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Citations sur De l'aurore qui vient je me souviens déjà (43)

L’œuvre ouverte !!!


« Ce qui compte ce n’est pas une œuvre en tant que telle ni sa matérialité, mais ce quelle laisse entrevoir pour les générations futures dans un espace-temps plus ou moins éloigné. »

(Joan Miró)




Il y a des œuvres qui vous semblent
indépassables ; et parce qu’elles semblent indépassables, il faut tenter d’en saisir jusqu’où leur force et leur mystère vous ont amené.

À partir de ce point, ce que l’on appelle L’œuvre ouverte terme et superbe livre de Umberto Eco, place non pas l’Artiste dans une mégalomanie autocentrée, mais dans la lignée reconnaissante d’une humanité sans cesse en prise directe avec sa grande histoire.

Nous devons garder le lien avec ce qui a été fait, le transmettre aux jeunes générations, mais lâcher soi-même la main qui vous a portée humblement et consciencieusement. Tenter seul soi-même d’aller un peu plus loin.


À Donald Judd et Eduardo Chillida.
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Le monde avance,

des strates se fissurent parfois.

Mais que la statue est belle…
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La guerre des Hommes.

Une émeraude comme un ciel se déchire,
et donne un éclat.
On colonise les esprits comme une terre
qui serait à reprendre.
Peu de frontières avouables accordent
la liberté du nombre au sous-nombre ;
démocratie et cœurs défaits.
D’aucun parti,
pris de rien,
des jours qui n’en sont plus,
dans les fausses lumières,
À l’ombre du grand théâtre,
dans l’arène et la foule,
tes yeux se perdent
et se ferment enfin.
Des pourpres venus des temps lointains
que tu ne peux encore recevoir,

Les mains ne trouvent plus de repos dans cette course folle,
et ne retiennent aucun lieu où se poser.
Des pleurs qui ne pleuvent plus,
les prévisibles et leurs mortelles rengaines,
les ignorances et le jardin d’Éden piétiné.
Tu y crois encore aux levées des consciences, aux pierres, aux grands soirs d’orages,
Quand les sombres jouent de leurs mensonges aux foules apeurées.
Un pas de côté enivré et tranquille
dans les herbes hautes,
Je pisse…
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Mégalithisme

Au début, les Hommes étaient des arbres,

et la nature curieuse a peu à peu
guidé leurs racines,

déplaçant les rhizomes entre les petites fougères,

et des fougères aux sorties de la forêt.

Pieds de terre qui cherchaient le ciel,

marchant maintenant sur toute la terre,

enlace les arbres pour t’enlacer,

voyage au bout du monde
pour en aguerrir le retour.

De tes racines élargies et profondes,

fines têtes chercheuses,

Il nous reste tant d’étoiles à retrouver

sous les pieds d’un seul arbre
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Les chants de solitudes

Une ligne d’eau sous le lac, amassée,

des feuilles au reflet de ciel.

Sous les gros poissons rouges,
carpes géantes

glissent lentement des nuages,

transparence du monde.

La tête renversée au revers de la clarté,

je suis couché sur un banc de mousse fraîche.

Ai-je plongé dans le ciel ?

Je peux à présent le toucher…

Une canne et ses petits filent une perspective.

La crainte des animaux dit beaucoup sur

la place de l’homme dans la nature…

Un immense amour du monde se donne,

quand la force du possible préserve celui-ci,

un vol de canard se pose dans le ciel.

Je me relève doucement,
chez moi, je rentre....
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Rappelez-moi qui je suis,

si ma mémoire se perd,
si j’oublie jusqu’à mon nom,
si mes mains restent posées sur la table,
et sans mouvement, je reste infini…

Mettez dans mes mains avec la douceur de l’amour,
de petites choses simples,

comme des crayons et du papier,
ou de la terre glaise à modeler.

Et si votre esprit perd ce que vous avez connu de moi,

mes mains vous montreront qui j’étais…
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J’ai caché la mystique de l’amour
dans les petites choses des rivages,


Bien en évidence à aucune vue,


Elles seront emportées
par le courant chaud du large,


Aux vapeurs des pluies du ciel
et les pattes des goélands.


J’ai caressé en plein vol des gouttes
qui toucheront dans leurs chutes,


les cœurs les plus durs et les plus purs,
quand ceux-ci n’attendront plus la pluie.
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Les jardins de mystères

Que tes miroirs de ciels
coulent en moi,
plongés dans le monde
au secret de l’espace et du vide.
Les fleurs du mois de mai se courbent sur ton passage ;
Quelques pétales amortissent ton retour sur la terre.
L’architecture retient le temps et
cache l’amour dans le creux des petites choses.
« Le si lassant réel » déchire le négatif du monde, un paravent sous les tours, flottent les drapeaux.

