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Critique de Baldrico


Adolescent, j'avais lu L'honneur perdu de Katharina Blum. Je n'en ai plus qu'un souvenir fort vague.
J'ai eu l'attention attirée sur le silence de l'ange par un texte de Sebald. C'est en effet un roman qui relève de ce qu'on a appelé "la littérature des ruines. " Nous sommes le 8 mai 1945, jour de la fin de la guerre. Hans Schnitzler rentre dans sa ville natale, sur le Rhin. Sa maison natale est détruite. Il ne sait où aller, il a faim. Il tente de se débrouiller dans un environnement où tout est incertain. Tout est devenu sale, laid, branlant, éventré, troué, disloqué. Deux consolations possibles. L'une, la religion, parait tellement peu en phase avec la situation vécue, que l'on voit mal comment elle pourrait être d'un quelconque secours. L'autre, par contre, l'amour, va éclore, timidement, délicatement, tristement.
Heinrich Böll excelle à faire sentir cette période d'entre-deux, ce non-temps de la fin de la guerre où tout semble anesthésié. Ses descriptions sont crues, mais magistrales, qu'il s'agisse de lieux, de sensations (la faim!), les sentiments tout en subtilité. C'est aussi un roman dans lequel Böll exprime sa prise de distance avec le catholicisme, mais non pas frontalement, plutôt par petites touches.
Ce roman fut refusé à la publication en 1951. La République fédérale allemande était en train de passer à autre chose, à laisser ses ruines derrière elle.
Sa publication fut posthume, à l'occasion des 75 ans de la naissance de l'auteur en 1992. La traduction française a suivi 3 ans plus tard.
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