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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un très beau récit sur le parcours d'un migrant nommé "Alpha". Il souhaite retrouver sa belle soeur qui tient un salon de coiffure près de la Gare du Nord, il a déjà envoyé sa femme et son fils vers le Mali, il n'a aucune nouvelle d'eux. L'album commence par une vision floue de l'Europe, de la France, un mirage en quelque sorte. Alpha vend tout ce qu'il a, il part comme un aventurier, il ignore ce qu'il va affronter, mais il a décidé. Pourtant, ébéniste, il possédait son échoppe, pas grand chose mais il avait un toit. ABIDJAN - Gare du Nord, son périple interminable est décrit pudiquement, ses rencontres aussi. Tous ces gens seuls avec un unique but, balloté entre les bras de passeurs sans scrupules. Cet ouvrage reflète une réalité dure et cruelle, racontée simplement. Je n'ai pas pu le lâcher avant la fin.
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Le récit à la première personne d'Alpha qui veut rejoindre sa femme et son fils partis avant lui est poignant. Jamais, le jeune Ivoirien, se considère être un migrant ou un réfugié, mais un voyageur, un aventurier. Un voyage long et difficile, où il faut trouver de l'argent pour payer les passeurs et atteindre la prochaine étape de la route. Un voyage fait de rencontres et de pertes, de disparitions, car les conditions de déplacement pour certains sont trop dures. Bessora, l'auteure, nous transporte dans le corps, dans la tête d'Alpha, d'autant plus que le dessin de Bannoux s'impose avec ses deux grandes cases par page, et des contours de formes au gros trait de feutre noir. Les touches de couleurs primaires, notamment le rouge et le bleu, accrochent le regard. La maîtrise des cadrages : des gros plans sur les visages quasi impassibles ou sur un objet au plan large sur un paysage contribue à la force de ce récit.

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Alpha est ébéniste à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Il pense à sa femme et à son fils partis pour Paris, dont il est sans nouvelle. Alors il prend la route : direction Gao, au Mali, dans une camionnette surchargée dont les passagers espèrent rejoindre l'Europe. Puis il poursuit son voyage vers le nord, alternant trajets en voiture dans le désert, arrêts involontaires dans des camps de réfugiés, et petits boulots mal payés. Son chemin croise celui d'autres « aventuriers » : Antoine, un Camerounais qui rêve de jouer pour le FC Barcelone, Abebi, une Nigériane contrainte de se prostituer pour survivre, et Augustin, un petit garçon que leur confie sa soeur. le texte écrit à la première personne est accompagné de dessins sobres dans lesquels dominent le noir et le blanc. Ce roman graphique d'une grande pudeur donne ainsi à voir et à ressentir les espoirs, puis les désillusions, des migrants d'Afrique subsaharienne – une détresse dont profitent militaires corrompus, passeurs malhonnêtes et trafiquants en tout genre. le récit interroge aussi les responsabilités individuelles face aux mesures répressives et à la coopération entre États : l'Europe aux côtes si lointaines est omniprésente dans les demandes absurdes des consulats, dans les circuits touristiques aperçus en cours de route, et dans les contrôles instaurés par les pays du Maghreb en échange d'une « aide au développement ».
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Sans nouvelles de sa femme et de son fils, partis pour Paris depuis six mois, Alpha, ébéniste ivoirien, quitte Abidjan pour les rejoindre. Il n'a pas de visa bien sûr : « Personne aujourd'hui ne peut avoir un visa. Même ceux qui sont mariés à des Blancs. » Il échange sa boutique contre la promesse d'être emmené jusqu'à Gao. Il sait que la route sera longue et dangereuse, pire encore que ce qu'il imagine, mais « cinq ou six ans de voyage, c'est toujours mieux que de pourrir ici. » Il n'y aura pas de retour en arrière : « Je sais que je pars pour toujours. »
Bamako, Gao, Kidal, Oujda… il faudra des mois à Alpha pour traverser l'Afrique, il lui faudra aussi travailler pour financer la suite de son voyage : ouvrier dans une cimenterie, éboueur, aide-boutiquier puis passeur à son tour. En chemin, il se lie avec d'autres compagnons d'infortune : Antoine, qui se rêve footballeur au FC Barcelone, Abebi, abîmée par la prostitution, seul moyen pour elle de payer la route, Augustin, un enfant de six ans.
"Alpha" tient plus du carnet de voyage que de la bande dessinée classique : les dessins de Barroux, au feutre, occupent une demi-page ou la page entière, et le texte de Bessora – le monologue d'Alpha – s'inscrit sous chaque image, en voix off : il n'y a pas de bulles. le texte est dépouillé, les illustrations où le noir domine sont brutes, comme esquissées dans l'urgence, sans pittoresque ni misérabilisme. Un album poignant, qui ne donne pas de leçon mais nous fait ouvrir les yeux sur une réalité terrible.
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Alpha, c'est d'abord une rencontre entre Bessora et Barroux. Elle lui parle de son projet et il le met en images. Après On les aura, le deuxième roman graphique de Baroux.
Une vraie réussite.
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Impossible de rester insensible devant ce récit d'un migrant. Tout est raconté, et montré avec une telle sobriété.

Le récit lui-même, écrit en lettres capitales-scriptes, relève d'une naïveté étudiée qui éloigne le pathos comme le réquisitoire ; c'est le ton de l'inacceptable auquel il faut se résigner.

On vit des épisodes qu'on ne peut imaginer parce qu'on refuse de les voir : trajets en guimbardes, mensonges et escroqueries, naufrages, espoirs insensés et longues attentes.

Parcours du migrant.

« Quand on sort du consulat, on comprend que la France aime moins la Côte d'Ivoire que la Côte d'Ivoire n'aime la France, mais comme la Côte d'Ivoire n'aime pas beaucoup les Ivoiriens non plus, alors les Ivoiriens fuient vers l'Europe. »

Les jeunes femmes ? «  soit elles s'occupent des enfants, soit elles s'occupent des maris. Abebi a pris les maris c'était mieux payé. »

Concision et constat, secs comme des bilans de naufrages ou des titres hélas familiers dans les journaux.

Et le menu quotidien de chaque étape :
« Maintenant il paraît que le Maroc n'est plus qu'à deux jours de marche. Alors tu marches, tu marches, tu marches, tu as soif, mal au dos, mal aux jambes, mal aux reins, mal partout. »

Les dessins de Barroux vont à l'essentiel, dans le même esprit : un visage, un corps, une vague la nuit, une silhouette qui attend.
Une nuit de veille, des bidons d'eau abandonnés parce que vides…

chaque objet a de la présence, chaque visage, de l'expression. le trait épais cerne les éléments hostiles, la couleur, rare, accentue le drame et le rend inexorable comme un destin.

Les pages ne sont pas numérotées, inutile d'organiser le chaos et l'imprévisible pourtant vécus comme imminents.
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