Citations sur François Cheng : Un cheminement vers la vie ouverte (7)
La beauté du regard vient d'une lumière qui sourd de la profondeur de l'Être.
Un jour si je me perds en toi
me rappelleras-tu mon nom
Un jour en toi si tu me retrouves
me révèleras-tu ton nom
Si de ma main je te heurte
m’ouvriras-tu ta paume
Si de ma main je te blesse
me donneras-tu ton sang
Jour après jour si je te harcèle
m’épargneras-tu la peur
Nuit après nuit si je t’épuise
me passeras-tu ton feu
Privé d’air, d’eau si je t’oublie
m’accueilleras-tu néanmoins
Coquille éclatée si je m’oublie
m’habiteras-tu enfin
Les arbres de l’infinie douleur
Les nuages de l’infinie joie
Se donnent parfois signe de vie
A la lisière du vaste été
Par-delà les paroles, un regard, un sourire suffit pour que chacun s'ouvre au mystère de l'autre, au mystère tout autre.
Éternité, avant-propos
L'informulé et l'inaccompli se mêlant
à l'inattendu, à l'inespéré
Confluant ici, deviennent fontaine de l'instant
Qui désormais reprend tout, élève tout
inépuisablement jaillissante
Le dialogue : un des mots que François Cheng affectionne le plus, parce qu'il suffit à exprimer ce qui se passe - qui est appelé à se passer - dans l'entre : nous l'avons rencontré concernant son histoire personnelle, concernant les grands blocs politiques, religieux, culturels...Au niveau de l'Univers, ce dialogue s'effectue entre tous les éléments vivants qui le constituent, silex, météorite, oie sauvage fendant la nue, homme - d'homme à homme aussi bien qu'"entre être de chair et terre de sang". C'est de lui qu'il est question dans sa poésie.
Puisque tout ce qui est vie
Se relie
Nous consentirons
À la marée qui emporte la lune
À la lune qui ramène la marée
Aux disparus sans qui nous ne serions pas
Aux survivants sans qui nous ne serions pas
Aux appels qui diminuent
Aux silences qui continuent
Aux regards figés par les frayeurs
Au bout desquelles un chant d'enfant revient…