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Critique de Little_stranger


J'ai découvert Delphine Bertholon avec son roman "les corps inutiles". J'avais été happée par la photo de couverture d'une jeune fille rousse aux longs cheveux ébouriffés, jeune fille dont j'avais imaginé la peau délicate et hypersensible : c'était presque le thème du livre, quoi que ... J'y avais apprécié cette peinture sensible et très visuelle d'une adolescente qui se fige après un drame.
J'ai donc plongé avec délice dans ce nouveau texte toujours sur le thème de l'adolescence (période que semble apprécier l'auteur) et j'en suis ressortie enchantée et comme dans le précédent livre, tourmentée.
1989 - sud de la France : Laetitia dite Lettie, par la grâce d'une poussée adolescente soudaine, devient fashionable dans la classe de quatrième qu'elle intègre. Elle rejoint le groupe très exclusif des it girls : celles qui osent, celles qui se la pètent, celles qui jouent avec des objets dangereux à savoir d'Aydée, Marie, Lydia et Michelle. Lettie était jusque là une ado lamba voire même out : elle vit avec sa maman, Annie, infirmière, dans une caravane implantée dans un camping. Elle ne connaît pas son père et sa maman ne veut pas en parler.
Lettie tout en faisant partie du groupe hype, va sympathiser avec Dalhia Guzzo, jeune fille venue du Havre, toute en noir, look gothique, dont le papa italien, Guerrino , est routier, la maman, Francesca, mère au foyer et qui a deux jeunes frères (Gianni - Angelo) qui pompent tout l'espace vital de la maison. Un univers tourbillonnant et foutraque, chaleureux et surchargé, totalement différent de celui que connaît Lettie, très autonome et en qui sa mère a confiance. Si Lettie est séduite par cet univers, elle découvre que Dalhia a un lourd secret qu'elle va lui confier. Secret qui va peser sur la conscience de Lettie parce qu'elle n'arrive pas à le mettre en lien avec ce qu'elle connaît de la famille, secret qui une fois révélé,en 1991, va déclencher un processus judiciaire et l'effondrement des liens entre Lettie et Dahlia. Autour de Lettie, il y a Manu, le patron du camping, Tante Solène (dite tante So) qui n'est pas vraiment sa tante et son époux Marc, leur fils, Joshua, qui involontairement devinera le destin de Laetitia : écrire, raconter des histoires que lui adore quand elle les invente pour le petit bonhomme qu'il est alors.
Et c'est lors de l'incendie de Notre Dame, que Lettie qui vit maintenant à Paris, a eu une petite fille Mina sur le tard, se replonge dans cette histoire pour comprendre et découvrir jusqu'à quel point, on peut vouloir être célèbre, l'occasion aussi pour elle de comprendre ce que les mots "père" et "fille" recouvrent parfois. Il est question de la complexe notion de culpabilité, du silence, du secret.
"Annie Hall" de Woody Allen, Venus des Bananarama, le groupe Mecano, Prince, Renaud, "Fleurs captives" de V.C Andrews m'ont fait parcourir à nouveau mes années d'adolescente (beaucoup moins agitées que celles de Lettie, moins dramatiques). J'ai aimé Laetitia qui cherche un père dont elle n'a pas besoin, car sa maman lui donne la structure nécessaire pour grandir avec amour et j'ai haï Dahlia, qui comme une enfant gâtée, casse ses jouets pour en avoir de plus beaux. Un fort joli roman qui pique comme les bonbons en forme de capsule qui révèle une poudre lorsque l'emballage fond en bouche.
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