Au vent, les fils de nations se dénouent et les couleurs défilent au sol, dans les arbres et tombant sur les cours d’eau, que de guerres nourrissant l’amour de la terre qui peu à peu accueille le temps en son fond.
Blotti en son ventre secrètement, tous les jours, passé et avenir dans un amour parfait, poussent le monde à refleurir la graine gonflée de suc, au cordon ombilical confiant sous l’écume de boue, vers un rivage ensoleillé de hasard.
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Les encres étaient très liquides et fondaient dans le papier, pour peu que l’on ait pris soin à l’avance d’en humecter d’eau une partie. Une acceptation totale formait ni de l’encre ni du papier, mais autre chose, une immense tache témoin de l’acceptation, absorbée en son for intérieur, dans l’intimité, au creux de son coeur une partie commune où logent l’ignorance des beautés.

— Mais enfin !!!

— C’est quoi ces chiffres 4 qui forment des bateaux et des voiles !!! La ligne du quatre ne descend pas jusqu’en bas. Je l’ai dit maintes et maintes fois, vous allez me recopier des lignes de quatre, sans voiles, et ça va rentrer dans votre petite tête, nous ne sommes pas en pleine mer ici M. et ces cheveux dans les yeux, si l’on commençait à les couper, ça rentrerait peut-être mieux (en me tirant les cheveux des tempes). Mais, ces taches et ces coulures sur votre cahier !!! Et puis ça a traversé, tout le cahier est fichu, vous pouvez être fier de vous maintenant ! Je vais montrer à la classe entière vos bêtises, à regarder en permanence par la fenêtre, voilà où nous en sommes avec vous…

— Vous allez tout recopier sur un nouveau cahier pour le prochain cours !!! Et pas une seule rature ni tache, point à la ligne.

Elle me lâcherait pas cette casse-couilles, « casse-couilles » ce n’est pas méchant c’est un mot du sud de la France pour dire son exaspération gentiment.

Présentant le cahier au reste de la classe comme un contre-modèle, ce qu’il ne faut surtout pas faire : un défaut, une tache, un modèle à ne pas suivre, une cause perdue, fichue, ma valeur était donnée, je serais taches et coulures, exclusions et bêtises. Alors je ne parlais plus au risque de passer encore à côté de ce que je me forçais à comprendre, mais ce n’était pas ma langue, ce n’était pas mon langage, mon langage ne faisait pas de bruit, il ne dialoguait avec aucun humain, ma langue, elle parlait aux animaux, dans les yeux des chiens, avec les tourterelles posées sur les bords de toits, qui partent en deux battements rejoindre les grandes cimes ; mon langage il souffle dans les arbres, accompagne l’odeur de l’écorce des cèdres du Liban enlacé à cinq mètres de hauteur ; mon langage il lève les branches des saules pleureurs entrelacés, il caresse le grand vent qui fait l’histoire du monde, c’est l’odeur de l’orage avant et après la pluie, c’est la matière rugueuse et fine de l’écorce d’un chêne et son odeur de mousse ; mon langage c’est tous les petits gestes que les gens font spontanément ou cachent maladroitement, ceux-là je les traduis parfaitement, les silences, les intonations, les aigus, les graves, les vibrations, les phrases forcées de la peur du silence, celles qu’ils se sentent obligés de dire, des conneries sur le temps et toujours les mêmes selon les saisons, chaud ou froid, les nouvelles des enfants, l’actualité qui fout les glandes, ou du nouveau magasin très tendance. Un polythéisme en devenir, marques et totems. Magasin qui vend aussi des merdes pas chères pour alimenter une machine à merde… les petits oiseaux dans les hautes branches me paraissaient tellement solides et courageux, dans ma tristesse et mon malheur moi, je regardais bas, la ligne, l’interligne, les arrondis, deux carreaux après la marge, lignes bleues, espace blanc, plume, encrier, à en crier !!!

J’ai déjà perdu les consignes, je ne comprends rien à rien de ce que l’on me demande et pourquoi on nous enferme ; on n’a rien fait de mal, de toute façon mamie vient me chercher toujours après la classe, elle se tient en face du grand portail de l’entrée, de l’autre côté de la route à gauche, à l’ombre de la haie de cyprès, près de la boîte aux lettres ou de petits oiseaux ont niché ; on les regarde toujours un petit peu avant d’y aller. La blouse ronde et gonflée tombante sur les grandes poches aux les clefs scintillantes, le cliquetis annonçant l’ouverture du grand portail métallique et au dehors l’amour rond et souple de celle qui accueille, celle qui ne juge pas, celle qui aime et rit aux taches et aux gros mots.

Libération inconditionnelle, de futur love plus que parfait, je sortirai, tu sortiras, il sortira… Nous irons dehors au loin, le plus loin possible, grand écart aux adducteurs distendus hyperlaxes, un corps ça s’évade et vite fait s’il le faut, en engageant la totalité du corps par-dessus tout le passage de la tête première, et glissé du buste en rotation, le demi-tour du nouveau-né avant forceps ; j’avais passé la grille…
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J’ai tendu un hamac,
et le ciel est venu se reposer.

Enlaçant la terre de sa lumière déclinante,
sa part d’ombre à la nuit nourrissante

Le désir du jour,


Le rouge est un rose,
Le bleu devient blanc,
Le blanc devient gris,

L’anthracite de la nuit épouse toute la place,

Chaque recoin maintenant.
Un jaune d’or

Chante la fraîcheur
au noir d’un cosmos étincelant,


Je dors dans la nuit…
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