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Critique de Escartefigues


Monsieur Ouine est considéré par le petit cercle des meilleurs exégètes de Georges Bernanos comme son grand oeuvre. La rédaction de ce roman a duré près de 20 ans, ce qui n'est pas sans provoquer certaines instabilités stylistiques et narratives. C'est l'histoire troublée d'un village du pays d'Artois qui accueille un très étrange personnage, monsieur Ouine, professeur de langues en lent état de décomposition morale et physique. Logé par un couple de châtelain il exerce une sombre fascination sur les habitants du village. Un jour un petit vacher du village se fait assassiner, ce qui accélère la décrépitude de la communauté et sa confrontation larvée avec les offices de police. Ce meurtre n'est que le dévoilement de l'avancement de l'état de pourriture halluciné de ce groupe humain. Monsieur Ouine ne joue qu'un rôle passif dans cette histoire, dont il est le totem mou, aspirant et visqueux comme un mollusque. Bernanos met sa foi chrétienne à l'épreuve de l'immobilité du mal et de la froide noirceur humaine, il en ressort une histoire parfois bancale voire datée et des pages visionnaires qui donnent à voir la boue mêlée de pluie glacée qui s'entasse au fond des âmes comme des fossés d'Artois. Un grand livre d'ambiance sur la banalité du mal et la déchéance communautaire. L'étude préalable de François Angelier est à consulter pour bien saisir les enjeux de ce roman.
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