AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Bibliothèque publique et public library : Essai de généal.. (14)

C'est sans doute que la tradition de self-improvement correspond en France à la tradition d'émancipation. Ici, on lit pour se libérer (des oppressions, des héritages, des contraintes), non (comme là-bas) pour devenir plus compétent, plus débrouillard ou plus riche.
Commenter  J’apprécie          10
C'est, en une page, résumer la faille initiale qui sépare les bibliothèques publiques aux États-Unis et en France : une naissance démocratique là-bas, un héritage aristocratique ici. (...) Ce serait sans doute forcer le trait (quoique...) que d'écrire que, de part et d'autre de l'Atlantique, chacun rejoue la scène originelle, les uns, nés égaux, citoyens, hommes d'action, jaloux de leur liberté, les autres, jadis sujets, spectateurs ironiques, attachés à ne pas être exclus, soucieux d'un partage équitable. "Le grand avantage des américains est d'être arrivés à la démocratie sans avoir à souffrir de révolutions démocratiques, et d'être nés égaux au lieu de le devenir" (Tocqueville)
Commenter  J’apprécie          10
Puisqu'elle a besoin du soutien public, la Public library doit desservir la majorité comme les minorités. (...) Cette différence de point de vue a, on l'a vu, une conséquence essentielle sur l'approche des bibliothécaires : pragmatique aux Etats-Unis (où l'on se préoccupe du public tel qu'il est) et téléologique en France (où c'est le non-usager qui est la cible principale - le public comme on voudrait qu'il soit).
Commenter  J’apprécie          10
La pratique du "eye contact", le "Can I help you ?" contraste avec le nez baissé et l'évitement trop souvent constaté aux bureaux d'accueil en France. C'est que la culture professionnelle française continue à valoriser les tâches scientifiques ou techniques (le choix des acquisitions, les indexations...) plus que les tâches d'accueil et de renseignement des usagers. Ainsi, une directrice de bibliothèque en vient à dire qu'un bibliothécaire non performant à l'accueil ne peut en être enlevé car ce serait lui faire une faveur injustifiée.
Commenter  J’apprécie          10
(En France) La volonté farouche de se démarquer du modèle ancien se traduit plus dans le discours que dans la réalité. Mais (...) le discours sur la bibliothèque et son utilité sociale met l'accent sur le type de population touché. Est ainsi aujourd'hui considérée comme démocratique la bibliothèque qui accueille non pas l'ensemble de la population mais la part de la population qui en était auparavant exclue. D'où cette valorisation permanente du travail accompli vers ceux qui sont éloignés, exclus de la bibliothèque. D'où cette indifférence si fréquente pour l'accueil réel des usagers réels. Il s'agit de convertir ( les non-usagers) plus que de servir (les usagers).
Commenter  J’apprécie          10
(Denis Varloot) incitait au changement, pour répondre à cette nouvelle attente, "afin que, de "gardiens du coffre" qu'ils sont aujourd'hui, les bibliothécaires deviennent des spécialistes de l'irrigation, de ces "fontainiers" qui font pousser des arbres jusque dans le désert".
Commenter  J’apprécie          00
Les bibliothèques publiques sont un service public, émanant de collectivités publiques, assurant un service d'intérêt général au bénéfice de l'ensemble de la population. (...) Le service public est un choix noble, qui plus est compatible avec la faible culture de service française. Ce qui le rend d'ailleurs doublement incompréhensible pour les américains.
Mais le service public a changé. les mythes qui le fondaient se sont délités. La noblesse de servir est dépassée par le souci de répondre aux attentes. La satisfaction des usagers est devenue la mesure de toute activité publique.
Commenter  J’apprécie          00
Tout a sa place dans les Public Libraries, soutient l'ALA. Aucun texte, aucune opinion n'y sont déplacés puisqu'ils aident le citoyen à se forger leur propre opinion. (...) Les opinions minoritaires, provocatrices, scandaleuses ont leur place dans les Public Libraries. L'effet pervers de cette acceptation universelle est que le rôle du bibliothécaire n'est plus de choisir : il est d'acquiescer. "Effet pervers" aux yeux des bibliothécaires français mais aussi américains.
Commenter  J’apprécie          00
En France, les minorités reconnues par les bibliothèques, histoire politique oblige, ne sont pas ethniques mais économiques (les "personnes défavorisées"), socio-culturelles (les peronnes "éloignées du livre") ou statutaires (les publics "empêchés", personnes hospitalisées, grabataires ou détenues). La campagne promotionnelle Lire en fête, initiée par le ministère de la culture, encourage des actions spécifiques vers les écoles, les hôpitaux, les prisons - donnant ainsi raison à ceux qui déplorent que le livre et la bibliothèque soient présentés comme une consolation pour les pauvres et les malheureux.
Commenter  J’apprécie          00
Un autre combat, encore en cours aujourd'hui, oppose à nouveau l'ALA (American Library Association) et le gouvernement fédéral : c'est l'application de l'USA Patriot Act, qui autorise les services de police et de renssignements à obtenir des bibliothécaires la liste de ce que les lecteurs consultent (livres, journaux, films ou sites Internet). Ce combat est beaucoup plus populaire, car il s'agit clairement d'un combat pour les libertés civiles - les bibliothécaires disant aux américains qu'ils ne doivent pas avoir un "bibliothécaire par-dessus leur épaule", comme mouchard et auxiliaire de la police.
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (14) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

    Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

    amoureux
    positiviste
    philosophique

    20 questions
    853 lecteurs ont répondu
    Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

    {* *}