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Le dossier s'alourdit dirait-on , déjà on nous annonçait que les arbres avaient la 5G fort longtemps avant nous grâce à leur réseau mycorhizien, forcément ça picote, et maintenant les animaux pensent , ça devient pénible. Pourtant les spécialistes du comportement animal nous donnent des preuves accablantes que la vie de nos collègues du vivant est beaucoup plus riche qu'on nous a appris à le penser et qu'il nous est parfois confortable de le croire.


Après une longue éclipse cartésienne, les éthologues mettent leurs pas dans ceux de nos ancêtres qui lisaient probablement les codes de la nature avec la même nécessité que nous le code de la route, question de survie (et de respect premier peut-être). Avec un peu de patience et d'observation il nous apparait enfin que oui les animaux pensent, qu'ils ont des émotions , souffrent physiquement et psychiquement (deuil), communiquent finement, produisent des fake-news, innovent et transmettent leurs découvertes, s'entraident de façon désintéressée.


L'écueil à éviter pour ces études : "évaluer l'intelligence d'un animal d'après sa capacité à résoudre des problèmes humains" ; car inversement, serions-nous capables de rivaliser avec eux d'après leurs critères d'adaptation ? Des billes oui , quand on sait que la mésange peut mémoriser l'emplacement de 10 000 planquettes de nourriture (au passage si elle peut me dire où j'ai mis ce purée de chargeur de portable, ce serait quand même sympa). Sommes-nous notamment capables de comprendre le langage des dauphins ? actuellement non. Ce langage cliqué-sifflé a une structure complexe sur la base de 73 sifflements. Il est troublant aussi de savoir que chaque dauphin a une signature sifflée qui lui est propre et à laquelle il réagit quand un congénère l'appelle.

Pour éviter d'être suspecté d'anthropomorphisme, l'auteur nous entretient surtout de chiffres et quand il aborde le domaine des émotions, c'est à travers le tamis de la neurobiologie et ses critères bien étayés.

Il faut probablement inverser la proposition:" les animaux éprouvent des émotions comme nous" en la faisant pivoter à 180 °: "nos émotions sont fondamentalement celles des premiers êtres vivants" . Encore un héritage cartésien : les émotions ont longtemps été vues comme des perturbations importunes du comportement; on parle maintenant d'intelligence émotionnelle et nous la partageons avec les animaux.
L'empathie est une denrée commune du monde animal; voyant un congénère en fâcheuse posture , le rat va le secourir , sans en tirer aucun bénéfice personnel. de même, après une bagarre , chez de nombreuses espèces d'animaux , les belligérants sont réconfortés par des tiers.


Interro-surprise en langage abeille: j'ai repéré un pied de lavande de qualité à 450 m de la ruche, avec un angle au soleil à 30°, à combien de tours -minute vais je macarener pour en informer mes congénères ?
L'abeille retranscrit précisément par sa danse mimée la distance et l'angle par rapport au soleil tout en recalculant en permanence cet angle avec son horloge biologique .
Le choix d'un nouvel emplacement de ruche procède de l' "intelligence en essaim", dont s'inspire l'intelligence artificielle. Il faut un minimum de 20 approbations (un "quorum") des éclaireuses pour choisir le nouveau site sur de nombreux critères ( taille de la cavité, degré d'humidité, isolation thermique). Auparavant chaque éclaireuse "vend" son projet immobilier au groupe et selon son intérêt de nouvelles éclaireuses vont aller vérifier avant la décision finale collective.


de nombreuses espèces ont un langage d'avertissement précis : attention! un prédateur venant du ciel / de la terre. le cercopithèque, petit singe d'Afrique combine différents mots qu'il peut moduler en petites phrases , "c'est bon, le léopard est parti"
Le drongo est un oiseau imitateur de signaux d'alarmes d'autres espèces par exemple le Suricate (éventail de 45 cris différents). S'il prévient la plupart du temps à bon escient, il fait parfois de fausses annonces pour récupérer les proies laissées sur place par ses cibles parties précipitamment se mettre à l'abri.



