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Critique de Thael


La fille que ma mère imaginait
La fille que je m'imaginais avait écrit un livre léger et drôle sur l'expatriation. En réalité, elle réussit l'exploit de la profondeur, du rire et des larmes à la fois, l'humour en autodérision qui sauve de tout, de l'ennui à la mort en passant par la famille, les amis, les autres qu'on aime et ceux qui ne sont pas ceux qu'on croit

La fille que je m'imaginais enfile sa panoplie de transfuge de classe pour dresser des portraits de gouache au vitriol, grattant le vernis pour découvrir un peu d'un pays, d'une personne ou d'un proche
« J'ai le complexe de l'imposteur. Je suis un Canada Dry. J'ai tous les attributs de la classe bourgeoise, mais je n'en suis pas issue. Je compte parmi les transfuges. L'expatriation a exacerbé ce sentiment. »
« Je ne sais pas si je me trompe en disant que les Taïwanais sont plus mystiques que religieux »
La fille que je m'imaginais fait des listes, avec brio, parce que moi, je n'aime pas ça, ou alors celles d'Isabelle Boissard et de Lisa Balavoine
« Le café, c'est toujours le café le plus proche du lycée français. On y croise différents profils de mères. L'intégrée qui a épousé un local et snobe la communauté française. La mère qui travaille et conchie l'expatriée oisive. La novice en deuil de son rôle social. La « dans le moule » qui ne bossait déjà pas avant et pour qui c'est encore mieux de le faire à l'étranger. La rescapée, tellement heureuse de ne plus travailler et de profiter de ses enfants. La soulagée, d'être loin de belle-maman. La reconvertie, généralement en formation coaching. Et la M&M. La Mère & Manager, ma préférée. Poser une question à cette femme, c'est obtenir une réponse de mère ou d'épouse. »

La fille que je m'imaginais parle du couple et transcende la banalité du temps qui passe pour livrer un récit bourré de tendresse
« Aimant, généreux, intelligent, doux et drôle, mais Pierre a le défaut d'être mon mari depuis vingt ans. C'est sans doute son seul défaut. »

La fille que je m'imaginais, tour à tour mère et fille, s'interroge sur ce que l'on laisse à ses enfants, volontairement ou malgré soi, que l'on soit présent ou absent
« C'est le voyage qui compte, pas la destination. Mais quand même, si je pouvais aller ailleurs qu'au coma de ma mère. »

La fille que je m'imaginais convoque des dizaines de références, de la variété italienne de Toto Cutugno à de grands noms de la gastronomie française
« La Paille d'or, c'est ma madeleine »

La fille que je m'imaginais désinvolte, à l'humour comme rempart à l'oisiveté et l'ennui, s'avère une vraie Playmobil en 5D, ça tombe bien elle a peu ou prou le même âge, la 5eme dimension c'est le petit supplément d'âme, 21 grammes à la balance

La fille que je m'imaginais fait pendre une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes, celle que le livre se termine beaucoup trop vite

La fille que ma mère imaginait est un livre à la caudalie exceptionnelle et cela console, un peu, de l'avoir déjà lu
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