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Critique de Laurent_A


Les frères Bogdanov n'ont pas leur pareil pour faire de la vulgarisation sur le sujet de l'Astrophysique et de la mathématisation de l'Univers et de ses origines. On suit ici le cheminement de la pensée des grands scientifiques mathématiciens dans leur démarches à la recherche des nombres premiers et des échos que peuvent avoir ces derniers en toutes choses palpables ou non, des flocons de neige aux pétales de fleurs pour poursuivre jusqu'aux confins de l'Univers, au ciel primordial et au commencement du Temps... L'ensemble est plaisant mais laisse un goût de déjà vu (enfin, déjà lu) par rapport à tous les autres ouvrages de ces auteurs (généralement j'en lis un en fin d'année au moment des fêtes avant le Nouvel an ou bien un en été quand je suis en vacances, comme cette fois) ; j'avais déjà lu "L'équation Dieu" qi reprend de plus belle la fameuse équation "Zêta" de Riemann, alors j'ai vraiment eu l'impression de redites, mais bon, ça fait du bien de relire les choses aussi pour se les approprier et l'histoire est quand même à chaque fois différente.
J'ai retenu les grands principes : Les fonctions Zêta, celle d'Euler, celle de Riemann bien sûr et celle de Hurwitz, la Suite de Fibonacci, ses caractéristiques et ses curiosités, l'importance des nombres premiers dans L Univers visible et invisible, La conjecture de Hilbert et Pôlya, celle de Dyson et Montgomery qui scellent l'étrange relation liant le monde physique et celui des nombres premiers, de même la relation qui unit la physique quantique à ces fameux nombres premiers, et puis jusqu'à cet état d'équilibre instable, à la fois statique et dynamique, qui caractérise les instants d'avant le Big-Bang (le fameux état KMS dont il était déjà question dans "Le visage de Dieu" mainte fois rediscuté dans les ouvrages qui ont suivi ("La pensée de Dieu", "Le mystère du satellite Planck", "La fin du hasard") un état caractérisé pas un temps qui serait d'abord imaginaires pur puis qui tendrait vers le temps réel tel que nous le connaissons et tel qu'il s'égrène depuis les 13,8 milliards d'années qui marquent l'époque du fameux Big-Bang. L'ouvrage se lit comme un roman policier, on recherche la solution à une énigme intemporelle et les acteurs se succèdent sur plusieurs siècles, depuis l'antiquité, on voit tour à tour Galilée, Euler, Boltzmann, Riemann et bien d'autres dont ceux cités un peu plus haut.
J'ai cependant relevé quelques approximation qui sont éclairantes sur une admiration béate dont il faut se garder : car non, les nombres premiers ne gouvernent pas la répartition des pétales de fleur : la famille botanique des Brassicacées (les Crucifères) représente à elle seule 4000 espèces de plantes à fleurs répartie en 350 genres, et elles possèdent toutes non pas 3 ou 5 ou 7 mais 4 pétales (4 qui n'est pas un nombre premier n'en déplaise aux auteurs, idem pour la Passiflore qui possède 10 pétales et les autres contre-exemples sont nombreux...), pas plus que la symétrie des flocons de neige dont la formation est par ailleurs étroitement dépendante des conditions atmosphérique et est rarement aussi belle que celle que l'on a l'habitude de représenter quand vient Noël et les fêtes de fin d'année, cette symétrie existe plutôt rarement. Par ailleurs l'énoncé de la conjecture de Goldbach en page 269 (1742, dans une correspondance à Euler) qui expose que tous les nombres entiers seraient la somme de deux nombres premiers ne concerne que l'ensemble des nombres entiers IMPAIRS.
Pour le reste, je dirais que la lecture de ce livre m'a conforté dans une idée qui est présente au centre des préoccupations des scientifiques depuis des siècles désormais : à savoir que le monde est écrit en langage intelligible (sinon les scientifiques du monde entier pourraient tous raccrocher la blouse et lâcher leurs calculs), a priori donc et même en ce qui concerne les étrangetés de la physique quantique car on arrive désormais à appliquer en ce domaine ou en tout cas à trouver des correspondances avec des relations mathématiques décrites aussi dans cet ouvrage (les fameux opérateurs auto-adjoints, les niveaux d'énergie dans les atomes seraient reliés à la fameuse fonction Zêta de Riemann), la correspondance entre les chiffres et le réel, la matière et l'énergie est ainsi largement soulignée, mais le fond de la question consiste dès lors à savoir pourquoi le monde est-il intelligible ? C'est à dire pourquoi est-il en partie accessible à l'esprit humain plutôt que parfaitement ou partiellement opaque ? Je dirais, en y réfléchissant un tant soi peu, peut-être finalement parce-que l'esprit humain en fait tout simplement lui aussi partie de ce monde intelligible...
En tout cas vous aurez beau lire ce livre et tous les autres des Frères Bogdanov avec leur titres évocateurs de Dieu, je puis vous assurer que le mystère restera entier, voire vous amènera à vous poser encore davantage de questions, mais n'est-ce pas là précisément ce que recherchent malicieusement les auteurs en publiant régulièrement un livre sur ces questions.... Allez, peut-être rendez-vous dans quelques mois ou quelques années pour un nouvel opus !
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