Mouchette, une adolescente romanesque et révoltée est initiée au mensonge par son père impuissant et son amant peu aimant. Elle commet
un crime. le jeune abbé Donissan, après une confrontation avec le diable, a reçu la grâce de pouvoir lire dans le coeur des hommes. Il croisera Mouchette mais ne pourra pas la sauver d'un dernier péché, et peut-être en porte-t-il même une part de responsabilité.
Bernanos dans ce roman surnaturel cherche à renouer avec les Vies de saints. Un roman naïf, édifiant, qui veut redonner sa part au diable. le Mal existe pour
Bernanos, sans lui il n'y aurait pas de Bien. Ils sont même très proches : Qui peut dire la différence entre l'espoir et le désespoir, entre la vraie joie et la douleur, entre la sincérité et le mensonge, entre l'humilité et l'orgueil ? Même l'abbé Donissan, qui devient un saint aux yeux du monde à la fin du roman, ne le sait pas. Toujours il doute et lutte contre la malice de Satan. Il bascule constamment entre le Bien et le Mal, sans jamais arriver à les identifier vraiment. Et cette grâce qui lui permet de voir le Moi profond, l'intime de l'être, cette grâce qui lui permet de ressentir une compassion sans borne, ne lui a-t-elle pas été conférée par Satan ? La dernière partie du roman est un abîme de doute, d'humilité, de pitié. Mais il ne faudrait pas trop en dire sur ce livre qui s'adresse plus au coeur qu'à l'intelligence.
Bernanos ne met pas en scène des personnages mais des âmes, son style est ici un peu vieillot, les « ô rage », « ô folie », « ô miracle » sont d'un autre âge, mais ce roman se veut traditionnel.
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