AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les tisserands (38)

Se voir soi-même e,n train de creuser avec ses mains la terre noire de ses propres profondeurs.
S'exercer à voir cette terre devenir humide, puis à voir une eau claire en émerger, une eau lumineuse puissante et fraîche.
S'asseoir auprès de cette source pour contempler sereinement le jardin si vert que cette eau de lumière fait naître tout autour.
Commenter  J’apprécie          300
Une grande erreur issue du siècle des Lumières a été de laisser accroire que l'"individu" est un "tout" indépendant du reste, une individualité autonome dans le sens le plus dégradé du terme : celui d'un égoïsme ou d'un individualisme triomphant. Ce mythe de l'homme qui n'aurait pas besoin des autres mais qui pourrait et devrait se suffire s'est traduit dans les formes multiples de l'individualiste forcené qui s'est développé dans nos sociétés, continuellement encouragé dans son illusion d'autodétermination par les encensements médiatiques et cinématographiques du self-made-man et du héros solitaire. Ce culte de l'individu tout-puissant nous a fait un mal immense. Nous avons fabriqué des individualités qui, sous leur vernis de santé, de bien-être ou de réussite, sont en réalité très faibles, très solitaires et très agressives : très faibles et trop solitaires parce qu'elles n'ont pas appris à compter assez sur Les autres, pas appris à "bien dépendre" d'autrui par des liens de solidarité et de fraternité; très agressives parce que la première illusion de ne pouvoir compter que sur soi-même entraîne mécaniquement La seconde illusion d'être "seul contre tous", et donc La construction d'un monde dans lequel "l'homme est un loup pour l'homme". L'individualisme condamne à se battre.
Commenter  J’apprécie          80
Vivre pour gagner sa vie, pour construire son petit confort "perso", sans se soucier ni de son moi profond, ni des autres, les "jeunes d'aujourd'hui " n'en veulent plus. La jeunesse qui vient est naturellement tisserande. Certes, une partie d'entre elle demeure captive de la fascination de l'argent, des valeurs matérialistes, des modèles de réussite sociale, des "grands refrains " politiques. Mais la majorité de cette jeunesse est en rupture radicale avec le monde dans lequel elle a grandi : elle veut être inspirée par quelque chose de bien plus grand, de bien plus vaste-du sens, elle veut du partage, elle veut du collectif à la place de l'individualisme régnant. Elle ne ressent donc que désintérêt, voire dégoût et mépris pour un système qui, dès le plus jeune âge à l'école et tout au long de la vie, conditionne à cet individualisme.
Premièrement, chaque petit éleve apprend trop souvent à travailler uniquement pour sa propre réussite, presque jamais en équipe, le plus souvent tout seul devant sa feuille de contrôle... autrement dit jamais donc dans la coopération, toujours dans la comparaison et la rivalité. Deuxièmement, toute l'existence sociale se passe à conquérir laborieusement sa petite place au soleil, ce qu'on a nommé mille fois le règne de l'avoir et du paraître, au détriment de l'être : avoir sa voiture, son bout de jardin, sa maison, son bouquet numérique, ses joujoux à la pointe de la technique, etc. Ce n'est pas l'être humain par nature qui est égoïste, mais notre civilisation qui le conditionne à vivre replié sur son confort et ses petits plaisirs privés, tel un Bernard-l'hermite réfugié dans une étroite coquille.
Commenter  J’apprécie          60
Les générations qui arrivent veulent trouver du sens à leur vie et lui en donner - pas se contenter de la gagner. (...) Elles sont en demande de tout ce qui ranime la flamme de l'espérance personnelle et de tout ce qui rassemble les peuples par-delà les vieilles frontières. Comment donc allons-nous aider toutes les jeunes consciences de notre temps à nourrir leur aspiration à plus de sens ? Qu'avons-nous à leur apporter ?
Commenter  J’apprécie          60
Concentrez-vous par exemple sur l'eau qui coule. Le plus modeste ruisseau suffira. Voyez avec quelle ingéniosité et persévérance ce petit malin poursuit sa route sinueuse malgré tous les empêchements petits et grands. Rien ne l'arrête, il contourne le rocher pesant, sautille sur les cailloux, érode patiemment ce qui lui fait barrage et finit toujours par traverser...
Commenter  J’apprécie          40
Trouvez-vous étrange ce livre où il est question autant de politique que de sagesse? Oui, c'est délibérément un livre étrange, un drôle d'essai de spiritualité politique et un traité de politique spirituelle. J'essaie en effet d'être un "méditant engagé ", qui considère les deux engagements comme inséparables. Nous ne pouvons plus nous permettre de les dissocier. Leur réunion marquera d'ailleurs notre véritable entrée dans le XXIe siècle. Le lien entre contemplation et action, que la modernité a dénoué, est encore un lien à renouer, dans un monde humain qui verra tous ses grands domaines se rapprocher après deux siècles au moins de séparation: le spirituel du politique, mais aussi de la science, l'art, La culture dans son ensemble. À cette fin, il paraît impératif...d'écrire un nouveau genre de livres transversaux, transdisciplinaires, qui allient la question de la vie sociale et la question de la vie intérieure; et d'autres (ou Les mêmes) dans lesquels le savoir scientifique et la sagesse s'inspireront mutuellement. Je n'ai rien , bien sûr, contre ceux qui se cantonnent dans un seul domaine, qui écrivent soit des traités de vie intérieure, soit des ouvrages de réflexion politique. Mais je crois qu'il est temps de passer à autre chose, de faire dialoguer tous les champs de l'investigation du monde par l'esprit humain et de les faire se féconder.
Commenter  J’apprécie          40
Et puis il y a autre chose : le besoin d'autonomie, de liberté personnelle, caractéristique des consciences modernes et contemporaines - l'héritage du "Pense par toi-même" des Lumières ! L'individualisme, c'est peut-être aussi cela : la volonté farouche d'exister par soi-même, de ne pas se laisser embrigader dans un groupe, une idéologie ; la méfiance à l'égard des appartenances - religions, partis, fraternités diverses - qui ont l'art de vous persuader qu'elles vous laissent maîtres de vos choix mais qui peu à peu vous font entrer dans un système de pensée...Quoi de plus difficile que de concilier autonomie et appartenance ?
Commenter  J’apprécie          30
Le terme "spirituel" vient du mot "esprit ", qui renvoie lui-même à l'idée d'être inspiré et à la notion de "souffle de vie " créateur.
Commenter  J’apprécie          30
Etre, c'est être relié.
Commenter  J’apprécie          20
Plus nous vivons au milieu des matières mortes, plus on se perçoit comme mortel. A l'inverse, plus on va vers la nature qui se renouvelle infiniment, plus on se sent participer à une Vie plus vaste.
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (113) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Philo pour tous

    Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

    Les Mystères de la patience
    Le Monde de Sophie
    Maya
    Vita brevis

    10 questions
    438 lecteurs ont répondu
    Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

    {* *}