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EAN : 9782709668330
250 pages
J.-C. Lattès (10/03/2021)
3.56/5   79 notes
Résumé :
Wolf et Barbara sont jumeaux. Ils grandissent dans un orphelinat allemand avant d'être adoptés en 1948 par une famille sud-africaine. Ils arrivent au Cap, choisis par une Fraternité qui cherche des enfants au sang pur, des descendants d'aryens. Les enfants découvrent l'idéologie raciste qui gouverne leur famille d'accueil. Devenus malgré eux des membres de cette communauté, ils se sentent honteux de n'avoir pas réussi à fuir, coupables d'une faute qu'ils n'ont pas c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Cet ouvrage s'inspire d'un fait historique méconnu : le convoi en 1948, de Quatre - vingt trois enfants allemands, envoyés et adoptés en Afrique du Sud , par la «  Dietse Kinderfonds » , Fraternité qui voulait réussir en Afrique ce que les nazis avaient raté en Allemagne .
Wolf et Barbara, deux jumeaux, âgés de huit ans seront placés dans des familles nationalistes, adoptés par un couple de blancs ——-considérés comme supérieurs ——-des enfants au sang pur, descendants d'aryens , on compte sur eux pour augmenter le pourcentage des Afrikaners et se plier au système , sachant que l'Apartheid venait d'être officialisé……
.
L'auteure , avec une grande sensibilité nous fait découvrir le destin de ces héros sacrifiés , devenus malgré eux des membres de cette communauté , honteux de ne pas avoir réussi à fuir , coupables d'une faute qu'ils n'ont pas commise .
Wolf, le narrateur de ce récit captivant , à fleur de peau , met en relief pour le lecteur, l'exil, l'écartèlement douloureux entre deux civilisations qui , chacune , prône la suprématie d'un race sur l'autre ,surtout ,la difficile construction d'enfants transplantés à l'autre bout du monde , le poids de la tragédie, de la guerre et de l'héritage , de ces héros confrontés à de très lourds secrets de famille .
Les jumeaux même séparés s'écriront de très longues lettres ….
N'en disons pas plus .

Wolf et Barbara puisent leur force l'un dans l'autre toute leur vie face à ces événements .
On les suit de l'enfance jusqu'à l'âge adulte mais aussi pour Wolf à travers le chemin de ses deux filles: Marianne et Rosie ,Louise , sa petite fille.

Violence à peine maîtrisée , parcours à peine croyable, quête inlassable d'identité , haine, incrédulité, voyages d'un continent à l'autre , secrets de famille , Afrikaners ou Allemands ? , lois iniques ,Afrique du Sud version Apartheid , animent ce récit.

Découvrant l'idéologie raciste qui gouverne leur famille adoptive , Wolf se révolte, n'accepte pas ce déracinement ni l'endoctrinement qui va avec , il souffre d'être devenu malgré lui, le symbole vivant du nazisme et du racisme .
Il ne cesse de s'opposer, doute , culpabilise , cherche à retrouver ses origines , sa propre voie , son identité , sa soeur paraît moins engagée .

C'est le regard acéré , parfois ironique , ignoré par l'Histoire porté par un enfant sur cette douloureuse histoire , le parcours d'orphelins allemands oubliés , aux prises avec les drames du XX° siècle .
Un livre intéressant et nécessaire.
L'auteure a rencontré l'un de ces orphelins , à droite , sur la photo de couverture .
«  ——Bien sûr qu'il se rappelle . Un petit morceau de son père habite en 1948. Si ce gamin de l'orphelinat savait tout ce qui va lui arriver, il ne voudrait jamais le croire .
Tu dis que je me croirais dans un conte qui fait peur aux enfants ou quelque chose comme ça » …

«  Ta gueule d'Aryen , je l'aime . Parce que j'ai la même.: blond aux yeux bleus.
Et que ce n'est pas , absolument pas , une gueule de NAZI » …
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1948, Lahn en Allemagne. Wolfgang (Wolf) et Barbara, huit ans, sont des jumeaux orphelins de guerre. Recueillis à l'orphelinat très jeunes, ils sont choisis pour être adoptés par une famille demeurant en Afrique du Sud. Des associations en place dans les deux pays travaillent ensemble pour sélectionner des enfants aryens, entre trois et huit ans, afin de les envoyer dans les colonies d'Afrique dans le but de faire perdurer la nation blanche et chrétienne des afrikaners, là où les nazis d'Europe ont échoué en perdant la guerre.

Wolf et Barbara grandissent dans une famille et dans une communauté dans lesquelles ils ne se reconnaissent pas. Déracinés dans un nouveau pays, ils tentent de survivre avec l'espoir de retourner un jour en Allemagne.

