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Critique de Loucy


Une fois de plus, Jean-Philippe Blondel nous met dans la peau d'un adolescent avec justesse. Nous suivons Aurélien, jeune homme de 17 ans, qui rase les murs, qui fait tout ne pas être remarqué, se fondre dans la masse. Mais évidemment, les choses ne vont pas se passer ainsi. Thibaud, le garçon que tout le monde remarque, celui avec qui tous souhaitent être ami, décide de s'approcher de lui, de faire sa connaissance et de « briser la glace ».

On sent qu'Aurélien nous cache quelque chose, qu'il le cache à tous, il nous le fait comprendre dès le début du roman. Il s'est produit un évènement grave il y a quatre ans. Mais quoi ? Petit à petit, Aurélien va nous permettre de mieux le comprendre, de connaître l'évènement.

« Je ne m'inquiète pas, Thibaud.

Je sais que j'en ai une, d'histoire. Ce que je voudrais, moi, ce n'est pas la faire revivre et l'exhiber. Au contraire. Mon voeu le plus cher, c'est d'oublier. Me réveiller un matin et me dire : « Ah tiens, c'est ballot, je ne me souviens de rien. » »

Les personnages ont tous un côté attachant. Aurélien, que nous connaissons de l'intérieur, notre « je » de l'histoire nous émeut, nous surprend, nous passionne. Quel est ce secret enfoui ? Ses relations avec ses parents sont également intéressantes, il cherche à les protéger de sa culpabilité, tandis qu'on sent que ses parents, eux, cherchent à le protéger de ce passé, tentent de le remettre dans le présent. Les personnages secondaires sont tout aussi bien construits, entre Amanda, une retraitée qui vit avec une très petite retraite et qui passe ses journées à la médiathèque, faute de moyen, qui se retrouve jurée de slam et qui semble réellement époustouflante. le slam de sa composition nous reste inconnu, mis à part quelques phrases « Est-ce que tu réalises / Que la vieille que tu toises / A connu la joie et l'extase / le feu de la révolte insoumise ? ». Burnz, l'animateur des soirées slam, est lui aussi intéressant, on aurait envie d'en savoir davantage sur lui, sur son choix de rester ici. Et Thibaud bien sûr, le déclencheur, celui qui nous permet d'avoir cette histoire. le plus populaire de sa classe, tout le monde veut être ami avec lui, il organise de nombreuses soirées et pourtant sa vie est-elle si rose ? Ce serait trop simple, et trop peu réaliste … Pas vraiment dans le style de Blondel.

Jean-Philippe Blondel signe un roman sous le signe du slam, ce sera cet art qui nous permettra de mieux appréhender cette histoire. Il nous dévoile des chansons-poèmes magnifiques, émouvants qui nous font monter les larmes aux yeux. Telle une chute dans un lac glacé, on est saisi par la justesse des émotions, par la culpabilité qui ronge ce garçon. Nous découvrons peu à peu son histoire, grâce à de nombreux flash-back, nous ramenant quatre ans plus tôt. Avant d'en apprendre davantage sous forme de slam.

Mais peut-il réellement se sauver en dévoilant son secret ? Une histoire de reconstruction, une amitié forte, un récit sur la culpabilité … Tout ça mélangé et dévoilé grâce à la plume Blondelienne, un enchantement. Et comme toute l'oeuvre de Jean-Philippe Blondel, plus on plonge dedans, plus on découvre la somme des choses issues de sa vie propre, G229 procure une réponse à la question « pourquoi ce livre ? ».
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