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Critique de fanfanouche24


Acquis et débuté en août 2015.... Repris ma lecture en mai 2019 !!!


Un très beau titre autour ce très symbolique "Arbre qui pleure"...
comme les hommes !!

"L'arbre portait un nom savant : Rhus Verniciflua. Et d'autres, communs : arbre à laque, sumac au vernis, sumac d'Extrême-Orient. Mais les gens du quartier l'appelaient familièrement "l'arbre qui pleure", la coutume fixée depuis des millénaires d'inciser son bois pour épancher la sève-une sève qui, au terme de mélanges et de patientes cuissons, pouvait s'étaler sur des meubles et recueillir à leur surface le reflet arrondi de la lune" (p. 12)


Comme le souligne le 4e de couverture, ce roman est une "Re-visite" de la fable du pot de terre contre le pot de fer; des petites gens contre les puissants... et cela dans la Chine de l'après-Mao....

Olivier Bleys a le don , à chaque roman, de nous transporter dans des univers très différents, entre le commerce délirant des tulipes au XVIIIe, à Jules Verne, à la construction de la Tour Eiffel, à la fabrication du café , en Italie ("Le maître du café"),etc

Dans celui-ci, nous voilà dans la Chine,après l'ère de Mao Zedong, dans une ancienne ville industrielle désaffectée, où chacun tente de survivre !!..Où la famille Zang vit pauvrement, et se débrouille au quotidien: pour se chauffer, pour se nourrir...pour économiser afin de racheter leur "bicoque" pour honorer une promesse faite à leurs parents...
Mais la corruption plus les méfaits du capitalisme dévaste les classes plus modestes...devenant les victimes de ces transformations économiques brutales !

Après moult privations... Wei parvient après de multiples mésaventures, humiliations, à réunir la somme pour racheter sa maison...il revient euphorique et exalté, tenant en main enfin, son acte de propriété...ce qui n'eût pas l'air d'époustoufler sa famille, qui l'avait intégrée comme "la leur" depuis les temps qu'ils l'habitaient, de génération en génération...

La déception est grande; "posséder", "être propriétaire" n'améliore en
rien le quotidien de cette famille... bien au contraire !!
surtout que d'autres projets ont été fixés par "les puissants", et que le
quartier va être rasé !

"Ces coupures chiffonnées n'avaient jamais circulé qu'entre mains comme les siennes; elles n'avaient jamais servi qu'à payer du mauvais charbon, du riz graveleux, des pommes à vers. Rien de commun avec les billets neufs et crissants dont les machines automatiques pourvoyaient les maîtres, du bel argent assorti aux beaux costumes qu'il servait à acheter.En somme, la monnaie circulait sous deux espèces:
l'argent souillé des pauvres et celui purifié des riches, qui ne se mêlaient
pas mais s'étageaient dans la société comme, dans l'océan, se recouvrent
l'eau tiède en surface et l'eau fraîche des profondeurs. Tant cette idée soudain le perça, Wei sentit vaciller ses jambes. Son pécule maintenant le dégoûtait, malgré tout ce qu'il représentait d'efforts et de travail." (p. 169)

Un récit riche en anecdotes sur la vie traditionnelle, et la modernisation
du pays qui induit de nombreux laissés pour compte...

Une constante dans ce récit et dans les usages chinois : l'omniprésence
des morts, des ancêtres et le dialogue permanent avec eux...

On souffre, on s'exaspère devant le trop de souffrances enduré par notre "anti-héros", Wei...

Un texte, admirable à de nombreux points de vues... mais j'avoue avoir été exaspérée par la "surabondance" de peines et de malheurs qui s'acharnent sur Wei... Trop c'est trop !!!

D'autres qualités: un style élégant, poétique et de nombreux éléments passionnants sur les coutumes & traditions chinoises...

Un intéressant moment de lecture... avec des sentiments mitigés,
cependant !!







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