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Critique de Fortuna


Pour quelques heures, à bord du train-couchettes Paris-Briançon, nous voici revenus à l'époque pas si lointaine où les voyages en train duraient des heures, les portables n'existaient pas et ces trajets représentaient une parenthèse dans nos vies, un lieu de rencontre où on se confiait à des inconnus avant de reprendre le rythme de nos existences, abandonné à la gare précédente. Bref toute une époque que Philippe Besson a réinventée pour notre siècle en y ajoutant une touche tragique, car ce train va malheureusement être accidenté. Et quelques passagers vont perdre la vie.

Ce sont tout d'abord des rencontres entre des personnages que rien n'aurait dû réunir et qui se retrouvent en pleine nuit lancés à toute allure vers une petite ville des Alpes, pour des raisons familiales, professionnelles ou touristiques. C'est la rencontre de Serge, représentant vieillissant et de Julia jeune mère célibataire meurtrie par son mariage. C'est celle d'un vieux couple, lui a un cancer, elle est une ancienne militante CGT, avec une bande de jeunes. C'est celle surtout d'Alexis, médecin homosexuel qui se rend à Briançon afin de vider le chalet de ses parents, parents qu'il a déçus. Et de Victor, jeune joueur de hockey, que sa mère a jeté dans les bras d'une jeune femme mais qui reste sur le bord du chemin, indécis. Et pour cause…

Brèves rencontres, parfois intenses, jusqu'au drame, un jeune camionneur Italien, fatigué, désireux de revoir sa femme et sa fille, une minute d'inattention et il se retrouve piégé sur le passage à niveau. Un fait divers comme on en lit régulièrement et qui là prend du relief car après la catastrophe plus rien ne sera comme avant. Pour tous ceux qui étaient là. Et ceux qui n'y sont plus.
On se laisse séduire par tous ces anonymes qui nous ressemblent un peu…mais restent malgré tout un peu caricaturaux. Quelques instants poignants, puis tout s'efface sauf une pierre tombale dans la neige et le sentiment de l'avoir échappé belle…car finalement le drame n'est jamais très loin de nos existences à l'apparence parfois si tranquille.
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