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Critique de Bazart


La meilleure façon de marcher de Claude Miller, Les Valseuses de Bertrand Blier, Série Noire d'Alain Corneau, ou bien encore Coup de tête de Jean-Jacques Annaud ou Un mauvais fils de Claude Sautet : voilà (au moins) cinq des chefs d'oeuvre vus pendant mon adolescence qui m'ont convaincu que Patrick Dewaere était un comédien absolument unique en son genre, le genre d'acteurs qui semblaient jouer sa vie sur un plateau, et dont le coté écorché vif et tourmenté imprimait terriblement la pellicule.

Comme tout le monde le sait, Dewaere a décidé de s'éclipser le 16 juillet 1982, d'une balle dans la tête, à seulement 35 balais.

C'est d'ailleurs cette séquence clé de la vie de Dewaere que le scénariste Laurent-Frédéric Bollée choisit pour commencer son roman graphique consacré à l'acteur, comme le dernier one-shot de la belle collection 9½ de Glénat , après Sergio Leone ou Lino Ventura- avec qui Dewaere a joué dans Adieu Poulet en 1975.Une séquence choc qui va lui faire remonter tout le fil de sa brève mais si intense et cahotique carrière .

De son enfance particulièrement instable à ses rencontres avec des acteurs phares- Depardieu, évidemment son meilleur ennemi avec qui il a commencé dans "les Valseuses", mais aussi Deneuve, Blier, Sautet ou d'autres à sa dépendance à la drogue, sa soif de reconnaissance, le mépris affiché par un certain milieu du cinéma et son quasi-bannissement médiatique par l'hyper-corporatiste monde du journalisme, suite à une agression de Dewaere à l'encontre d'un journaliste du Journal du Dimanche qui aura trahi sa confiance, la BD aborde toutes les étapes clés de son parcours, mais de facon ni linéaire ni chronologique .

On sent une vraie liberté à la façon dont LF Bollée raconte les moments de sa vie intime et de la carrière de Dewaere, une liberté qui était le principal trait de caractère du comédien, et dans son quotidien et dans sa façon d'aborder les rôles .Les deux auteurs de cette BD propose un saississant "voyage"parfois à la limite du fantastique, hanté par la fureur et la mélancolie.

La jeune illustratrice Maran Hrachyan , née en Arménie en 1993, avoue dans le dossier de presse ne pas avoir connu l'acteur avant d'être associée au projet, et cette " innocence" sur cet acteur culte des cinéphiles donne une certaine candeur et une fraicheur à une histoire sombre, mais dont la lumière et la force liée à ce comédien dont le charisme est prégnant presque 40 ans après sa mort scintille encore largement .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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