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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lui, c'est Alpha. Alpha Coulibaly, qui veut dire "sans pirogue". Ivoirien et ébéniste. Il rêve d'aller habiter en Europe. Mais, il n'a pas pu obtenir de visa. le consulat demandait des tonnes de papiers. Même si son grand-père a fait la guerre pour la France, ça ne semble pas compter. Alors, sa femme et son fils, eux, sont partis pour Paris, du côté de la Gare du Nord. Sans visa mais avec beaucoup d'argent. Sa belle-soeur a un salon de coiffure là-bas. Cela fait déjà un moment qu'il n'a pas eu de leurs nouvelles. le téléphone coûte cher. C'est décidé, Alpha va les rejoindre. Il a plein de projets pour sa famille. Sans visa, il n'a pas d'autre choix que de payer encore très cher. Il doit aussi rembourser ses quelques dettes. Il vend alors son ébénisterie. Il prépare le voyage. Direction: Gare du Nord. Première étape: Gao, au Mali...

Alpha rêve de rejoindre Paris. Evidemment, beaucoup d'autres comme lui empruntent le même chemin. Ainsi, l'on suivra pendant plus de 8000 kms cet homme pour un périple pour le moins incroyable. A ses côtés, le jeune Antoine qui rêve de jouer au FC Barcelone ou encore la fragile Abebi. Ce road-trip met en lumière ces étrangers qui veulent construire une vie là où tout leur semble possible. Parce que c'est forcément mieux que l'endroit où ils vivent et qu'il leur semble ne pas avoir d'autre choix que de fuir leur pays. Alpha Coulibaly, en voix-off, nous offre un récit poignant et touchant où se mêlent espoir et illusion. le dessin presque enfantin de Barroux va à l'essentiel. Pas toujours élégant mais original.
Malheureusement toujours d'actualité...

Alpha et tant d'autres comme lui...
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D'où viennent les hommes et les femmes que nous côtoyons dans nos villes, ombres silencieuses et affairées vivant sous le seuil de pauvreté en toute discrétion? Que sait-on d'eux, de leurs espoirs, de leurs rêves, de leur douleur, de leurs souvenirs, du chemin parcouru depuis leur ville ou leur village?

L'écriture sert à comprendre le chaos. le chaos de ces vies brisées, éparpillées, broyées par le désespoir, la misère, une existence absurde et sans avenir.

Dans ce récit très sobre raconté par un homme déterminé à partir car "cinq ou six ans de voyage, c'est toujours mieux que de pourrir ici", on saisit peu à peu le sens de ce départ vers l'inconnu.
Car tout est préférable aux rues poussiéreuses et aux baraques de parpaing d'Abidjan, aux dettes, à une boutique sans clients.

Nous suivons le long périple de cet homme du Sud, ses rencontres, ses angoisses, son désir de retrouver sa femme et son enfant, et d'atteindre enfin son but: la Gare du Nord!

Avec beaucoup de talent, les deux auteurs parlent d'une même voix, les planches comme le texte nous donnent le sentiment d'être plongés dans cet univers privé de couleurs, où les émotions sont un luxe, où seul compte de survivre encore un jour, encore un mois, et d'avancer sur la piste, vers un ailleurs toujours plus lointain.

Une très belle réussite sur un sujet qui divise mais qui nous fait partager le sort de ces damnés de la terre qui sont des milliers à risquer leur vie pour se sentir encore vivants, pour avoir prise sur leur destin.

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Ils quittent l'Afrique parce qu'ils « pensent que l'Europe est un bon endroit pour vivre » et surtout parce qu'ils n'ont rien à perdre : « Cinq ou six ans de voyage, c'est toujours mieux que de pourrir ici. Peut-être que tu vas mourir avant le bout de ta route, mais si tu restes ici, tu seras mort bien plus tôt. Tu ne sais jamais ce que te réserve le voyage. Mais tu peux être sûr de ce qui t'attend si tu ne pars pas : rien. » Alpha est de ceux-là. Il vend sa modeste ébénisterie, quitte Abidjan pour rejoindre Paris où l'ont précédé sa femme et son fils, dont il est sans nouvelles. Beaucoup de chemins pour y aller, peu pour y arriver. La route est longue - des semaines, des mois, des années - et dangereuse : passeurs malhonnêtes ou corrompus, barrages militaires, camps, maladies, faim et soif, petits boulots manuels pour survivre. Si on a échappé au zèle des autorités maghrébines, si on n'a pas péri lors d'une traversée sur une frêle embarcation surchargée, il faudra encore beaucoup de chance pour ne pas être refoulé et renvoyé à la case départ.

