Avant d'écrire, j'avais lu. On n'écrit pas si on n'a jamais été bouleversé par les mots d'un autre.
Mon vice, c'était sans doute d'en vouloir plus, je voulais écrire et être publiée et être lue et être aimée ! Je voulais tout ça, le surplus, le rab et même les miettes !
Le doute, voilà bien, me dit-il, le pire supplice de l'écrivain.
J'ai besoin que l'on me donne de l'importance. Je veux écrire. Ecrire ou mourir.
Les mains peuvent aussi détacher les bâillons que les hommes serrent trop fort sur nos bouches de femmes.
- C'est douloureux d'écrire, il faut y consacrer du temps, sa vie presque, oublier le reste, se jeter dedans. Et puis, il faut écrire, beaucoup écrire et ne pas avoir peur de recommencer.
Ça grouillait du dedans, palpitait même, je sentais que je pouvais devenir ce grand écrivain dont toutes ces années, j'avais rêvé.
Je n'étais pas encore prête, j'avais privilégié l'oisiveté, cinq pages, cinq pages et je croyais avoir le droit de me reposer sur mes lauriers.
J'écrivais. J'étais vivante et je le savais, à ce moment-là et à aucun autre.
Je voulais mourir, écrire, vivre, jouir. Je voulais tout cela mais je n'arrivais à rien. Respirer, respirer déjà me demandait trop d'énergie.