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Citations sur Divertir pour dominer, tome 2 : La culture de masse t.. (10)

[...] Les industries culturelles, pour se développer pleinement, ont pris l'habitude d'intégrer leur critique afin de dénigrer les stades antérieurs de leur développement et valoriser leurs nouveaux produits - par exemple : démonter la télévision comme média passif, vertical, abrutissant... pour mieux promouvoir les technologies numériques, interactives, organisées en réseaux et ludiques.
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Plus besoin de sortir de chez soi et de croiser des gens, plus d'efforts à faire : la série télévisée est l'expérience suprême de cette domestication - elle assigne le téléspectateur chez lui, pour une durée, saison après saison, a priori non définie.
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Épisode après épisode, saison après saison, l'accoutumance est là. Accoutumance à l'«imaginaire stéréotypé produit par le capitalisme industriel», écrivions-nous plus haut : la vie réelle ne fonctionne pas comme le capitalisme industriel le voudrait, donc il la façonne - tel est (entre autres) le rôle de la culture de masse.
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Alors que la fusion entre marché, divertissement, émotion et créativité a opéré, il est plus que jamais nécessaire de développer une pensée critique. Or c'est comme si la puissance de ces mutations avait anesthésié les esprits.
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Invité, une fois de plus, à ne plus être autonome, parce que éternellement maintenu dans l'enfance la plus naïve, l'individu -- retenu -- se trouve dans l'incapacité d'envisager des perspectives autres que celles de jouer indéfiniment, étant ainsi convié à répéter des relations de jeu tout aussi factices dans sa propre vie.
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La conséquence de cette sorte de jeu du chat et de la souris entre le marché et de biens qualifiés "d'originels", c'est-à-dire ne portant pas encore la marque de la sphère marchande, est une répétition cyclique rapide d'engouement et de déception. Cette course folle et sans fin autre que l'éphémère satisfaction identificatoire a une conséquence majeure : elle broie et détruit tout ce qui a été conquis, ordonnant le monde et les identités sous sa coupe. Il n'y a qu'à penser au tourisme qui, même dans sa mouture "authentique", participe de la dégradation de l'environnement et met à mal les identités locales.
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Ce que l'on pourrait qualifier de consumérisme identificatoire se caractérise donc par la mise en marché de kits identitaires, que les sujets mobilisent au gré de leurs consommations et velléités identificatrices, réalisant ce qu'un sociologue assermenté nommerait "individu pluriel".
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L'enjeu de réhabiliter une critique réellement critique, qui ne craindrait pas d'être dénoncée comme "conservatrice" ou "réactionnaire", est un enjeu démocratique - le moteur même de la démocratie résidant dans la confrontation et la mise en tension d'opinions, de jugements, d'idéologies, d'éthique. Ainsi, lorsque Julien Bétan conclut son essai en affirmant qu'" [en] refusant de dépasser les limites, nous nous condamnons à ne jamais les voir reculer", on pourrait lui répondre que nous nous condamnons surtout à n'avoir plus de repères, de normes, donc de moyens de penser le monde, se situer, se reconnaître et s'assigner des limites - individuelles et collectives. Ce qui, entre autres choses, distingue les psychopathes (héros du cinéma d'horreur) de l'être sociable.
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Cette conception de la "transgression" ou "subversion" est très répandue, qui consiste, à travers le modernisme, à dénoncer un ordre moral bourgeois. Elle se perpétue encore, en particulier au sein de la gauche, dont Jean-Claude Michéa répète que, tout en dénonçant le libéralisme économique, elle adhère en fait à l'imaginaire libéral sur les plans politiques et culturels.
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Le franchissement des limites (morales, représentationnelles) a souvent été considéré, par la gauche "progressiste", comme porteur d'une charge de rébellion, de refus politique du système, voire comme révolutionnaire. Cette conception, ancrée dans diverses avant-gardes de la modernité esthétique, souvent adossées à un imaginaire politique révolutionnaire, continue à prévaloir aujourd'hui, alors que le contexte, les mouvements sociaux, les imaginaires et l'organisation politiques, ainsi que les rapports de force, n'ont plus rien à voir.
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