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Citations sur Journal 1942-1944 - Suivi de Hélène Berr, une vie confi.. (100)

L’idée qu’on puisse écrire pour les autres, pour recevoir les éloges des autres, me fait horreur.
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Comme les hommes sont devenus mesquins en croyant devenir intelligents !
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La seule expérience de l’immortalité de l’âme que nous puissions avoir avec sûreté, c’est cette immortalité qui consiste en la persistance du souvenir des morts parmi les vivants.
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Beaucoup de gens se rendront-ils compte de ce que cela aura été que d'avoir vingt ans dans cette effroyable tourmente, l'âge ou l'on est tout prêt à accueillir la beauté de la vie, ou l'on est tout prêt à donner sa confiance aux hommes ?
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Cela m'est un bonheur de penser que si je suis prise, Andrée aura gardé ces pages, quelque chose de moi, ce qui m'est le plus précieux, car maintenant, je ne tiens plus à rien d'autre qui soit matériel; ce qu'il faut sauvegarder, c'est son âme et sa mémoire.
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Et peut-être celui qui lira ces lignes aura-t-il un choc à ce moment, comme je l'ai toujours eu en lisant chez un auteur mort depluis longtemps une allusion à sa mort. Je me souvients toujours, après avoir lu les pages que Montaigne écrivait sur la mort, d'avoir pensé avec une étrange "actualité" : "Et il est mort aussi cela est arrivé, il a pensé à l'avance à ce que ce serait après", et j'ai eu l'impression qu'il avait joué un tour au Temps.
Comme das ces vers saisissants de Keats :
"Ma main que voici vivante, chaude, et capable
D'étreindre passionnément, viendrait, si elle était raidie
Et emprisonnée au silence glacial du tombeau,
A ce point hanter tes jours et transir les rêves de tes nuits,
Que tu voudrais pourvoir exprimer de ton propre coeur jusqu'à la dernière goutte de sans,
Pour que dans mes veines le flot rouge fasse de nouveau couler la vie
Et que ta conscience s'apaise. Regarde, la voici ;
Je la tends vers toi.
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Ces âmes-là doivent avoir une grande intelligence, et aussi une grande sensibilité, ce n’est pas tout de pouvoir voir, il faut pouvoir sentir, il faut pouvoir sentir l’angoisse de la mère à qui on a pris ses enfants, la torture de la femme séparée de son mari ; la somme immense de courage qu’il doit falloir chaque jour à chaque déporté, les souffrances et les misères physiques qui doivent l’assaillir.
Je finis par me demander si tout simplement je ne devrai pas me résoudre à partager le monde en deux parties : celle des gens qui ne peuvent pas comprendre (même s’ils savent, même s’il leur raconte ; pourtant encore souvent je crois que la faute est en moi, parce que je ne sais pas comment les persuader), et ceux qui peuvent comprendre. Me résoudre à porter désormais mon affection et mes préférences sur cette dernière partie. En somme, renoncer à une partie de l’humanité, renoncer à croire que tout homme est perfectible.
Et dans cette catégorie préférée, il y aura une grande quantité de gens simples, et de gens du peuple, et très peu de ceux que nous appelions « nos amis ».
La grande découverte que j’aurai faite cette année aura été l’isolement. Le grand problème : combler le fossé qui maintenant me sépare de toute personne que je vois.
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J’ai fini Daphné Adeane. Ce livre m’a causé un étrange malaise, parce que j’ai peur d’y trouver mon histoire, je crois trop aux livres.
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1er novembre 1943 : Ma pensée tourne sans cesse autour de deux pôles : la souffrance du monde, qui se trouve condensée d'une manière concrète et vivante dans le fait de la déportation et des arrestations, et l'absence de Jean. Les deux souffrances maintenant se sont fondues en une seule et resteront associées.

225 - [p. 208]
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30 octobre 1943 : ... lorsque je suis entrée sous les arcades, et que j'ai senti quelles attaches profondes, quelles affinités essentielles, quelle compréhension et quel amour réciproque m'unissaient aux pierres au ciel, à l'histoire de Paris, j'ai eu un sursaut de colère en pensant que ces hommes-là, (les allemands qu'elle venait de croiser place Vendôme) ces étrangers qui ne comprendraient jamais Paris ni la France, prétendaient que je n'étais pas française, et considéraient que Paris leur était dû, que cette rue de Rivoli leur appartenait.

224 - [p. 204]
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