Dans ce livre très digeste, jamais ne nous effleure l'impression d'une extrapolation; plutôt un regret : l'étendue de notre ignorance, les études citées, toutes passionnantes, laissant un goût d'inachevé. Comme c'est choquant qu'il n'y a ait pas plus de moyens pour une recherche inclinée vers le biocentrisme, en compensation de la gabegie liée à l'anthropocentrisme, branché sur un show tournant en boucle sur lui même .

Les animaux pensent, ressentent, stressent, souffrent , communiquent ,se mentent, se protègent,s'attachent .Conclusion ? le temps n'est-il pas venu de reconsidérer fondamentalement nos relations avec eux car nous ne pouvons plus faire fi de toutes ces connaissances qui ne font que corroborer les intuitions intimes de beaucoup d'entre nous.
Merci à babelio et aux éditions J'ai lu .
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Passionnant recueil des dernières connaissances scientifiques en matière de pensée animale, incluant accessoirement l'homme.

Tout d'abord se garder de trop d'anthropomorphisme, ne pas vouloir absolument comparer.
Comprendre ensuite que le test de QI, encore aujourd'hui reconnu comme mesure de l'intelligence humaine, est loin d'être universel.

Evaluer l'intelligence animale en adaptant ce test est aussi stupide que d'apprendre à parler le langage humain à des animaux. En gardant cette logique tout être humain incapable de s'exprimer dans le langage des dauphins serait un crétin…

Si l'intelligence est la capacité de pouvoir s'adapter au monde afin de s‘en sortir au mieux et de pérenniser son capital génétique, la capacité d'analyse, que mesure le test de QI, est loin d'être la seule utile en ce domaine.
Il existe nombre d'autres intelligences susceptibles d'y contribuer :
L'intelligence adaptative globale utilise aussi l'imagination, la créativité, l'émotion, la curiosité, la linguistique, la représentation spatio-temporelle, les organisations intrapersonnelle, interpersonnelle, et kinesthésique, etc.
Ce sont des choses que les animaux utilisent couramment à différentes échelles.
Mais ils savent aussi utiliser l'intelligence émotionnelle, cette habileté à percevoir et à exprimer les émotions, à les intégrer pour faciliter la pensée et à réguler les émotions chez soi et chez les autres.
Tout comme ils savent utiliser des formes d'intelligences disparates, souvent très différentes des nôtres, mais tout aussi, sinon plus efficientes, pour s'orienter dans l'espace, notamment la mémoire épisodique permettant de lier lieu, événement, souvenir et prédiction.

Empathie et compassion et consolation ont été démontrées chez le rat, le corbeau, le loup, l'éléphant. Mais nous sentons bien qu'elles animent vaches, chiens, chat, et même certains hommes parfois.


De grandes avancées ont été faites dans cette façon d'évaluer l'intelligence, tant chez les animaux que chez l'humain.

Je vous livre ici mon ressenti final :
Me voici conforté dans mon sentiment initial qu'entre animal et homme il n'existe pas de différence de nature mais plutôt de degré.

Mais voici deux lectures consécutives qui m'affligent sur l'espèce humaine. J'aurais appris dans « Jennie » et « Comment pensent les animaux » combien l'agressivité est commune chez les animaux. La pensée est mise au service de l'instinct de crime, d'expansion territoriale dans le but d'obtenir plus de nourriture, plus de femelles, d'écraser génétiquement l'autre.
La guerre, dont le but unique est la thésaurisation, n'est donc pas l'apanage de l'homme. Là où je voyais sa marque exclusive, je sais à présent que nous ne sommes que des animaux ordinaires.
Que cette universalité soit le reflet de l'évolution ou d'une volonté transcendante me questionne et m'accable.

Nous ne mettons pas notre intelligence hors norme pour faire la guerre à l'homme et à l'ensemble de notre planète, nous oublions juste de l'utiliser pour nous sortir de cet instinct expansionniste et désintégrateur.
Nous oublions d'utiliser nos capacités pour notre simple bonheur quiet et pour reprendre notre place ordinaire dans ce monde.

