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Citations sur Je n'ai pas vu venir la nuit (18)

Je n'ai pas vu venir la nuit.

Lentement,

une douce silencieuse en hiver feutré a recouvert mon cœur, mes yeux, et sous mes yeux,

Des flocons de neige gris clair que le ciel laissait aller vers l'anthracite de mon âme, amasser le noir mat accueillant en fins cristaux étouffant chaque bruit, chaque pas, chacun des cris muets et toutes choses autour d'une épaisseur enveloppant ce qui paraissait clair et limpide.

Élevant la surface brillante et vernie d’un riz soufflé, masquant le réel et occupant toute la place... une chrysalide.

Tissant peu à peu le luminescent, de minces filaments fragiles au cœur tendre et tournoyant,


locataire à la rue de sa propre demeure.


Un vide abyssal a ouvert l'orgue du monde, sous son couloir de ciel soufflant, surplombant les entrailles de la terre, des vapeurs brûlantes, un kaléidoscope de rouge orangé reflétant sur les vieilles pierres, un filet d’air raisonnant dans tout le volume élève une volute parfaite tournant sur sa partition.

Régulièrement et lentement, je sors la nuit sur le pas de la porte sous le reflet de l'éclat de la lune, voir un peu l'aube qui vient,

diluant mon identité dans l’instrument du monde...
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À la longue nuit violente et sombre, qui porte le jour du matin ...
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L’Artisan du monde

À l’heure du retour, quand le monde dort, tard au bout de la nuit des jours,

l’espace de Dieu vient me visiter, sans bruit, clair et humble, sans une demande, sans un souhait.

Une simple présence qui de tant de souffrances entrouvre une porte au contour faiblement rainurée.

Sous la feuille d’or à la fine tempéra réchauffant mon cœur, un noble métal patiemment repoussé et luisant de jaune, juste le choix d’une si rare invitation,

la primeur d’effacement d’un temps venu du fond de soi à soi,

à l’être mystérieusement lumineux, multiples couches qui forment une glaise nouvelle si malléable, docile et

protéiforme désir de l’abandon.
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Aller en mer

À la surface du clair de lune, un banc de poissons bleus luit comme un espoir, tout autour de cette immensité une mer scintillante s’ouvre au doux cliquetis.

Ses fines vagues déroulent la danse ancestrale où poussent des profondeurs sans lumière l’effleur de surface aux reflets d’ignorance, l’esprit des eaux animé.

Inéluctable, involontaire, je n’ai je crois, rien demandé.

Je vais chez moi par le plus terrifiant, du globe aux quarantièmes rugissants, mais je reconnais ma maison et malgré l’immensité de l’océan et le peu de poissons aux reflets bleu argenté,

glissant sous un souffle mon regard à ce qui vient.

Ils seront à présent juste sous la surface,

mon sextant.
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Sous la peau de l’ âme

Une simple couverture de lin chaude avait posé sur mon corps cette nuit-là une pesanteur,

elle inclinait les tourments de mon corps et de mon âme au sol d’un champ de bataille, une guerre sainte en terre ravagée.

Il s'engageait en moi, à présent une acceptation évidente, la primauté d'une conversion.

Le patient tisserand du temps avait dès ma naissance mené l’ouvrage, d’un lin pur, besognant l’éternel, aux profondeurs de mon silence ignorant,

alternant de son cadre terrestre et céleste, lié de petits espaces ténus étoffant des myriades de constellations colorées.

Un linceul légèrement flottant m’apportait enfin si durement inspiré sous l’asphyxie, le souffle disparu d'un cycle naissant,

un revers de mon cœur cousu sous peau, caché au regard des passants.
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Un souffle

Je vais vers moi avec faiblesse,

de ce combat,

j'aspire à devenir la paix, la seule paix possible d'un cœur simple,

un ultime souffle me reste et m'échappe, si fragile.

Le désert est long et parsemé de signes élancés, de rayons d'espoir circulaires et ... d'ombrées...

J'ai soif d'une mer qui agite et hydrate, de ses sels de gorges sèches et tant assoiffées que l'on tousse, jouant dans les rouleaux de vagues l’été, jusqu’au retour au camp les cheveux collés, à la peau brunie et chaude, blanchie de cristaux étincelants.

Embruns mousseux et iodés rassemblant le monde dans une coupelle d'offrande au creux de la main.
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Mon unique poème

J'étais terre battue au sol éparpillée,

glaise sèche fissurable et volatile, qui, de poussière amassée en amour et patience, façonne en statuette une fougue en homme.