Je remercie les éditions Harper Collins pour cette lecture de la rentrée littéraire 2023.

Coup de coeur absolu pour ce roman riche en éléments historiques et en émotions. Dans ce roman, Bessora s'est inspirée de l'histoire vraie des quatre-vingt-trois orphelins allemands adoptés en 1948 par des familles sud-africaines, puis leur nouvelle vie dans leur pays d'adoption.

On suit les deux jumeaux, arrachés à leur pays, déjà lourdement touché par la guerre, depuis leur vie à l'orphelinat, puis lors du départ de Lahn, direction le Cap, à des milliers de kilomètres de chez eux. Ils arrivent alors à la Ferme de Terre'Blanche dans la famille Schultz.

Lotha, Michèle et Jacob Schultz accueillent les enfants dans un but bien précis. Ils font partis des familles nationalistes qui se sont installées en Afrique du sud au fil des décennies. Elles sont d'origine allemande, néerlandaise, scandinave ou française, blanches, chrétiennes et pratiquantes. L'arrivée des orphelins européens scrupuleusement sélectionnés fait partie du projet de faire de l'Afrique du Sud une patrie de blancs.

Wolf est le narrateur et raconte son histoire comme s'il parlait à sa soeur. On ressent son amertume et sa tristesse tout au long du récit.

Maltraitance, déracinement, idéologie nazie, racisme et apartheid sont successivement abordés.

Le passage d'un poème écrit par Wolf à sa mère adoptive reste le moment le plus touchant du roman et marque un point décisif du destin des deux enfants.

Un très beau roman sur un thème dont on parle peu. Grâce à cette lecture, j'ai découvert un pan de l'histoire d'après-guerre que je ne connaissais pas. Un très beau moment de lecture tant pour le contexte que pour les personnages si attachants.
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Barbara et Wolfgang Schultz ont huit ans. Ils sont jumeaux et allemands. Typiquement aryens. La seconde guerre mondiale est finie depuis trois ans et comme beaucoup de petits allemands, les deux enfants sont orphelins. Ils ont été choisis pour rejoindre un programme mené par une organisation de bienfaisance qui a pour objectif de les faire adopter par des couples blancs installés en Afrique du Sud. Une adoption qui a aussi un but plus trouble puisque cette organisation a des tendances pro-nazies et qu'elle vise à donner du sang neuf aux Afrikaners qui craignent que les noirs ne finissent par les remplacer. Rappelons que les Afrikaners sont des sud-africains blancs, non-anglophones.

A leur arrivée au Cap, Wolf et Barbara vont être confrontés aux idées racistes de leur famille d'adoption. Chacun d'eux se construira en opposition à cette famille. Devenu adulte, Wolfgang cherchera à remonter la piste de leur origine, à retrouver des traces de sa famille restée en Allemagne pour, peut-être, transmettre un autre héritage à ses filles et les décharger du poids du secret.

Après le très beau "La race des orphelins" d'Oscar Lalo, voici une nouvelle plongée au coeur de l'histoire allemande et des conséquences de la guerre dont les victimes sont encore une fois des enfants.

Wolfgang est le narrateur à fleur de peau de ce récit qui lève le voile sur ce terrible épisode de l'histoire. Un récit qui raconte l'exil, l'écartèlement entre deux civilisations qui prônent chacune la suprématie d'une race sur d'autres, la difficile construction d'enfants transplantés d'un monde à un autre, le poids de l'héritage. Les deux enfants puisent leurs forces l'un dans l'autre durant toute leur vie et face à tous les événements qui vont leur arriver. On suit ainsi Wolfgang et Barbara de l'enfance à l'âge adulte mais aussi les deux filles de Wolfgang et jusqu'à sa petite fille.

