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Critique de Cigale17


Le père de Lazare Lonsonnier quitte ses vignes jurassiennes ravagées par le phylloxera, emportant dans ses valises le seul cep rescapé, et s'embarque pour la Californie. le hasard (pas sûr !) l'obligera à faire escale au Chili où il s'installe et fréquente la très vivante communauté d'immigrés français. Ses trois fils seront élevés dans l'amour et la révérence d'une France fantasmée et idéalisée, du moins jusqu'à ce qu'ils s'engagent avec enthousiasme en même temps que 800 Franco-Chiliens… Seul Lazare reviendra et nous connaîtrons sa vie, celles de sa fille Margot et de son petit-fils Ilario Da. de nombreux personnages, qu'il est difficile de qualifier de secondaires, traversent leur vie et influencent leur destinée.
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Héritage est le premier roman que je lis de Miguel Bonnefoy. J'en sors à la fois essoufflée et ravie par le récit, et enthousiasmée par l'écriture. L'auteur s'attache à raconter l'histoire d'une famille sur plusieurs générations, mais en faisant défiler les personnages et leurs aventures sans s'y attarder, comme une galerie de portraits qu'on visiterait au pas de charge et qu'on aurait pourtant l'impression de bien connaître. On suit plus particulièrement un personnage dans le chapitre qui est titré par son nom, mais beaucoup d'autres le croisent, s'attardent où ne font que passer. Il ne faut pas chercher ici de réalisme, ni même de vraisemblance : on est ailleurs, dans un univers où l'intervention d'un fantôme peut laisser des traces… tangibles ! On quittera momentanément ce monde où intervient parfois le surnaturel pour l'horreur des geôles de Pinochet. Plus encore que cette histoire mouvementée et magique, c'est le style de Miguel Bonnefoy qui m'a touchée. Il emploie une langue académique (passé simple, imparfait du subjonctif) qui réussit à ne pas dater, fignole le choix des mots, toujours justes, pertinents et imagés à la fois. Il excelle aussi, je trouve, dans les phrases lapidaires et métaphoriques qui traduisent une vision du monde particulière (voir les citations). Bref, je conseille chaleureusement ce beau roman où se mêlent la grande Histoire et un peu du réalisme magique si particulier aux écrivains latino-américains.
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