Kendra, artiste photographe et enseigne publicitaire vivante, Toby, blogueur-vidéaste-grande gueule, Tendeka, activiste idéaliste anti-capitaliste et Lerato, programmeuse et pirate informatique à ses heures, quatre sud africains du Cap qui vont se retrouver, chacun à leur façon, en lutte avec le système.
L'ambiance générale de
Moxyland est un bon mélange de
William Gibson et de
Georges Orwell. Sombre et pessimiste, et malheureusement réaliste. Dans le futur dépeint par
Lauren Beukes, les corporations ont pris le pouvoir, la société est ultra-technologique et ultra-sécuritaire. le téléphone portable devient un outil de contrôle, qui contient toutes nos données personnelles, sert de carte d'identité et de moyen de paiement. En cas de crime ou de délit, l'une des pires sanctions possibles est le « désamorçage » : être déconnecté du réseau pour une période donnée. Quand on est désamorcé, il est impossible de payer quoi que ce soit, de prendre les transports en commun, d'accéder aux lieux publics... On se retrouve rapidement en marge de la société.
Moxyland est le genre de bouquin à ne pas lire si vous n'avez pas le moral, parce qu'il risque de vous le saper encore plus. Mais c'est un excellent bouquin, qui fait réfléchir, comme les modèles que j'ai cité plus haut. J'aime l'écriture de
Lauren Beukes, âpre et rude comme le monde qu'elle décrit, mais humaine, comme ses personnages.
Autre chose que j'ai apprécié,
Moxyland est radicalement différent, dans son propos et sa forme, de
Les Lumineuses, autre roman de
Lauren Beukes, preuve que l'autrice est à l'aise dans plusieurs registres. Cela donne envie de découvrir le reste de sa bibliographie.
Un roman que je recommande aux amateurs de cyberpunk.
Lien :
http://lenainloki2.canalblog..