas forcément des qualités romanesques) que le premier très bon roman d'Anne Berest (La Fille de son père), celui-ci doit son charme puissant à la fascination créée par une construction bizarre, presque bancale.

Y-a-t-il deux ou trois parties ? Trois, égales, si on compte les divisions du roman titrées respectivement : Patrice Maisse, Gérard Rambert et Lucien Engelmajer. Deux, inégales, si on distingue le pendant-Denise (exposition) et l'après-Denise (résolution).

Il y a aussi :
— la saga triste et cruelle d'une famille hors normes,
— un témoignage sur le milieu artistique et culturel dans les années 80,
— la représentation précise et documentée de la vie des patriarches : les membres et les amis de l'association le Patriarche (structure destinée à soigner des toxicomanes, très en vue jusqu'en 1995 dans les milieux du spectacle en particulier, puis dénoncée comme sectaire et démantelée).

Avec les découpages inopinés de son roman suivant plusieurs axes, l'auteur désoriente le lecteur exprès. Jusqu'à la fin où le puzzle se trouve à peu près reconstitué, on est balloté d'une histoire à l'autre, d'un temps à l'autre, sans pouvoir discerner clairement de héros principal (Denise, Patrice ou Gérard ?), de direction, ni de message. Mais ça fonctionne bien parce que c'est très étrange, et déséquilibré, justement. Pour aimer le roman d'Anne Berest, il faut aimer se faire balader, aimer ne s'attendre à rien, ou à peu. Se laisser faire. Exactement comme la pauvre Denise, si mal dans sa peau, si désorientée, qui est un temps le personnage principal du roman mais pas tout du long, et qui paiera cher de s'être lancée dans une quête d'identité où se télescopent l'histoire du père, le conflit avec la mère, et son propre passage douloureux à l'âge adulte.

Le personnage de Denise Maisse, triste, éperdu, tendu, est pathétique mais aussi parfois comique par ses maladresses, son inadaptation au monde (l'épisode houelbecquien de son stage raté avec un photographe très hype et insupportable). Portant à bout de coeur le souvenir de son père Patrice Maisse (acteur fictif, fantômatique, dont un autre personnage dit qu'il ressemblait à Pierre Clémenti), Denise sert de faire-valoir consentant à Gérard Rambert (le personnage du roman, bien sûr) qui est au final pour moi le vrai héros, en survivant charismatique détenteur sans le savoir de toutes les clés. D'ailleurs Anne Berest le cite parmi les dédicataires - puisqu'il s'agit aussi d'une personnalité réelle et bien vivante - comme : “le père de ce livre”, cqfd.

L'écriture est le plus souvent belle, très évocatrice, même si quelques fois (peu) des tournures stylistiques m'ont déroutée. Comme celle-ci, vers la fin :
“ Patrice reconnaît Matilda, qui tient Denise et Klein dans chacune de ses mains.”
C'est la main d'un enfant qu'on tient dans la sienne, pas l'enfant. Non ?

Une partie importante du roman consiste en la transcription de récits, confessions, et conversations enregistrées sur un dictaphone. C'est un ressort original de ce roman, et cela fonctionne bien. Sauf qu'il n'est pas très réaliste, je trouve, que Denise puisse transcrire chaque soir avant de se coucher ou de sortir, la totalité de ce qu'elle a enregistré dans la journée. de mon expérience, il faut compter 3 à 5 fois le temps d'enregistrement en temps de transcription. Licence romanesque, sans doute !

