Le Vampire de Belgrade est le premier volet des aventures de Vuk Kovachose.
Or donc, nous partons pour l'ex-Yougoslavie, une de ces créations géniales de diplomates et cartographes à la petite semaine. La même école a formé les gros malins qui ont tracé les frontières en Afrique et pondu une Belgique dont une moitié ne peut pas encaisser l'autre.
Vuk Kovatruc patauge dans ce merdier serbo-croato-slovéno-bosniaco-et-cetero. Il est soldat, il fait la guerre, il tue, pendant que j'enchaîne les évidences – je m'entraîne en secret pour le concours de Miss France, mais chut, je ne t'ai rien dit.
Il nous raconte ses aventures à la première personne à la manière d'un Orcus Morrigan. Je le cite à dessein – comme dirait Pascal – parce que la parenté d'esprit saute aux zoeils. Format, couverture, ton, humour noir, dehors comme en dedans, Truc Kovasevic et Orcus se ressemblent comme deux gouttes d'eau (ou les jumelles que tu aimerais bien coller dans ton pieu, si tu préfères des comparaisons moins éculées). L'idée d'un cross-over entre les deux séries avait même été évoquée, c'est dire si les gugusses chantent sur la même longueur d'onde.
Vuk Kovatsoin appartient à cette catégorie de héros qu'on appelle “mauvais cul” en canadien, badass en hollywoodien et dur à cuire en français.
Un héros pas gentil, méchant même, qui prend son pied à tuer, le vilain garnement. Mais on l'aime bien, parce qu'il n'hésite pas à se fendre d'un calembour, d'une contrepèterie ou d'une citation de Clint Eastwood.
Sa route croise celle d'un vampire, sans surprise vu que le titre donne un petit indice. Pas de smoking, d'ado crétin qui brille au soleil, mais un nosferatu méchant pas beau qui te pompe à mort, pire qu'une imposition made in France.
Qui dit vampire dit chasseur de vampires. Vuk Onvasévir en rencontre un, tout en cigarillos, mystères et sorties théâtrales. Drago endosse le rôle, quelque part entre Sélène d'Underworld et Blade de Blade. En moins vampire que les deux et avec moins de totottes que Kate Beckinsale (note : penser à effacer mon historique de recherches Internet). Seule faute de goût de ce roman : beaucoup de cuir et trop peu de nibards.
Sinon, dans l'ensemble, bien. Mis à part une légère surdose de note de bas de page, pas grand-chose à critiquer. Y a de l'action, de la castagne, du rythme, des vannes, des vampires, Belgrade, t'es pas volé sur la marchandise. Une bonne littérature de divertissement.
Après, ce volume 1 ne constitue que l'amorce d'une série prometteuse mais inachevée (sauf pour les heureux veinards qui possèdent la version Vauvenargues). Beaucoup de questions en suspens, de prémices dont on attend le développement. A quand la suite ?
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