Un livre que l'on ne parvient pas à oublier , en toute franchise ...
Un des textes parmi les plus réussis du genre post apocalyptique aussi .
Un conflit a détruit la civilisation et a finis d'ensemencer la planète en produits toxiques ..
En la défigurant tout en jetant les bases d'une écologie/éthologie improbable .
Il existe désormais de vastes espaces toxiques et rendus redoutables par les mutations où bien par leur nocivité , et qui sont parcourus par des nomades en caravanes
de véhicules de fortunes ..
Le choix de l'auteur de créer des populations nomades , permet au lecteur de voir du pays et de parcourir la géographie d'une Europe totalement bouleversée .
Ce monde est dangereux .. subtil et définitivement : Il n'est plus le nôtre ...
Mais il est rendu immense et plus grand que le nôtre , par le vide dangereux , les horizons lointains et l'inconnu .
Un monde dangereux par exemple à cause des herbes mutantes .. des insectes mutants et vindicatifs , à cause de la dégénérescence génétiques de certaines personnes ,
qui sont dotées quelquefois comme en compensation de clairvoyance et autres aptitudes et talents déroutants et mutants ..
Pour les mêmes personnes mais souvent aussi pour d'autres moins favorisés qui n'ont rien reçu en compensation :
C'est des handicaps et des potentialités nouvelles qu'ils ont reçus en héritage ...
Ces handicaps et l'âpreté de l'époque rendent certains personnages terriblement présents et touchants .
Les acteurs de ce texte sont , comme le plus souvent chez l'auteur d'une densité et d'une présence remarquable
et cela contribue pour beaucoup aux très grand plaisir que procure la lecture de ce roman .
C'est assez savoureux d'explorer les ressorts de la cohérence solide de ces personnages qui sont finalement des gens qui parviennent quasiment à exister .
Dans cet univers , les hommes , leurs caravanes nomades et les villes en ruines et dangereuses du passé , sont menacées par un péril , pesant et de plus en plus omniprésent au file du texte .
Un péril qui menace lui : d'être grave et définitif en oblitérant l'avenir de l'espèce humaine ( un thème reçurent chez l'auteur , une quasi routine chez lui ) ..
Un must de SF francophone qui donne envie d'explorer d'autres textes du genre post apocalyptique , un genre qui ne manque pas d'excellents classiques .
Des classiques francophones et des autres non francophones , aussi …Francophones et d'autres d'ailleurs ...
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Un roman post apocalyptique d'un auteur que j'affectionne particulièrement.
Le seul bémol c'est que je crois que j'en ai fait le tour. Effectivement Bordage a une plume excellente, qui me réjouis a chaque lecture.
Mais le gros problème avec l'auteur c'est le manque de renouvellement. Son peu de foi en l'humanité, sa vision écologique ( même si ici dans son roman il a pris l'option judicieuse d'un vecteur essentiel pour la vie humaine : l'eau), l'obligation de mutation afin de s'adapter, etc...
Je crois que je me lasse un peu.
Je n'ai sans doute pas apprécié ce roman a sa juste valeur. Quand je commence a trainer longuement pour finir un roman ce n'est jamais bon signe.
J'ai pourtant, le tome 2 d'Arkane qui m'attend bien sagement…
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Un monde apocalyptique, une terre détruite. Un univers très souvent exploité dans le domaine de la science fiction.
Quelques poignées d'hommes tentent de survivre sur Terre, se battent pour leur survie.
Qu'est devenue l'humanité ?
C'est un roman noir et peu engageant sur l'avenir. Mais l'adage ne dit-il pas que "tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir". Et il en faut dans ce roman pour y croire...
J'ai été entraînée dans l'histoire de Solman et des autres survivants. La nature humaine avec ses qualités et ses travers est bien décrites, apocalypse ou pas !
J'ai cependant eu un sentiment de déjà-vu pour la globalité de l'histoire, entre d'autres romans de science fiction, films ou séries télévisées.
La fin est un peu trop cinématographique pour moi, mais il faut bien que l'histoire se termine...
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L'Homme et sa capacité d'autodestruction l'a amené à détruire une grande partie de sa planète .
Nous nous retrouvons une centaine d'années après la Troisième Guerre Mondiale. La Terre est ravagée , polluée, empoisonnée et il ne subsiste plus que des poignées de survivants. Ces survivants, ou plutôt, ces derniers hommes sont devenus nomades pour pouvoir survivre sur des terres devenues inhospitalières. le danger rode partout, avec des insectes génétiquement modifiés, des hordes de chiens sauvages, des rivières et océans empoisonnés et des soldats robots qui subsistent du dernier conflit. C'est dire que les derniers hommes ont fort à faire pour survivre dans ces conditions difficiles .
