Aaron Antonovsky est un sociologue médical, lui aussi rescapé d'Auschwitz. Dans le camp de concentration, il observe les facteurs de résilience des détenus. Il en retient que le facteur primordial est celui de la cohérence. Il en infère une échelle de la cohérence, qui mesure trois axes : la capacité de comprendre le monde ; la capacité de gérer sa vie (avec l'aide de ce monde ou non) ; la capacité de donner du sens.
Pour Tillich, la psychanalyse est une théorie du choix des symboles; Si on imagine un monde sans l'inconditionné, alors on s'expose à la domination rationnelle d'un monde sans Dieu...
[Frankl] ne conteste pas l'inconscient sexuel de Freud mais il affirme l'existence d'un inconscient spirituel, et ajoute à la psychologie des profondeurs de Freud et de Jung une psychologie des hauteurs, en citant Oskar Pfister sur ce pont.
Ainsi pour Jung, Dieu est dans l'inconscient, prêt à se laisser découvrir à travers de grands archétypes comme le Christ ou le Bouddha, figures de l'anthropos, de l'Humain dans sa totalité.
En psychiatrie, le réductionnisme s'allie au matérialisme scientifique dans une posture scientiste - soit une attitude philosophique qui prétend résoudre les problèmes philosophiques par la science. Sigmund Freud en est le représentant emblématique.
Mais il n'y a pas que la psychanalyse, comme nous le verrons pour s'inscrire dans une perspective réductionniste. La neuropsychiatrie, au fil des développements neuroscientifiques, réduit l'expérience religieuse à des troubles neurologues ; c'est bien sûr l'épilepsie, "maladie sacrée" des Anciens, qui sera mobilisée pour expliquer les phénomènes les plus spectaculaires du paysage religieux.
Pour Carl Gustav Jung, c'est bien la spiritualité qui est spécifiquement au coeur du rétablissement.
La nature spirituelle du mouvement [AA] a été d'emblée revendiquée par Bill W., qui s'estimait physiquement malade (ill), psychologiquement malade (ill) et spirituellement souffrant (sick).
On pourrait en effet considérer l'addiction comme une maladie "sacrée" de notre modernité, par sa recherche d'état de conscience modifiée, par ses aspects "idolâtres" et ses "faux dieux" que sont les substances psychoactives. Et le traitement consisterait, dès lors, à trouver un chemin hors de l'addiction, chemin fait de liberté retrouvée et de responsabilités assumées par une meilleure conscience de soi, tout en acceptant le mystère.
Le processus de rétablissement [des AA] est décrit en douze étapes. Celles-ci ont été rédigées en écriture automatique par Bill, toujours influencé par le groupe d'Oxford.
L'expérience clinique montre que la plupart des patients cherchent dans leur vie privée des partenaires qui ont "besoin qu'on ait besoin d'eux". Cet arrangement dyadique est coûteux relationnellement : le "besoin du besoin de l'autre" met chaque membre de la dyade au risque de l'angoisse de séparation, et au risque de crise du rapprochement.
... l'addiction est une pathologie du lien et du sens, paradigmatique de la modernité, et que la spiritualité s'offre comme une issue pour la salutogenèse de nos communautés.