Une anti-chronique malgré moi... anti... car ce livre épatant je ne l'ai parcouru que trop superficiellement, alors que j'en avais fait l'acquisition fébrile et impatiente... en 2010. Il a rejoint mes réserves d'écureuil et mes livres en attente...
Ayant une amie aussi passionnée que moi par ce poète, écrivain,calligraphe et académicien... je me suis fustigée pour ma négligence, et je lui ai offert , en complément de surprises pour ces fêtes !!!
François Cheng ( de son vrai nom Cheng Chi-Hsien) naît à Nanchang le 30 août 1929 dans une famille de lettrés. Très jeune, son père l'initie à la calligraphie, cette "musiques des gestes". En 1937, la guerre sino-japonaise éclate...
Après des études à l'université de Nankin, Cheng Chi-Hsien arrive en France, où son père, spécialiste des Sciences de l'éducation aide à fonder l'UNESCO. Mais en 1949, la prise de pouvoir par Mao interdit le retour...
Sa famille émigre aux Etats-Unis. De son côté , il choisit la France et la langue française.
Des années de galère et de solitude où François Cheng fait tous les petits boulots possibles; il étudie avec passion.
Il se sent parfois en "perdition", et parvient à se construire par les études: "j'ai éprouvé maintes fois l'ivresse de renommer les choses à neuf, comme au matin du monde", écrit-il...
Il fut remarqué par Barthes, Lacan, et Kristeva. Il deviendra professeur et traducteur , entre autres de Baudelaire, Rimbaud, Apollinaire, Michaux , Char, etc.
En 1971, il est naturalisé français, et gardant son patronyme, ce prénom de "François" si proche de ce qualificatif de "français" qui lui tient tant à coeur, qui marque aussi sa dévotion à Saint- François, le pauvre d'Assise...
Son exigence et son objectif étaient de faire connaître la civilisation chinoise et devenir un "écrivain français"... Ce qu'il a réussi au-delà des espérances, lorsqu'on regarde l'amplitude et la diversité de ses écrits. En 2002,consécration: Il fut élu à l'Académie Française.
Je me souviens avec grand bonheur, comme libraire,la parution de ses livres magnifiques, édités par Phébus, sur l'histoire de la peinture chinoise ( en 5 volumes), ainsi que le très beau et plus récent " Pélérinage au Louvre", où François Cheng commentait ses tableaux préférés....
Autre souvenir incroyable, il y a quelques années, une rencontre avec cet auteur pour une conférence et une signature de ses écrits, à la Librairie Jonas, dans le 13e parisien, dans la proximité du quartier chinois...qui fut une très belle rencontre, avec un homme d'une simplicité et gentillesse confondantes...
Il me reste à patienter et m'impatienter... le temps que cette amie lise cette biographie passionnante, pour lui réemprunter !!!
L'essentiel : que les livres circulent, qu'ils soient offerts, prêtés, trouvés, réempruntés...peu importe.
C'est de la vie et du partage en plus...Pour l'instant cette biographie est partie de mes rayonnages pour trouver une autre lectrice moins négligente que moi ...Dans l'immédiat... je souhaitais juste laisser quelque trace de cet ouvrage... qui incitera, j'espère à d'autres élans et enthousiasmes...
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Un jour si je me perds en toi
me rappelleras-tu mon nom
Un jour en toi si tu me retrouves
me révèleras-tu ton nom
Si de ma main je te heurte
m’ouvriras-tu ta paume
Si de ma main je te blesse
me donneras-tu ton sang
Jour après jour si je te harcèle
m’épargneras-tu la peur
Nuit après nuit si je t’épuise
me passeras-tu ton feu
Privé d’air, d’eau si je t’oublie
m’accueilleras-tu néanmoins
Coquille éclatée si je m’oublie
m’habiteras-tu enfin
Le dialogue : un des mots que François Cheng affectionne le plus, parce qu'il suffit à exprimer ce qui se passe - qui est appelé à se passer - dans l'entre : nous l'avons rencontré concernant son histoire personnelle, concernant les grands blocs politiques, religieux, culturels...Au niveau de l'Univers, ce dialogue s'effectue entre tous les éléments vivants qui le constituent, silex, météorite, oie sauvage fendant la nue, homme - d'homme à homme aussi bien qu'"entre être de chair et terre de sang". C'est de lui qu'il est question dans sa poésie.
Par-delà les paroles, un regard, un sourire suffit pour que chacun s'ouvre au mystère de l'autre, au mystère tout autre.
Éternité, avant-propos
Les arbres de l’infinie douleur
Les nuages de l’infinie joie
Se donnent parfois signe de vie
A la lisière du vaste été
La beauté du regard vient d'une lumière qui sourd de la profondeur de l'Être.
5 questions posées à Madeleine Bertaud, à l'occasion de la parution de son livre François Cheng, un cheminement vers la vie ouverte (Hermann).