Cette histoire pourrait faire sourire. L’histoire d’une libéralisation délirante, d’un gigantesque scandale boursier (les méfaits d’Enron, d’ailleurs, ne se limitèrent pas à la seule spéculation sur l’électricité) et le reflet de la dépendance absolue de nos sociétés aux ressources énergétiques.
Quoi de mieux, pour saper un service public, que de le faire fonctionner comme une entité privée, de lui faire obéir à une logique de rentabilité à court terme ?
Pour les énergies de réseau, les choses sont plus compliquées. Puisqu’il serait économiquement aberrant de démultiplier les infrastructures de transport, il faut passer par la « dé-intégration verticale », qui consiste à séparer les activités de production, de gestion de réseau et de commercialisation, puis à introduire la concurrence en amont et en aval du réseau
un service public correctement mis en œuvre est infiniment plus simple, plus performant et plus à même de répondre à la demande sociale
le secteur de l’énergie est donc très tôt régulé, mais cette régulation répond soit à des problématiques d’aménagement de l’espace public ou de sécurité (notamment pour le passage des réseaux de gaz) soit à des problématiques de concurrence
Comme le montre l’Histoire, les firmes privées et les pouvoirs politiques qui les soutiennent n’ont jamais cessé de se battre contre l’énergie publique
L’ordre énergétique, comme l’ordre économique dans son ensemble, est intégralement à repenser. Autant donc essayer d’être ambitieux