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Critique de Cathy74


Mort et vie du sergent Trazom est une uchronie ébouriffante sur un destin qui aurait mal tourné. Que celle ou celui qui ne frémit point au souvenir d'une bifurcation malheureuse qu'il aurait pu emprunter un jour se lève et jette la première pierre à Olivier Boile.
Peut-on imaginer un monde sans Mozart ? Est-il possible d'envisager le nombre de destins contrariés ? le musicien Mozart a déjà reçu à sa naissance un avenir court et mouvementé mais pour le soldat Trazom c'est une infortune permanente. Aimé mais mal marié, entouré de personnages qui lui veulent du bien tout en lui piquant ses idées, une Cour Impériale ingrate qui ne le reconnaît plus, un protecteur qui l'emmène guerroyer contre l'Ottoman dans une guerre austro-turque où il trouve la mort, Mozart n'existe plus pour la postérité ; alea jacta est.
Lectrice séduite, je me suis laissée porter par le flot de l'histoire avec le sentiment de descendre un rapide, de nager parfois à contre-courant avant d'être propulsée dans une de ces "marmites du Diable" qui brassent l'eau des cascades dans un chaudron de pierre.
C'est que outre inventer une nouvelle destinée pour Mozart, l'auteur défie en plus la flèche du temps. Même si celle-ci défile dans le bon sens pour les personnages, c'est-à-dire du début à la fin, il en va autrement pour le lecteur qui virevolte en quelques pages d'un lieu à l'autre, d'une saison à l'autre, d'une fin de siècle au début d'un autre. Et même si le lecteur est rompu aux retours arrière, arrive un moment où le fil rouge du récit lui échappe des mains.
D'autant que l'auteur s'amuse à brouiller encore plus les pistes en insistant sur l'industrialisation naissante à la fin du XVIIIe siècle. Ainsi, Nannerl qui rend visite à son frère en prenant le train. Hein, quoi ? Des trains à Vienne au temps de Mozart ? Je suis partie aux renseignements ! Je me suis même amusée à reconstituer la flèche du temps de l'uchronie et à apprendre ainsi beaucoup de choses nouvelles sur l'époque.
Par ailleurs, autre retour dans le temps : l'écriture est belle, fluide, sonore, imagée, odorante. Un rare bonheur de lecture.

Il menait le Choeur des Cieux est une nouvelle qui clôt l'ouvrage. Indépendante de l'uchronie, nous retrouvons Mozart qui ne tient jamais en place. Même la félicité céleste finit par l'ennuyer...

Je remercie Masse Critique Babelio pour cette découverte et NESTIVEQNEN Éditions pour l'envoi du livre.



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