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Critique de Alfaric


Face aux dessinateurs de mangas qui sortent 48 pages en 2 semaines et face aux dessinateurs de comics qui sortent 48 pages en 2 mois, il est difficile de fidéliser un public avec des dessinateurs de bandes dessinées qui font 48 pages en 2 ans… Donc de plus en plus d'éditeurs ont opté pour la formule gagnante de la collection thématique où interviennent plusieurs auteurs (les puristes crient à l'hérésie, mais il fallait bien trouver une solution pour ne pas dépérir encore davantage face à la concurrence). C'est dans cette optique que Vent d'Ouest a lancé la collection "J'ai tué" consacré aux grands assassins de l'histoire, célèbres ou anonymes…


Ce tome nous raconte un des épisodes les plus connus de la geste révolutionnaire : l'assassinat de l'ami du peuple Jean-Paul Marat par l'ennemie du peuple Marie d'Armont, dite Charlotte Corday !

Les partis pris sont originaux : tout commence par l'exécution racontée et vue littéralement à travers les yeux de la condamnée jusqu'au moment fatidique. Dans l'au-delà, l'assassine rencontre l'assassiné qui de débats en foire d'empoigne nous racontent leurs vies et les événements qui ont conduit à leur courte mais funeste confrontation !
Charlotte Corday ressemble pas mal à la Jeanne d'Arc de Luc Besson…
Marat ressemble pas mal au Jean-Jaurès de Jean David Morvan…
Au final il apparaît qu'ils sont les deux faces d'une même pièce : ils ont défendu la même cause, ils ont mené le même combat, ils se sont battus sans faille avec la même détermination contre les maux de la société d'Ancien Régime… Mais Marie d'Armont s'est sacrifié en tuant un homme déjà condamné d'avance par la maladie… Un meurtre qui va être la goutte d'eau de violence faisant déborder le vase de l'extrémisme et en voulant sauver des vies, celle qui passera à la postérité sous le nom de Charlotte Corday va participer contre son gré à la mise en place de la Terreur qui va causer 300000 victimes supplémentaires dans cette ère de tourmentes !
Ils ont été ennemis alors qu'ils auraient pu être alliés, car l'un comme l'autre ont pareillement déploré la démission des élites qui en fuyant la France comme des rats quittant le navire ont livré un pays et un contient aux dérives des extrémistes…

Le scénario de Laurent-Frédéric Bollée est soigné et bien réalisé, analysant d’une manière originale les mécanismes de la radicalisation, et les dessins d’Oliver Martin assisté aux couleurs de Sébastien Bouet ne sont pas en reste. De la très bonne BD, et si je ne mets pas 5 étoiles, c’est uniquement parce que je n’ai pas aimé le charadesign de Marat (enfin bon, IRL il n’entrait pas dans la catégorie BG non plus ^^)… Prochain épisode, "J’ai tué John Lennon" !
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