Le Souper de Beaucaire par le capitaine Napoléon Bonaparte - 1793
Je me trouvais à Beaucaire le dernier jour de la foire; le hasard me fit avoir pour convives à souper, deux négocians marseillais, un Nîmois et un fabricant de Montpellier. Après plusieurs momens employés à nous reconnaître, l'on sut que je venais d'Avignon et que j'étais militaire. Les esprits de mes convives qui avaient été toute la semaine fixés sur le cours du négoce qui accroît les fortunes, l'étaient dans ce moment sur l'issue des événements présens, d'où en dépend la conversation; ils cherchaient à connaître mon opinion pour, en la comparant à la leur, pouvoir se rectifier et acquérir des probabilités sur l'avenir qui nous affectait différemment; les Marseillais surtout paraissaient être moins pétulans : l'évacuation d'Avignon leur avait appris à douter de tout...
(L'orthographe du texte imprimé d'origine a été respectée : négocians, momens, présens et pétulans sans T final.)
Le Souper de Beaucaire par le capitaine Napoléon Bonaparte - 1793
Nous allâmes nous coucher à deux heures du matin, nous donnant rendez-vous au déjeuner du lendemain, où le Marseillais avait encore bien des doutes à proposer, et moi bien des vérités intéressantes à lui apprendre.
29 juillet 1793
.Le Souper de Beaucaire par le capitaine Napoléon Bonaparte - 1793
..c'est un axiome dans l'art militaire que celui qui reste dans ses retranchemens est battu, l'expérience et la théorie sont d'accord sur ce point...
((L'orthographe du texte imprimé d'origine a été respectée : retranchemens sans T final)