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Critique de keria31


Un roman post-apocalyptique impressionnant.
La Terre qu'il nous présente est ravagée par les produits chimiques, les eaux empoisonnées, les plantes toxiques et les handicaps, maladies qui sont nées de mutations génétiques. Solman est né boiteux, Wolf, le visage à demi-décharné, Raïma, la guérisseuse, a la transgénose, une maladie qui boursouffle son corps et son visage au prix de lourdes souffrances. Les aquariotes, le peuple auquel ils appartiennent, se sont donc spécialisés pour survivre dans la recherche de l'eau. Une quête qui se traduit par un périple plein de dangers...Sauf que Raïma, Kadidja et Ismahil poussent Solman à suivre la piste de l'apocalypse de Saint-Jean pour tenter de comprendre ce contexte qui mêle religion et science...

Pour ce qui est de mon avis sur ce livre. C'est surtout le tableau mystérieux de cette Europe dévastée qui surprend. On plonge dans ce monde de souffre et de ténèbres peuplé de menaces, que l'on croirait extra-terrestre alors qu'il s'agit bien de la planète Terre. Je salue aussi le choix du sujet qui est particulièrement ambitieux et difficile à traiter et les talents de l'auteur dans l'analyse psychologique. Comme les conditions de vie sont précaires, le danger constant, les perso de Bordage manquent de profondeur(Wolf, Moram, Chaq, Raïma...), trop pris ds l'action de survie, pas la réflexion et si Solman a des visions, étrangement, je ne l'ai pas trouvé assez captivant pour son statut de héros.
Voilà ce que 'on peut constater grosso modo :
- L'auteur met trop l'accent sur l'action au détriment de dialogues qui tardent à venir, créant l'impression d'une surenchère dans l'agression. Certes, Il insiste par ce moyen sur le caractère pluriel et cruel des maux qui frappent ces poignées de survivants, toujours contraints de fuir face à des dangers plus forts qu'eux. Mais il se montre aussi trop long pour expliquer ce contexte, livrant des info au compte-goutte sur un rythme trop espacé.
- le sexe prend une trop grande place et il est traité souvent de façon vulgaire. Sans doute est-ce dû aux conditions de vie d'une tribu où les hommes et les femmes se côtoient tous les jours, l'auteur privilégiant le réalisme. Seuls Solman et Moram parviendront à élever leurs rapports amoureux. La liaison entre Moram et Hora étant selon moi, plus intéressante, poétique que celle de Solman-Kadidja qui est longue à venir, se traduit par un premier échange sexuel plutôt rebutant et une séparation imprévisible qui manque de consistance.
- La fin est bâclée car elle est trop condensée et me laisse perplexe. Encore une fois, on aborde la théorie du complot pour nous présenter le projet d'une élite sociale, une sorte de secte, qui se sert de la religion pour détruire l'humanité et qui avait tout planifié, une planification qui remonterait même selon Bordage depuis le XXè siècle. En tant que fervent scientifique et sceptique croyant (même athée certainement), on ne pouvait pas attendre autre chose de l'esprit d'un français qui s'inscrit, sur ce point, dans la logique matérialiste de notre société. Seulement, selon moi c'est quand même une vision erronée de l'Apocalypse qui manque de spiritualité.

Ceci dit ,il y a trop peu de roman qui traite de ce sujet et je trouve la référence à la 3è guerre mondiale, le tableau d'une Terre désolée, la notion de lien entre science et religion, celle de survivant au milieu d'un naufrage global plus crédibles, plus intéressants.
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