Extrait choisi
C'est au début du roman, le récit d'une rencontre de l'héroïne perdue dans Paris :

“ Denise ne retrouvait pas le chemin du jardin. Dans la rue elle se décida à arrêter un homme qui regardait droit devant lui, préoccupé, vaguement souriant, un type immense avec quelque chose de rassurant dans ce grand corps, portant une veste de daim trop chaude pour la saison, un pull rouge et de grosses lunettes à monture noire. Ses paupières recouvraient presque ses yeux, qui devinrent inquiets au moment où Denise lui demanda la direction du jardin. Il hésita, lui montra du doigt les grilles derrière lui, puis mit sa bouche derrière sa main. Il hésita encore, le jardin étant juste derrière, elle pouvait prendre deux rues différentes pour y aller, une plus courte que l'autre, mais bizarrement, expliqua-t-il, il préférait prendre l'autre, oui, il lui conseillait l'autre rue, et lorsqu'il eut fini d'indiquer la route, il sembla soulagé. Il sourit, d'un sourire si doux et triste à la fois, ses lèvres et ses oreilles rougirent de timidité et Denise le remercia avant de s'éloigner. ”

Je parierai que c'est Patrick Modiano que Denise a arrêté ce jour-là, du côté de la rue Vavin, pour lui demander son chemin... Si j'ai vu juste, c'est un joli hommage, gentiment taquin, délicat et souriant !
Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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Denise a 22 ans lorsqu'elle découvre le monde du travail pour un job d'été auprès du photographe Bertand Quentin d'Aumal, l'amour et le sexe, mais la drogue aussi auprès de sa mère Matilda et de ses nouvelles rencontres. Mais ce qui l'intéresse par dessus tout est de découvrir une partie cachée du passé de son père, Patrice Maisse, acteur sans succès des années 80, mort d'une overdose en 1999.
" Patrice était un être réel qui se pensait construit comme un être de fiction, il était nourri d'un spectacle, qui ressemblait à sa vie, mais dont la dimension était différente."
Pour cela, elle rencontre Gérard Rambert, un marchand d'art qui a bien connu son père pendant cette période mystérieuse de 1985.
Le livre se décompose en deux parties assez inégales. Les deux premiers tiers du livre sont consacrés à l'enquête de Denise et à son apprentissage.
La seconde partie lèvera le mystère sur ces fameux mois de l'année 85, tout en révélant aussi des évènements qui vont éclairer la personnalité de Denise.
La première partie semble souvent un verbiage creux, servi dans un style parlé peu littéraire. Les personnages sont soit des précieux ridicules comme le photographe ou des déviants, des drogués, des prétentieux misogynes.
" Comment cette provinciale à moitié laide, à moitié bien roulée, pouvait-elle refuser son invitation?"
La dernière partie se révèle être une vision éclairée des centres de désintoxication du Patriarche, Lucien Engelmajer. Ces centres reconnus par l'Etat, créés en 1972, soignaient les toxicomanes par des méthodes naturelles et par intégration dans du travail collectif. En 1995, cette organisation qui prétend même guérir le sida, est reconnue pour ses dérives sectaires.
Le milieu des artistes pervertis des années 60 à 80 peut me séduire quand l'auteur traite leurs dérives avec humilité et psychologie mais j'ai du mal à le supporter quand ceux-ci sont imbus de leur personne et enclin à se gausser de ceux qu'ils considèrent plus faibles comme les femmes, les personnes différentes. Cependant, rêveurs et utopiques, ils ne se sont pas souciés de leur génération future.
" Cette descendance gâtée, amoureuse d'elle-même, couvée par une génération écrasée par la guerre, n'avait pas su quoi faire de la suivante."
Le ton est ici caustique, les récits peuvent être crus et les pensées vulgaires mais je reconnais que cela est nécessaire afin que l'auteur colle à son sujet.
La seconde partie est plus intéressante puisqu'elle dénonce une organisation ambiguë qui a certes soigné de nombreux toxicomanes mais qui a dévié, justement vers 1985, de son but humaniste pour se tourner vers le profit facile de l'endoctrinement sectaire.
L'ensemble donne un roman déséquilibré où l'atmosphère malsaine est assez pesante.
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Roman écrit en 3 parties
Première partie : Patrick Maisse