C'est un récit très fort, sur un sujet méconnu et dans lequel Bessora insuffle à la fois une grande sensibilité et une violence à peine contenue. Cette période de l'histoire n'a décidément pas fini de dévoiler ses secrets.
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Ce roman est inspiré de faits réels historiques. Après la seconde guerre mondiale en Allemagne, des enfants orphelins aryens sont envoyés en Afrique du Sud. le but est de renforcer là bas la population blanche dans un contexte d'apartheid.
Deux jumeaux de huit ans, Wolfgang et Barbara, sont donc déplacés pour aller rejoindre la famille de Michèle et Lothar. Ils arrivent dans une famille très stricte, très croyante et très raciste. Si Barbie essaye de s'intégrer, ce n'est pas le cas de Wolf qui rejette en bloc cette nouvelle famille. Tous les deux vont durant leur vie entière, cherche à leur manière leur identité, lutter dans leur choix personnels contre ces principes qu'on essaient de leur inculquer de force.
J'ai bien aimé ce livre. Déjà parce que je ne connaissais pas du tout cette réalité historique, je connais peu l'histoire de l'Afrique du Sud, et le livre apporte des premiers éléments d'éclairage. Ensuite, j'ai beaucoup aimé les deux personnages principaux, qui essaient à leur manière de trouver leur propre chemin.
Merci à Harper Collins Poche et à Babelio pour ce livre gagné dans le cadre d'une masse critique.
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Il n'y a pas si longtemps, je découvrais l'histoire des enfants réunionnais arrachés aux leurs pour repeupler un département de métropole; ici il s'agit de petits allemands prétendus orphelins, élevés dans un orphelinat. Ils seront nombreux à être envoyés en Afrique du sud au moment de l'apartheid; ici ce sont des jumeaux de huit ans, arrachés à l'Allemagne et accueillis dans une famille sans enfant, heureuse d'accueillir de purs aryens. Barbara va essayer de s'adapter tandis que Wolf s'insurge: l'idéologie raciste le révolte.Jamais il n'acceptera cet exil forcé, même devenu adulte.
Un roman émouvant mettant au jour des agissements cruels au nom du suprémacisme. Surprenant de se trouver au milieu de convictions si difficiles à défendre.Ici, Mendela est l'ennemi!
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critiques presse (1)
LeMonde
06 avril 2021
Histoire d’un livre. Le parcours d’orphelins allemands « aryens » adoptés en Afrique du Sud, en 1948, résonne tellement avec les obsessions de l’écrivaine qu’il lui a fallu en écrire le roman toute affaire cessante.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
«  Les cheveux en bataille et les pieds dans nos vieilles godasses , on est assis avec Arno devant le bureau de Mme Pferfferli, .
Trois paquets d’os en face d’un squelette …..
Ce n’est pas pour rien qu’on la surnomme la Pie !
Elle est vêtue de son uniforme noir et blanc .
Derrière elle, une dame en blouse blanche remue les doigts dans ses poches. Des stylos s’en échappent .
Elle s’appelle Anna ,,elle a trente - cinq ans et elle est docteur .
Les trois paquets d’os assis devant Mme Pferfferli voient Anna pour la première fois. Ils ont une sacrée trouille , surtout toi et moi, et les deux grands . »
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«  Ça pue la souffrance dans toute la classe. Elle se diffuse, je la sens, une lame de couteau dans ma nuque.
Mais je n’éprouve pas la tristesse qu’ils ressentent tous ensemble , et qui t’arrache une larme . Leur douleur te prend, tu veux la partager avec eux , te mêler à leur chagrin. Il est si grand et si profond , pour le soulager il n’y a que la Bible.
Michèle la saisit et l’ouvre en embrassant toute la classe d’une œillade affectueuse » …….
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A l'exception de quelques-uns, tous chantent :
Nous n'avons désormais qu'une seule patrie : l'Afrique du Sud. Ses problèmes sont les nôtres. Son avenir est notre avenir. Nous voulons participer à son combat contre le vent du changement qui s'est levé, et nous battre pour faire triompher nos idéaux.
Ca s'appelle un serment d'allégeance et c'est à te tirer des larmes. Je ne le prononce pas. Je n'ai pas dû bien apprendre ma leçon. Pour cette raison, je disparais de cette télé où ne demeurent plus que les adoptés qui jurent amour et fidélité.
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«  Cet immeuble a remplacé la fermette de Heidi.
Envolée , disparue ,comme les deux lettres de Rüdi. Un coup de Michèle ?
Plus rien n’existe de mon enfance .
Excepté toi , ma jumelle .
Mais toi tu t’en es détachée . Parce que nous sommes partis . Nous sommes devenus rien. Pareils à des morts »
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- Verwoerd passe à la télé ! s'écrie Wilhem.
Enfin, la télé se voit écoutée. Elle a le bonheur de nous parler d'un monsieur important, dont elle nous rappelle qu'il ne faut pas l'oublier, car il a été assassiné, alors qu'il était important.
Afin que nous ne l'oubliions pas, et son sang est conservé sur le fauteuil où la mort l'a trouvé.
Six mois déjà.
Dieu, dont le fils est sur le point de naître, n'a pas voulu ça. D'ailleurs, le sauvage qui a tué Hendrik Verwoerd ne descend pas d'Adam. Encore merci aux États-unis, à la France, à l'Angleterre ... pour leur condoléances.
Hendrik Verwoerd était quand même le père de l'apartheid.
Joyeux Noël à toutes et à tous.
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