Une des tribus nomades , nommée le peuple Aquariote s'est spécialisée dans la recherche et l'exploitation d'une denrée précieuse car très rare : l'eau. Dans cette nouvelle ère, ce sont les denrées indispensables à la survie qui s'échangent et l'argent n'a plus de valeur.
Un des personnage clef de cette histoire est Solman, jeune "donneur" aquariote. Il a des visions et ses capacités font de lui une personne ressource pour sa tribu, mais isolée. Ses visions vont cependant permettre à son peuple de déjouer plusieurs attaques mystérieuses qui semblent avoir pour objectif la destruction des derniers hommes...
Une fois de plus, Pierre Bordage m'a charmée avec ses talents de conteur. Il décrit fort bien un monde post-apocalyptique et ses personnages sont criants de vérité.
Le seul bémol que je mettrais, c'est qu'il y a un chouia trop de mysticisme à mon gout, ( surtout vers la fin du livre )mais ceci n'enlève rien à la qualité de l'histoire...
Challenge ABC 2016/2017
Challenge Pavés 2016/2017
Challenge Pierre Bordage
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Pierre Bordage est un écrivain majeur de la science-fiction française. Né en 1955 il publie des ouvrages humanistes souvent axés sur la découverte de la spiritualité et la lutte contre le fanatisme. Il s'inspire fréquemment des épopées et des mythologies. Il critique aussi les dogmes comme le libéralisme. Les derniers hommes, écrit en l'an 2000, s'inscrit totalement dans cette veine littéraire.
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Nous sommes ici dans un monde post apocalyptique. La troisième guerre mondiale a ravagé la planète entière, suite à la confrontation de deux blocs. Cet affrontement a été nucléaire mais aussi chimique et génétique. De petits groupes de survivants tentent de s'organiser pour exister dans une Europe absolument dévastée. La technologie a fortement régressé et l'une des difficultés majeures consiste à trouver de l'eau, l'essentiel de cette dernière étant empoisonnée.
Les survivants se sont organisés en tribus nomades, chacune spécialisée dans une production particulière. le personnage principal, Solman le boiteux, fait partie du peuple aquariote. Ce dernier, seul à se déplacer en camions, a pour mission de trouver de l'eau, à l'aide de sourciers, puis la procure aux autres tribus en échange de ce dont il a besoin. Solman possède le don de clairvoyance, il sait percevoir si autrui dit la vérité ou ment. Il est donc un juge en cas de conflit. Son don s'accompagne d'un handicap et met la plupart des survivants mal à l'aise, il est donc à la fois apprécié et fui. Progressivement Solman va constater qu'une force recherche l'apocalypse à savoir la disparition des derniers hommes. Il va tenter de s'interposer pour sauver sa tribu mais aussi l'ensemble de l'humanité restante. Pour cela il devra unifier les personnes autour de lui, mais aussi comprendre qui le combat et, tout aussi important découvrir qui il est.
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Ce long roman de presque 700 pages me laisse une impression assez mitigée. L'écriture est agréable, le vocabulaire assez riche sans jamais être complexe, l'histoire est bien construite et cohérente, et le monde qui nous est proposé est relativement crédible. Les personnages peuvent aussi sembler assez attachants, ils évoluent dans un monde à la fois logique et dépaysant. Pour autant certains éléments font que je n'ai pas pu vraiment adhérer à l'ensemble de l'ouvrage.
Mon premier reproche serait que cet ouvrage me semble le travail d'un bon artisan n'ayant eu aucune réelle créativité. C'est un patchwork d'éléments ayant eu du succès chez d'autres. Ce monde post apocalyptique est assez convenu par exemple, sorte de Mad Max ou ce qui fait défaut est l'eau potable. Les robots tueurs post-conflit comme les organismes génétiquement modifiés ne sont pas non plus quelque chose de très nouveau. Et aucun de ces éléments n'est particulièrement développé ou présenté de façon réellement novatrice. de la même façon le concept de petits groupes de survivants évoluant, entre solidarité et combat, dans un monde dévasté n'a rien de réellement original.
Les personnages principaux et leurs relations peuvent être soumis à la même critique. Nous suivons avant tout un héros de son adolescence à son âge adulte. Il dispose d'un talent extraordinaire mais aussi d'un handicap et devra trouver sa place dans le groupe et dans le monde. Il devra aussi faire face à des relations familiales compliquées, et découvrir le sexe, l'amour et la mort. Tout cela est assez convenu. de la même façon les personnages secondaires sont définis de façon assez superficielle, et servent avant tout à mettre en valeur Solman. Cela peut toutefois être une qualité si l'objectif était de réaliser un roman pour la jeunesse.
Le monde post apocalyptique, au départ plutôt intéressant, ne s'enrichit pas au fil du roman. Il devient donc progressivement banal voire un peu insipide.