La pathétique Denise, jeune fille effacée, mal attifée, triste et renfermée, est la fille d'un acteur de cinéma homosexuel des années 80, Patrick Maisse, mort d'une overdose en 1999. Elle a 22 ans quand, pistonnée par sa mère Matilda, elle obtient son premier job auprès du prétentieux, ridicule et insupportable photographe Bertrand Quentin d'Aumal. Elle découvrira aussi, de façon douloureuse, le sexe et la drogue au gré de ses nouvelles rencontres.
Elle a toujours entendu ses parents évoquer l'âge d'or de leur jeunesse, époque où le sida était inconnu, et la drogue abondante mais l'année 1985 semble être un sujet tabou que personne ne veut aborder. Elle va alors menée une enquête sur cette partie cachée de la vie de son père et pour cela elle rencontre le charismatique Gérard Rambert, un expert en art qui a bien connu son père durant cette année mystérieuse.
Deuxième partie : Gérard Rambert
Denise accepte la proposition de Gérard Rambert qui lui offre de tout lui révéler une fois qu'elle aura fini de transcrire les récits de sa vie enregistrés sur un dictaphone au cours de visites régulières.
Il s'ensuit un témoignage caustique du milieu artistique dépravé des années 60 à 80, où on croise des myriades de célébrités, depuis Londres jusqu'à New-York en passant par Deauville et Saint-Tropez.
L'ambiance est glauque, malsaine et pesante et Denise, si mal dans sa peau et désorientée, paiera cher cette quête de vérité (d'identité ?)
Troisième partie : Lucien Engelmajer
Cette quête la mène dans un manoir normand où Patrice et Gérard ont passés plusieurs mois au cours de l'année 1985, le Patriarche, association de lutte contre la toxicomanie fondée par Lucien Engelmajer en 1972 et reconnue par l'état.
Cette seconde partie dénonce cette organisation ambigüe qui a soigné de nombreux toxicomanes mais qui a dévié de son but humanitaire vers 1985 pour se tourner vers le profit et l'endoctrinement sectaire.
Denise, alors âgée de 4 ans, en visite avec sa mère dans ce centre, tombe sur un animateur qui aime un peu trop les petites filles….
L‘organisation du Patriarche fut démantelée et dénoncée comme secte au milieu des années 90
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critiques presse (3)
LeMonde
08 novembre 2012
Auteur du remarqué La Fille de son père (Seuil, 2010), Anne Berest signe avec Les Patriarches le roman fort et ample d'une génération dont elle questionne la légende douloureuse.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LesEchos
30 octobre 2012
[Un] roman foisonnant, où les récits et les époques, s'emboîtent avec élégance, où les allers-retours ne nuisent jamais à la progression dramatique qui va embarquer Denise vers son destin propre.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Bibliobs
12 octobre 2012
Le roman tient par la force de son intrigue. […] Il faut 300 pages, tour à tour fortes ou sensibles, troublantes, fascinantes ou bouleversantes pour qu'on le comprenne. Envoûté par l'histoire, on les avale d'un trait.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ceux qui font avancer l’humanité ne sont pas commerçants. Ni guerriers. Donc je veux bien qu’on enquête sur la cause de la mort réelle d’Alexandre le Grand, les motivations de Napoléon et de Jules César. Mais en réalité, on revient à la même chose : ils avaient des dettes. Ils avaient besoin de pognon et sont allés le voler. Jules César était un type couvert de dettes qui était obligé de conquérir des territoires de plus en plus vaste pour pouvoir faire face. Il faut quand même pas chercher midi à quatorze heures. On a toujours affaire à des déséquilibrés.
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C’est le principe de la vie sociale, non? Sans artifice, pas de civilisation.
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Cette descendance gâtée, amoureuse d'elle-même, couvée par une génération écrasée par la guerre, n'avait pas su quoi faire de la suivante
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Pour Klein, toutes ces situations étaient des expériences de jeu, des exercices qui le faisaient, jurait-il, progresser dans son art.
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Videos de Anne Berest (36) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anne Berest
Membre du jury du festival du Cinéma Américain de Deauville, l'autrice Anne Berest répond à nos questions yankees. On apprend ainsi que l'écrivaine n'a jamais vu "Les dents de la mer", préfère James Gray à Quentin Tarantino et a mis du temps à apprécier les westerns de Sergio Leone...
#AnneBerest #Deauville
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