Je me trompais de cible: ce n'est pas ce que l'homme fait de son intelligence qui est affligeant, c'est ce qu'il n'en fait pas.
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Tout d'abord je tiens à remercier Babelio et les Editions J'ai Lu pour ce livre que j'ai pu recevoir lors de la masse critique du mois de Février.

Dans ce livre, Loïc Bollache nous plonge au coeur des découvertes sur les intelligences animales. En vulgarisant les résultats des recherches les plus récentes mais aussi des recherches pionnières dans ce domaine, l'auteur, nous fait prendre conscience de la diversité de l'intelligence. Longtemps considérés comme non-intelligents, les animaux, si nous prenons le temps de les étudier, les observer, cassent le mythe de l'Homme qui serait la seule espèce douée d'intelligence. Or il n'en est rien, et ce livre nous en fait la démonstration.
Cet ouvrage est accessible à toutes et tous. En effet, le livre est écrit de manière simple et fluide. J'ai trouvé que c'était une excellente entrée en matière pour les personnes néophytes sur ce sujet ou pour celles désireuses d'avoir des bases pour aller plus loin. Ce qui fait son importance également est qu'il est écrit en français. Je dis cela, car la plupart des recherches et des résultats sont rédigés en langue anglaise et donc pas accessibles à tout le monde. Bien que nous trouvions de plus en plus de livres sur l'éthologie, celui-ci a l'avantage d'être généraliste et non centré sur certaine ensembles d'espèces (oiseaux, mammifères, insectes...).
Ce livre permet également de se poser des questions sur nos relations vis à vis des animaux sauvages et domestiques qui nous entoure. Et il est urgent de changer nos comportements.
Alors, si vous croisez ce livre dans une librairie, surtout n'hésitez pas à repartir avec !

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Voilà un livre qui m'avait vraiment fait de l'oeil lors d'une masse critique. Je me suis donc décidé à me l'acheter.
Déjà j'ai été surpris par son tout petit format, comment traiter d'un tel sujet avec aussi peu de pages ?
Puis malheureusement je l'ai trouvé brouillon et n'ai vraiment pas compris où voulait en venir l'auteur. Tout semble survolé et, surtout, le descriptif des expériences qui ont été réalisées. A un tel point, que bien souvent je n'ai pas compris les expériences ...

Dommage voilà un sujet qui mérite mieux, mais je vois que ça a plu à d'autres. Peut être en attendais je trop ?
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Du rat à la fourmi, en passant par les mammifères et d'autres espèces, le règne animal se révèle !

Je tiens à remercier les éditions Humensciences pour l'envoi de ce livre. Je me suis souvent demandé à quoi pensaient les animaux. Encore aujourd'hui, il est difficile de les comprendre dans leur intégralité, tellement leurs modes de pensées divergent du nôtre.

Ce livre démystifie ce sujet aussi intéressant qu'inexploré, en tout cas pour ma part. Cette lecture me fait d'ailleurs penser à celle qui se rapporte aux chats, pour aider à comprendre leur fonctionnement. Ce livre s'avère plus général et offre de petits sujets sur des dizaines d'espèces différentes.
Lien : https://www.acaniel.fr/comme..
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Reçu dans le cadre d'une masse critique (merci à l'équipe Babelio !), ce petit livre vite lu, bien découpé et plutôt clair est une bonne entrée en matière pour tous ceux qui seraient curieux de connaître un peu mieux les autres animaux peuplant la planète.

Ceci dit, je l'ai trouvé parfois un peu confus lors d'explications d'expériences. Et comme j'ai déjà lu d'autres textes sur le sujet, je reste un peu mitigée et sur ma faim
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Captivant, érudit, je ne peux faire que la publicité de cet ouvrage.

Comment les animaux sont intelligents doit effectivement nous obliger à revoir notre rapport à eux.

Ces intelligences multiples et diverses n'ont pas fini d'être découvertes et décryptees !
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