Bordage, en bon écrivain, devait être conscient de ce qui précède. Pour pouvoir faire avancer son récit et l'enrichir il l'a donc structuré autour de ce combat contre l'apocalypse. Il se trouve que cette partie, qui se veut plus ésotérique, a peiné à me convaincre. le dernier tiers du roman m'a vraiment semblé très long. L'explication finale, tout en étant cohérente, m'a largement donné l'impression d'un deus ex machina. Et, là encore, la conclusion n'est pas très novatrice.
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Je ne recommande ni ne déconseille donc cet ouvrage. Ce roman peut détendre, son écriture est plaisante, certaines formules peuvent séduire. Inversement la plupart des lecteurs adultes n'y trouveront rien de nouveau ni de très marquant.
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Comment trouver de l’humour à une existence marquée par la mort, la peur, la fuite, la désespérance? Comment plaisanter sur les cadavres de ses parents à demi déchiquetés par une mine à fragmentation des hommes de l’ancien temps?
Comment sourire d’une enfance passée dans un monde où chaque plante est une meurtrière en puissance, où chaque gorgée d’eau peut vous emporter en quelques secondes, où chaque bosquet cache une horde d’animaux sauvages ou un essaim d’insectes GM?
Où aucun bras, aucune poitrine ne vous étreint pour vous rassurer, vous protéger, vous consoler? Où la solitude est la seule compagne de vos nuits désespérantes? Où le culte des absents se traduit par un besoin obsessionnel de séduire les femmes, de les posséder, puis de les quitter sans laisser d’empreintes afin de s’épargner de nouvelles déceptions?… Oui, bon Dieu, comment avoir de l’humour sur cette putain de vie?
C'était la première fois que Solman participait à une rhabde, une quête d'eau. Et la dernière, sans doute, car son infirmité avait retardé à plusieurs reprises le groupe d'Helaïnn l'ancienne, et même s'ils ne lui avaient adressé aucun reproche, il avait lu dans leurs yeux que sa place n'était pas parmi eux. Sa place était avec les enfants, avec les vieillards, avec ceux que la maladie ou l'impotence condamnait à demeurer dans le camp sous la garde des chauffeurs. Les autres le vénéraient, raison pour laquelle ils n'avaient pas osé lui refuser cette faveur, mais leur respect était également une façon de le confiner dans son rôle de clairvoyant, de le tenir à l'écart des activités quotidiennes du peuple ....
Par l’un de ces détours ironiques dont est coutumier le destin, elle avait également hérité à sa naissance le don de guérison : sa compréhension instinctive de la physiologie et de la psychologie humaines s’associait à sa connaissance des plantes pour lui permettre de soulager la plupart des maux des hommes et des femmes qui venaient consulter. La vie l’avait condamnée à soigner ses contemporains tout en lui infligeant un mal contre lequel il n’existait aucun remède.
Elle était celle qu'il attendait, celle qui comblait son vide, celle qui l'accompagnerait dans les derniers combats de sa vie. En elle coulait une source plus pure que n'en rêveraient jamais les sourciers aquariotes. Elle venait le chercher pour l'emmener vers son destin, pour le conduire aux portes fascinantes d'un autre monde, d'un monde de paix et d'harmonie qui ressemblait comme un frère jumeau à l'idée qu'il se faisait de la mort.
Les dogmes religieux et les recherches scientifiques se rejoignent dans l'idée de dégager une élite. Les uns proposent le paradis céleste à leurs fidèles, les autres un paradis terrestre à leurs adeptes. Les deux jouent sur le désir d'immortalité, ou sur le refus du temps, ce qui revient au même.
Après trois ans d'absence, près de 80 000 visiteurs, un record ! Revivez les moments clés de cette 52e édition de la Foire du livre de Bruxelles à Tour&Taxis
On se retrouve l'année prochaine, du 04 au 07 avril 2024 à Tour&Taxis !
Un immense merci à tous·tes les participant·es !
Merci à nos invités d'honneur Lionel Shriver et Pierre Bordage pour ces beaux moments et merci à Gabrielle Rosner-Bloch - Élue à la Culture déléguée au Patrimoine de la Région Grand Est, François Decoster - Vice-Président à la Culture, au patrimoine, aux langues régionales et aux relations Internationales de la Région Hauts-de-France, Pierre-Yves Jeholet - Ministre-Président de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour leur soutien et leur prise de parole lors de notre cérémonie d'inauguration, Gregory Laurent - Commissaire général de la Foire du livre de Bruxelles
©Julien Kartheuser - Réalisation
Avec le soutien de la RTBF, La Libre Belgique, La Loterie Nationale, GSP2, La Fédération Wallonie-Bruxelles, la Région de Bruxelles-Capitale, la Ville de Bruxelles, Wallonie-Bruxelles International et la Commission Européenne.
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