Avec des mots et des dessins sobres, presque enfantins, Bessora et Barroux retracent le parcours d'un aspirant à l'immigration. L'album est émouvant et révoltant, bien sûr. La question de l'accueil des populations étrangères n'est pas simple et ne se tranche pas avec des oui/non. Mais quand même, lorsqu'on apprend que le grand-père d'Alpha a été mobilisé en 1939 pour défendre la patrie, on peut s'indigner et se dire naïvement que la France a la mémoire courte et manque de gratitude...
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Tout commence simplement, en plein coeur de l'Afrique. Alpha veut, accompagné de sa femme et son fils, aller rejoindre sa belle-soeur à Paris, près de la Gare du Nord. Mais le consulat ne leur facilite pas la tâche, même pour faire du tourisme. Commence alors pour sa femme et son fils, dans un premier temps puis pour Alpha, un long chemin qui va les emmener vers la « Terre Promise ».
Tout en sobriété, Bessora raconte ce qui représente le rêve de milliers d'Africains qui souhaitent améliorer leur vie en migrant vers la chimérique Europe. Ils n'ont rien mais donnent tout afin de pouvoir faire basculer leur destin vers une vie meilleure. Commence alors un vrai parcours du combattant, fait de passeurs malhonnêtes, de camps de réfugiés, d'espoirs et de désillusions. Ce voyage peut prendre des années mais la volonté des ces aventuriers, comme se nomme Alpha, est faite d'un bois inaltérable.
Avec son dessin simple, Barroux apporte une certaine naïveté au personnage ce qui le rend encore plus attachant dans son parcours, pourtant extrêmement chaotique. On découvre avec lui ce qu'endurent les émigrants pour arriver jusqu'à l'Europe, on découvre le courage qui les habite pour endurer tout ceci et cela remet les pendules à l'heure pour nous, dans notre confort quotidien.
Alpha, Abidjan – Gare du Nord est un récit tout simplement fort et qui ouvre un débat sur la migration. En suivant Alpha, on pense à tous ces hommes et toutes ces femmes pour qui ces voyages sont toute leur vie, voire plus.
Merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour cette lecture!

Lien : http://lalydo.com/2015/02/al..
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Alpha vit seul à Abidjan depuis que sa femme et son fils sont partis rejoindre sa belle-soeur en France. Il espère les rejoindre. Ils ont tenté de faire le voyage par les voies classiques grâce à des visas touristiques qu'ils n'ont jamais réussi à avoir. c'est pourquoi, ils sont obligés de prendre les chemins des clandestins. Alpha nous raconte alors son voyage, les difficultés qu'il peut rencontrer, la détresse de ces milliers d'Africains qui prennent la route de tous les pays pour fuir la misère, et qui ont tant de difficulté pour arriver en Europe. Pendant ce temps, les Européens viennent faire du tourisme en Afrique.
Cette BD est poignante et montre bien le parcours du combattant que vivent ces migrants qui meurent sur les route de l'exil. Pourtant, j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire. Les premières planches m'ont paru longues. J'avais l'impression de ne pas avancer. Il est vrai que le voyage d'Alpha a duré au moins 18 mois, et qu'il ne pouvait pas se raconter en quelques planches. Les illustrations ne m'ont pas touchés non plus. Ce qui n'a sûrement pas aidé à ma lecture.
Une impression en demi-teinte donc pour cette BD qui porte tout de même un témoignage sur le sort des migrants que nous ne voyons, pour la plupart, que par le biais de la lucarne de télévision.
Lien : http://laptitesourisduweb.si..
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