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Critique de LivresdAvril


Cela fait longtemps qu'Anne-Laure Bondoux est une valeure sûre en littérature jeunesse, avec ses thèmes forts et sa plume inspirée. Je ne m'explique pas qu'elle soit moins reconnue que Clémentine Beauvais, par exemple.
Dans "Nous traverserons les orages", elle entraîne ses lecteurs dans une fresque familiale courant sur presque un siècle.
De la première guerre mondiale aux attentats du 11 septembre, l'auteure infuse la violence de la société dans les hommes qui la subissent. Et la rapportent sans leurs foyers.
Il y a quelque chose de désespérant à lire ces destins fracassés par L Histoire. le sentiment que le cercle vicieux ne pourra pas s'arrêter. Pourtant, chacun est témoin des erreurs de son père, jure que l'on ne l'y prendra pas. Et le lecteur d'y croire avec eux, jusqu'au geste fatal.

Là où Anne-Laure Bondoux montre une grande maîtrise, c'est que chacun de ses personnages est crédible et attachant.
Chaque génération ses espoirs, et le lecteur de se dire que ça y est, la violence va s'arrêter. Mais, c'est bien le problème, la violence se transmet. Là où l'expérience est intéressante, c'est que l'auteure oblige ses lecteurs à s'interroger sur la source de cette violence. Se transmet-elle dans les gènes ? Vient-elle du vécu de ces hommes envoyés au front puis confrontés à un quotidien frustrant ? Quelle place pour les femmes dans ce cercle vicieux ?
L'auteure montre leurs tentatives pour apaiser, pour s'émanciper, et en filigrane on assite aux évolutions de la société pour elles aussi.

J'aime quand l'histoire individuelle est confrontée aux soubresauts de l'Histoire. Et Anne-Laure Bondoux entremèle les deux avec brio. Ce qui fait la force de ce récit, c'est que chacun pourra associer l'expérience et les doutes d'un personnage à un père, un grand-père ou un arrière-grand-père.
Très contente que le prix Pépite d'or du Salon de Montreuil, amplement mérité, donne un coup de projecteur sur ce roman !
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