Tu as déposé sans t'en rendre compte un dallage sur le rocher premier

et définit les contours d'une demeure,

monté des piliers plus hauts que les arbres tendus vers le ciel sans un mot ni plainte, ouvert des vitraux et laissé entrer la lumière.

Le cloître intérieur tu me l'as réservé, mon unique refuge cimentant l'édifice,

et de ce vaisseau s'élevant, tu as entrepris au sommet de poser une flèche qui couronne mes ignorances.

Des contreforts, sont venus appuyer au grès du chemin de cour mon instable flamme.

Notre amour est maintenant un édifice, où patience et besogne sont la norme et notre simple lumière.

L'amour s'est dédoublé et dédoublé deux fois multipliant sur l'autel un calice précieux noble et révélé à la patine du temps et des climats… notre trésor.

Une Famille, une grande famille sous un toit, qui d'un enfant m'a fait roi.
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Un réservoir

Certains grands sages pensent que nous avons dès la naissance

un nombre défini de respirations,


un réservoir économe


ou brûlé en une nuit...
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Souvenir d'un parchemin au bonheur illusoire,

Mes déconstructions ont laissé fuir le temps.

À chercher la lucidité partout, on éclaire et brûle tous les totems, tous les NORD.

Cette clarté foudroyante où l'homme libre, ivre, bascule en affranchissant les normes.

Noyé de solitude et de toute indifférence aux passants, et même pire à tous ceux près du cœur qui vous frôlent l'âme avec douceur et affection, les jours ne sont que des nuits. les paroles sont devenues des langues mortes à présent abandonnées sans traduction, les sons dictés aux oreilles, forcés. Tout n’est que violence et tristesse de l'effacement d'un temps où la superbe, portait les simples gestes aux souffles des multitudes. Hélas, le réveil lourd, la robotisation du réveil aux aurores, empesé de Xanax, Levothyrox, Cebutid, Corticoïde, Acupan, Plaquenil, Doxycycline, Paroxétine on ajuste et on endort sa douleur et les sentiments, parce que ce n'est que cela, des paramètres qui gouvernent des afflux de sang stagnants et poussant des images et pensées folles, qui font des nuits en plein jour, les yeux grands ouverts, blancs de frayeurs, sous les sphères de Dante…


J'ai enfin abandonné le sourire, je veux que personne ne rentre dans mon malheur, dans ma douleur, d'aucune porte dérobée ni d’aucune clef, je suis enfermé à double tour à l'intérieur ou de l'extérieur, je n'en ai aucune idée, et même rien à foutre, je n'ai plus d'idées sur rien, je ne suis rien, ou juste un filet d'air, un souffle seul qui rentre et sort par les fines interstices des huisseries, attendant minutes et heures, quand la nuit enfin venue, un gisant méprisant sur un sol froid déverse ses inclinaisons aux joues roulantes, sans effacer aucune d'elles, elles livrent l'incapacité, du sable, et de sa fierté à lier et bâtir sa sculpture, un tenant droit qui érigerait une forme comme au far de démaquiller. Aussi loin que je me souvienne, j'ai cherché ces solitudes partout, où mon étrange ami m'entraînait au cœur des églises, sur les hautes montagnes, au fond de moi, dans le vide suspendu, dans les encres et les ciseaux à pierre, à la crête aux abîmes, celle qui vous entaille les pieds et les mains dans votre quête de rester debout, de faire comme… le sang… et vous glisse lentement d’un versant ou l’autre, peu importe la chute vers les entrailles en enfer.

L’aspérité de grains qui s'effritent, où le rugueux et le vide seuls créent une architecture.

L'écho du monde ne me parle plus, il me traverse ; mes sons ne sont plus mes sons, mes pensées ne sont plus mes pensées, ce sont les pensées du monde, voilà où mène la liberté à s'effacer soi et ne devenir qu'un récepteur, un poste de radio, où toutes les radios et toutes les fréquences jouent en même temps des multiples de multiples, d'innombrables traductions et d’impossibles échos, neutralisant mes propres émissions,
du bruit sur la ligne …
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L’histoire de l’Homme

La vie est parfois cruelle et effrayante quand elle se déploie contre soi, dans ses profondeurs entre ses peurs et ses désirs intimes dans lesquels nous vacillons. Les cordes s'effritent, mais de leur tressage perpétuel, elles n’en deviennent que plus solides par leurs réparations qui tissent plus profondément encore les liens. Alors, à ce moment, se produit une chose spécifique à l'histoire humaine, nous montons ensemble une marche, une grande marche vers nous-mêmes, les autres et le monde…
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