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Citations sur Les derniers hommes (107)

Un beau jour, on se réveille vieux et on s'aperçoit qu'on a couru toute sa vie après des leurres.
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Chacun avait son importance sur ce monde, tous tissaient une trame commune et indéchiffrable. Tant que les hommes n'auraient pas pris conscience qu'aucun d'eux n'était ni inférieur ni supérieur aux autres, qu'ils étaient associés pour le meilleur et pour le pire dans le lit de l'humanité, ils poursuivraient l'œuvre d'anéantissement qu'ils avaient entreprise depuis la nuit des temps.
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Ils s'étaient approchés en silence et avaient surgi de la nuit comme des spectres. Pétrifié à l'entrée de la tente du conseil, Solman les voyait affluer par vagues entre les camions, les remorques, les charrettes, se ruer sur les hommes, les femmes et les enfants rassemblés autour des braseros, leur sauter à la gorge, les coucher sur le sol, leur briser le cou, tailler en pièces leurs vêtements, leur ouvrir le ventre, leur arracher les viscères. Avertis au tout dernier moment par la sirène, les guetteurs aquariotes n'avaient pas eu le temps de s'organiser. Des éclairs fugaces trouaient l'obscurité, des rafales de fusil d'assaut claquaient entre les grondements des fauves mais la nuit et la confusion rendaient les tirs imprécis, dangereux. Déjà les chevaux et les bœufs des attelages sheulns gisaient sur la terre humide, empêtrés dans leurs harnais. Quelques charrettes s'étaient renversées, des tonneaux avaient éclaté comme des fruits mûrs et répandu leur eau changée en vin par le sang.
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Seuls les idiots croient que l'amour rend idiot.
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Le chauffeur frissonna, remonta le col de sa veste et se rencogna sur son siège. Il pesta intérieurement contre les intrus qui, quels qu'ils fussent, l'avaient obligé à s'immobiliser et à couper le moteur, donc le chauffage. Allez donc vous regarder avec humour quand vous êtes coincé dans un froid et un paysage pareils, veillé par des chiens qui peuvent vous couper en deux d'un seul coup de mâchoires, accompagné d'une fille qui ne prononce pas un traître mot et qui pourtant commande aux cohortes des anges, guidé par un donneur qui lit en vous aussi clairement que dans une source d'eau et vous renvoie impitoyablement à vos contradictions... Comment trouver de l'humour à une existence marquée par la mort, la peur, la fuite, la désespérance ? Comment plaisanter sur les cadavres de ses parents à demi déchiquetés par une mine à fragmentation des hommes de l'ancien temps ? Comment sourire d'une enfance passée dans un monde où chaque plante est une meurtrière en puissance, où chaque gorgée d'eau peut vous emporter en quelques secondes, où chaque bosquet cache une horde d'animaux sauvages ou un essaim d'insectes ? Où aucun bras, aucune poitrine ne vous étreint pour vous rassurer, vous protéger, vous consoler ? Où la solitude est la seule compagne de vos nuits désespérantes ? Où le culte des absents se traduit par un besoin obsessionnel de séduire les femmes, de les posséder, puis de les quitter sans laisser d'empreintes afin de s'épargner de nouvelles déceptions ?... Oui, bon Dieu, comment avoir de l'humour sur cette putain de vie ?
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Seul celui qui possède a peur de perdre.
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Les dogmes religieux et les recherches scientifiques se rejoignent dans l'idée de dégager une élite. Les uns proposent le paradis céleste à leurs fidèles, les autres un paradis terrestre à leurs adeptes. Les deux jouent sur le désir d'immortalité, ou sur le refus du temps, ce qui revient au même.
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Ils s'attiraient comme la lumière attire l'ombre, comme les ténèbres révèlent les étoiles, ils avaient besoin l'un de l'autre pour relier le ciel et la terre, le jour et la nuit, le vide et la matière, le passé et l'avenir.
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Comme chaque fois qu'il contemplait la Baltique, Solman s'était senti chaviré de colère et de tristesse. Rien n'était plus désolant que la métamorphose d'une mer autrefois vivante, féconde, en une fosse infectée, putride, qui n'avait plus la force de se régénérer, d'expulser de son grand corps acide les toxines nucléaires, chimiques et génétiques déversées pendant des années par des populations inconscientes, criminelles. Les vagues elles-mêmes n'avaient même plus la volonté de battre les carcasses rongées des sous-marins et des bâtiments géants échoués à proximité des côtes.
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Un don chez les uns peut s'appeler connaissance chez les autres.
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