Le 10 thermidor an I (28 juillet 1793), au début de la Terreur, le jeune capitaine d'artillerie
Napoléon Bonaparte, basé alors à Valence, participe sous les ordres du général Carteaux, à la répression des révoltes des Fédéralistes de Provence. Après avoir bombardé Avignon, puis participé à l'assaut contre Tarascon, il s'arrête à Beaucaire où il soupe avec deux négociants marseillais, un Nîmois et un fabricant montpelliérain.
Pendant cette soirée qui va se prolonger tard dans la nuit (ils finissent de discuter à deux heures du matin) le militaire (
Bonaparte), le Nîmois, les deux Marseillais et le Montpelliérain (qui ne sont jamais nommés) discutent vivement de l'actualité politique brûlante du moment.
En un mot comme en cent : c'est la guerre civile, ça merde de partout, et nos bons négociants et fabricants du Midi se font du souci pour leurs "business" respectifs. Ils cherchent des informations, veulent avoir quelques éclaircissements sur les événements politiques et militaires à venir. Et, croyez-le ou non, ils n'ont pas de chaînes d'infos en continu pour suivre 24h sur 24, en "direct live" toute cette effervescence politique et militaire.
Heureusement un jeune militaire, à la pointe de l'info et des combats, soupe avec eux. Enfin des infos fraîches, de première main. de plus ce jeune militaire a le zèle et l'ardeur des premiers apôtres (mais pas le style littéraire inspiré qui a traversé les millénaires)..
Le "Souper de Beaucaire", qui n'est long que d'une vingtaine de pages, se lit facilement. Ce n'est pas de la haute littérature, loin s'en faut. Mais ce texte vaut surtout par ce qu'il laisse deviner de son jeune auteur : ténacité, intelligence, ambition. Un petit jeune qui ira loin.
C'est surtout pour cette valeur de témoignage, et pour la future destinée de l'auteur que je mets cinq étoiles à ce récit autobiographique.
Il est possible de lire ce texte dans une édition ancienne via la base "Gallica" :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56854188/f21.image.texteImage
Lien :
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